Les réponses de syndicats du secteur public
Voici les réponses de syndicats du
secteur public aux offres du gouvernement.
La Confédération des syndicats nationaux (CSN)
représente 160 000 travailleurs des services
publics. Elle a souligné que « les paramètres
salariaux restent identiques à la dernière offre,
soit 1,75 % en 2020, 1,75 % en 2021 et 1,5 % en
2022. Les montants forfaitaires à la première et à
la deuxième année sont, quant à eux, légèrement
bonifiés [...]. Des mesures éphémères, ce n'est
pas ça qui va attirer et retenir le personnel
[...]. En refusant encore une fois de prendre les
moyens nécessaires pour relever les réseaux, le
gouvernement Legault met en péril les services à
la population. Nous ne pouvons accepter ça. »
Danny Roy, vice-président
de la Fédération des professionnèles (FP-CSN)
ajoute : « Des journées entières de
discussions consacrées à la mise en oeuvre de
solutions pour contrer la surcharge de travail ne
se reflètent pas du tout dans cette nouvelle
offre. De plus, on y trouve trop peu de ressources
supplémentaires pour régler les difficultés
d'attraction et de rétention du personnel. C'est
inacceptable. »
Le Syndicat de professionnelles et professionnels
du gouvernement du Québec (SPGQ) composé
de 20 900 spécialistes du secteur
public, dont 3 000 en santé et en
éducation a souligné que : « Le gouvernement
a offert une augmentation, pouvant atteindre un
maximum de 1 % sur trois ans, liée à la
hausse des prix à la consommation.
Malheureusement, celle-ci a très peu de chance de
se concrétiser. Il faudrait que la situation
économique du Québec pour 2021, malgré les
variants et les restrictions et fermetures
toujours en vigueur, reviennent au niveau
de 2019, soit avant la pandémie. Cela nous
paraît improbable. Or, si cette condition n'est
pas remplie, les syndiqués devront dire adieu à
une possible augmentation. Bref, cette proposition
n'est que du vent. »
Line Lamarre, présidente du SPGQ ajoute : «
En effet, la première condition de la clause
économique se lit comme suit : 'si le produit
intérieur brut (PIB réel) du Québec tel que mesuré
par Statistique Canada pour l'année 2021 est
égal ou supérieur à 98,7 % du PIB réel
du Québec pour l'année 2019'. Si, et
seulement si cette condition était remplie, le
personnel pourrait obtenir une augmentation d'un
maximum d'un pour cent si l'inflation dépasse
5 %.
« La ministre a également proposé des montants
forfaitaires aux syndiqués [...]. D'une part, un
montant de 1000 $, pour
l'année 2020 seulement, est offert uniquement
aux personnes au dernier échelon. Plusieurs
personnes en seront donc privées. D'autre part,
une prime de 0,66 $ a aussi été offerte
pour chaque heure travaillée entre le 1er
avril 2020 et le 31 mars 2021.
Après impôt, cela représente
environ 600 $ seulement dans les poches
des membres, un montant non récurrent. En plus,
cette somme n'est pas admissible au régime de
retraite. »
Sonia Éthier, présidente de la Centrale des
syndicats du Québec (CSQ) qui
regroupe 200 000 travailleurs de
l'éducation, de la petite enfance et de la santé,
a dit : « Après analyse attentive, nous ne pouvons
que conclure que les offres qui nous ont été
présentées mercredi sont de la poudre aux yeux. Ce
dépôt s'apparente davantage à une opération
médiatique de la part du gouvernement qu'à une
réelle volonté de négocier sérieusement. En fait,
nous n'avons rien trouvé qui ressemble de près ou
de loin à une véritable ouverture à améliorer les
conditions de travail de nos membres [...], le
gouvernement gonfle ses offres avec des sommes
théoriques et temporaires, mais refuse d'accorder
des marges financières significatives pour
améliorer les conditions de travail
sectorielles ».
La Fédération interprofessionnelle de la santé
(FIQ) et l'Alliance du personnel professionnel et
technique de la santé et des services sociaux
(APTS) qui négocient ensemble leurs conditions
salariales ont elles aussi affirmé que le
gouvernement maintient le statu quo.
« Un constat s'impose : rien n'a changé
depuis 10 mois. Les attentes
des 131 000 membres de l'alliance
APTS-FIQ sont élevées et, pour l'instant, la
proposition du gouvernement ne témoigne pas du
sérieux de la présidente du Conseil du trésor ni
de la reconnaissance salariale à laquelle ces
personnes sont en droit de s'attendre. Pire, il
n'y a aucune volonté de la part du gouvernement
Legault de combler l'écart de rémunération qui
désavantage le personnel du réseau de la santé et
des services sociaux par rapport aux autres
salarié-e s québécois-es.
« Ces offres salariales de 5 %
d'augmentation sur trois ans, sur la table
aujourd'hui, ont été rejetées le printemps dernier
par les déléguées des deux organisations. »
L'APTS, qui représente aussi des travailleurs
oeuvrant notamment au sein de la Direction de la
protection de la jeunesse (DPJ) avec des jeunes et
des familles en grande difficulté, a dit que la
présidente du Conseil du trésor « n'a pas hésité à
couper dans les congés mobiles nécessaires aux
intervenant-es, qui subissent quotidiennement de
la violence et des agressions et qui sont
confronté -es à des drames sans nom. Et
lorsqu'elle dit créer une prime
de 3,5 %, elle cache habilement le fait
que, pour s'en prévaloir, les intervenant-es
devront renoncer à certaines primes qu'ils et
elles reçoivent déjà.
« Mais ce n'est pas tout, lorsque nous
décortiquons cette prime, nous constatons qu'elle
est en fait composée d'une partie permanente
de 1,5 % et d'une partie temporaire
de 2 % qui disparaîtra dans deux ans.
Avec ces manipulations sournoises, Mme LeBel
contribue à dévaloriser encore plus le travail
vital que font plus de 10 000
professionnel-les et technicien-nes auprès des
enfants et de leurs familles. »
(Photos: CSQ)
Cet article est paru dans
Numéro 28 - 14 avril 2021
Lien de l'article:
https://cpcml.ca/francais/FO2021/Articles/FO06283.HTM
Site Web: www.pccml.ca
Email: redaction@cpcml.ca
|