Natasha Lisun, présidente de la section locale 8 du Syndicat canadien de la fonction publique à Calgary

La section locale 8 représente plus de 2 000 membres dans 17 différents établissements de soins aux aînés à Calgary et dans les environs, chacun ayant sa propre unité de négociation. Les sites comprennent toutes les formes de rassemblements d'aînés vivant en Alberta, en passant par les centres de soins de longue durée jusqu'aux résidences désignées d'aide à l'autonomie, les pavillons et les maisons de retraite.

Les plus grands enjeux au sein de nos unités de négociation sont les effectifs en personnel et les congés de maladie payés. Bon nombre de nos unités de négociation manquent encore de personnel. Les travailleurs sont surchargés de travail, souvent ils ne prennent pas leurs pauses, ils n'ont pas suffisamment de temps de vacances et de temps pour se détendre et ne pas se concentrer sur le travail. C'est particulièrement vrai lors d'éclosions. Les nouveaux employés ne restent pas longtemps à cause de la charge de travail et du travail supplémentaire en plus des tâches régulières, par exemple le nettoyage obligatoire continu qui incombe non seulement aux travailleurs de l'entretien ménager, mais aussi aux aides-soignants.

Les congés de maladie sont un autre problème majeur. Plusieurs travailleurs ont des congés de maladie dans nos conventions collectives, mais beaucoup ont épuisé leur temps de maladie à cause d'épidémies et d'avoir dû s'isoler. Dans certains cas, ils sont payés lorsqu'ils s'isolent, mais dans d'autres cas, ils ne le sont pas. Des tests de dépistage rapides ont été introduits dans de nombreuses maisons de retraite et de soins de longue durée. Lorsqu'un travailleur obtient un résultat positif lors d'un test rapide et qu'il se révèle être un faux positif, il se peut qu'il ne soit pas payé pour les jours passés à la maison en attente du deuxième test. Certains employeurs ont accepté de payer cette période au cas par cas, mais d'autres ne l'ont pas fait.

De nombreux employeurs ont des programmes de gestion des présences où les travailleurs peuvent recevoir des avertissements écrits pour avoir pris un congé supérieur à la moyenne, de sorte que nos membres se sentent obligés d'aller travailler pour montrer qu'ils ont essayé. Ils font donc face à une perte de revenu et à une réprimande possible pour s'être déclarés malades alors que les directives de la santé publique stipulent de rester à la maison si vous vous sentez malade.

Nous sommes engagés dans des négociations actuellement qui mobilisent bon nombre de nos unités de négociation et nous faisons pression pour obtenir des congés de maladie payés et nous avons obtenu quelques augmentations des congés de maladie.

Une autre chose qui a eu un grand impact ce sont les ordonnances d'affectation du personnel limitée à un seul endroit de travail et qui ont eu un impact négatif sur pas moins de 20 % de nos membres, ce qui entraîne pour eux des pertes de revenus. Au début de la pandémie, ils ont pu compenser en faisant des heures supplémentaires, mais celles-ci n'ont jamais été garanties et elles étaient uniquement offertes si des heures supplémentaires étaient disponibles. Cela fait plus d'un an maintenant et les préoccupations demeurent face aux ordonnances d'affectation du personnel limitée à un seul endroit de travail et n'ont pas été résolues.

L'affectation du personnel à un seul endroit de travail a beaucoup de failles et les tentatives de les corriger ont été vaines malgré tous nos efforts. La politique était également inadéquate pour ce qui est de contenir la propagation de la COVID-19 d'un site à un autre, car elle ne couvre pas tous les lieux de travail. Elle s'applique uniquement aux sites offrant des soins de longue durée ou des lits désignés pour l'aide à la vie autonome. Vous ne pouvez donc pas travailler dans deux centres de soins de longue durée, mais toute personne travaillant dans un hôpital, une résidence pour retraités ou un pavillon peut également travailler dans des centres de soins de longue durée ou un endroit désigné pour l'aide à la vie autonome. Les travailleurs qui devaient choisir un employeur ont la priorité pour des heures supplémentaires, mais elles ne sont pas garanties. Certains de nos membres occupaient deux emplois à temps plein et se sont retrouvés avec un seul, ou ont perdu toutes leurs heures qui dépassent l'équivalence à temps plein (ÉTP). Nous avons besoin d'une rémunération adéquate maintenant et à l'avenir afin que les travailleurs n'aient pas à occuper plusieurs emplois simplement pour joindre les deux bouts.

En ce qui concerne les ÉPI, depuis l'été dernier, la plupart de nos demandes ont été satisfaites et nous avons été très actifs à ce sujet. Il pourrait y avoir une meilleure offre de masques N95, mais tous ceux qui fournissent des soins directs à des patients déclarés positifs à la COVID-19 reçoivent des masques N95.

Bien qu'à l'heure actuelle le vaccin ait été offert à la plupart de nos membres, le gouvernement n'est pas intervenu pour fournir des informations sur les vaccins à ceux qui ont des inquiétudes, par exemple si le vaccin est sans danger pour les femmes enceintes ou qui essaient de devenir enceintes. Les travailleurs doivent aller chercher eux-mêmes l'information. Le gouvernement doit intervenir et communiquer clairement avec les travailleurs de la santé et répondre à leurs préoccupations.

De quoi avons-nous besoin pour aller de l'avant ? Certains des salaires sont vraiment bas dans le système privé, et pour le système public, le gouvernement exige des réductions de salaire. Si les travailleurs avaient une ÉTP plus élevée, plus de travail à temps plein, des congés de maladie payés pour tous et de meilleurs salaires, ce serait une énorme amélioration pour nos membres et les résidents dont ils s'occupent.

(Photos: Unifor)


Cet article est paru dans

Numéro 33 - 26 avril 2021

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