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Les revendications des
travailleurs du secteur de l'accueil et des travailleurs de
soutien dans les campements de travail en
Colombie-Britannique
- Stephanie Fung -
Stephanie Fung est spécialiste en
communications à la section locale 40 de
UNITE HERE en Colombie-Britannique. La section
locale 40 de UNITE HERE représente les
travailleurs du secteur de l'accueil, des
hôtels, des aéroports et des restaurants, et les
travailleurs d'entretien et des services
alimentaires dans certains campements de travail
de l'industrie des ressources en
Colombie-Britannique.
La pandémie a dévasté l'industrie de l'hôtellerie
et je pense que cela a eu un grand impact sur ces
travailleurs, notamment leur santé mentale et
leurs conditions de santé et de sécurité au
travail.
Ces travailleurs oeuvrent en première ligne. Dans
les campements de travail, nous avons des
concierges, des serveurs et des préposés au ménage
qui nettoient des surfaces qui sont sans cesse
touchées dans les hôtels et les campements. Les
impacts sont nombreux.
La santé mentale des
travailleurs est durement affectée en raison de
leurs incertitudes pour leur sécurité d'emploi.
Les travailleurs d'hôtel ont été mis à pied
lorsque la pandémie a frappé et ils connaissent
bien cette insécurité. Ils se demandent s'ils
auront toujours un emploi lorsque la pandémie
prendra fin, et certains employeurs congédient des
groupes de travailleurs et exercent une pression
sur eux pour réduire les salaires et se
débarrasser des protections de leurs conditions de
travail qu'ils ont gagnées au cours des années.
Ceux qui travaillent s'inquiètent de comment se
protéger, sans savoir vraiment si les employeurs
feront preuve de transparence et vont les informer
s'il y a des infections à l'endroit de travail.
C'était une grande préoccupation pour les
concierges au campement de LNG Canada parce qu'au
début ils n'étaient pas informés et ne recevaient
pas l'ÉPI adéquat pour se protéger. Ils sont
devenus membres du syndicat l'été dernier et
viennent de compléter une première convention
collective. Ce qui manquait au début, c'était
l'ÉPI – gants, masques, lunettes – soit
qu'il n'y en avait pas suffisamment ou qu'il était
inadéquat. Les autres préoccupations touchaient la
charge de travail, le fait de devoir travailler de
longues heures, le manque de pauses. Lorsque vous
portez autant de matériel et que vous devez vous
empresser pour accomplir le travail, les risques
d'être infecté sont augmentés. Le manque
d'équipement et les charges de travail impossibles
mettent les travailleurs à risque. Ils ont
organisé dans la communauté et sur les médias
sociaux pour appuyer leurs revendications et ont
connu du succès. En plus des travailleurs qui
vivent dans les villages près des campements, des
travailleurs arrivent au camp de loin, par
transport aérien – par exemple de l'Alberta
et du nord de la Colombie-Britannique. Ainsi, en
plus des problèmes de sécurité au travail, ils
doivent voyager par avion ou prendre l'autobus
avec d'autres pour se rendre aux campements où, au
début, les compagnies n'assuraient pas la
distanciation sociale, la désinfection des
autobus, etc.
À Vancouver, les
gestionnaires de l'hôtel Hilton Metrotown ont mis
les travailleurs en lockout le 15 avril. L'hôtel
Pacific Gateway et le Sheraton près de l'aéroport
servent de lieux de quarantaine en vertu de
contrats avec le gouvernement fédéral. Tous les
travailleurs de Pacific Gateway – dont
plusieurs y travaillent depuis des
décennies – ont été remplacés par des
travailleurs fournis par la Croix-Rouge. Les
employeurs utilisent la pandémie comme prétexte
pour se débarrasser de travailleurs qui sont là
depuis longtemps et réduire au minimum les
salaires et les conditions de travail. C'est
incroyablement illogique. La pandémie tue des gens
et des hôtels comme Hilton Metrotown veulent
éliminer les travailleurs qui nettoient l'hôtel, y
compris les chambres, alors que nous avons besoin
de plus de nettoyage, pas moins, ainsi que de gens
qui ont la formation requise. La situation devrait
inquiéter les clients et le public. Les hôtels
devraient conserver le personnel afin de protéger
les gens qui viennent à l'hôtel. Ils tentent
plutôt de se débarrasser de leurs travailleurs
d'expérience et de les remplacer par des
travailleurs moins coûteux. Les hôtels devraient
maintenir des protocoles de COVID-19 extrêmement
élevés et, plutôt que de les éliminer, veiller à
ce qu'il y ait des travailleurs qui font bien leur
travail de nettoyage des hôtels.
Pour ce qui est de la responsabilité du
gouvernement provincial, le ministre du Travail de
la Colombie-Britannique Harry Bains a dit
l'automne dernier que le gouvernement ne s'en
mêlerait pas, que les choses devaient se régler
entre employeurs et employés. Les travailleurs
continuent toujours de parler à leurs députés et
jouissent de l'appui de plusieurs politiciens
municipaux qui condamnent les actions de l'hôtel
et exigent que les emplois des travailleurs soient
protégés. Nous n'arrêtons pas d'exercer de la
pression sur les politiciens pour que la loi soit
amendée afin de protéger tous les travailleurs
dans ces circonstances exceptionnelles. Le
gouvernement doit intervenir pour protéger les
emplois des travailleurs – de tous les
travailleurs – et empêcher que les employeurs
se servent de la pandémie comme prétexte pour
congédier les travailleurs.
Cet article est paru dans
Numéro 36 - 29 avril 2021
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