Les enseignants du Québec font une
grève d'une journée
Des efforts pour obtenir une convention collective négociée
Les enseignants du Québec, 73 000
membres de la Fédération des syndicats de
l'enseignement et de l'Association provinciale des
enseignantes et enseignants du Québec, affiliés à
la Centrale des syndicats de l'enseignement (CSQ),
ont entrepris une grève nocturne qui a commencé à
minuit et s'est terminée à 9 h 30 le 14
avril. De vives manifestations ont eu lieu tôt le
matin devant plusieurs écoles partout au Québec.
La CSQ a annoncé que la prochaine grève aura lieu
le 27 avril et durera plusieurs heures.
Les enseignants demandent, entre autres, la
réduction de la taille des classes, l'appui aux
élèves ayant des besoins particuliers, un
financement adéquat dans les salles de classe, un
accès équitable à l'enseignement, à
l'apprentissage et à la technologie à distance,
que les tests et les évaluations soient
réexaminés, que la sécurité de tous et toutes soit
assurée dans le contexte de la COVID-19 et
au-delà, et la solidarité avec tous les
travailleurs en première ligne.
En réaction au recours à
la grève, les centres de services scolaires
(anciennement les commissions scolaires
françaises) et la Commission scolaire
English-Montréal ont déposé une demande auprès du
Tribunal administratif du travail (TAT) pour
contester la légalité de la grève du 14
avril, prétendant qu'elle était abusive. Ils ont
retiré leur demande le jour avant la grève et
annoncé que les enseignants devaient être présents
dans les écoles à 9 h 31 pour procéder à
l'enseignement en ligne. Les parents ont été
informés le jour avant la grève que l'enseignement
en ligne aurait lieu.
Il y a eu évidemment une confusion parmi les
parents sur comment appuyer les enseignants. Ce
n'était pas clair si le changement rapide vers
l'enseignement en ligne était une initiative
des enseignants pour réduire l'impact d'une
journée d'enseignement perdue ou une tactique de
la part des centres de services scolaires contre
la grève. Plusieurs ont discuté le matin même de
la grève et fait circuler des articles qui
disaient que le programme d'enseignement en ligne
était une initiative antigrève à laquelle les
centres de services scolaires ont eu recours à la
dernière minute. Des parents ont décidé que leur
enfant ne participerait pas au programme
d'apprentissage en ligne en guise d'appui aux
enseignants.
Les manigances de dernière minute des centres de
services scolaires sont inacceptables. Ils
savaient depuis deux semaines que la journée de
grève allait se tenir et c'est à la dernière
minute qu'ils ont demandé que les enseignants
soient prêts à donner des cours en ligne.
L'apprentissage en ligne est un outil pour
combattre la pandémie, pas les grèves. La pandémie
fait en sorte qu'il est encore plus difficile de
transmettre de l'information. Les mécanismes pour
appuyer les enseignants, avoir accès à
l'information et passer à l'action tout en
respectant les mesures de sécurité sont
primordiaux.
Une pétition circule portant le titre Nous
traçons la ligne pour redéfinir l'éducation.
Cliquez
ici pour la signer et la
partager (en anglais).
Les enseignants mènent une lutte cruciale pour la
qualité et l'intégrité de l'éducation publique.
Mettons tout en oeuvre pour appuyer cette
lutte !
Cet article est paru dans
Numéro 30 - 19 avril 2021
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