Il faut mettre fin à la violence contre les femmes

Des milliers de femmes manifestent au Québec contre les violences envers elles et leurs enfants


Montréal, le 2 avril 2021

Le vendredi 2 avril, des milliers de femmes accompagnées de leur famille et de leurs alliés ont marché dans les rues du Québec contre les violences envers les femmes. En huit semaines, ce sont 8 femmes qui ont été assassinées par leur conjoint ou leur ex-conjoint, portant à 15 le nombre de femmes décédées des suites de violences conjugales depuis le début de la pandémie. Refusant le silence et l'inaction devant ces horribles tragédies, des organisations d'hébergement pour femmes victimes de violence ont lancé l'appel à une journée de mobilisation sous les mots d'ordre « Pas une de plus ! C'est assez ! » Des actions ont aussi été tenues dans plus de 20 villes du Québec. Les maisons d'hébergement pour les femmes victimes de violence ont été au coeur de cette mobilisation.

À Montréal, à 13 h, ce sont des milliers de femmes de tous âges et leurs alliés qui se sont rassemblées au Parc Lafontaine. Les demandes immédiates pour prévenir et stopper les violences ont été réitérées : augmenter les ressources pour les femmes victimes de violence conjugale pour que les services soient disponibles 24 h/ 24, offrir des cours d'éducation à la sexualité dignes de ce nom, assurer un salaire minimum viable, garantir des conditions de vie décentes aux femmes en situation de handicap, garantir des logements sociaux, et combattre le racisme.

Les oratrices ont souligné que les violences envers les femmes ne sont pas un problème de femmes, mais un problème de société. La violence domestique est un reflet de toutes les formes de violence envers les femmes qui existent dans la société, comme les violences psychologique, verbale, physique, sexuelle et économique, ont-elles dit.

Les femmes, leurs organisations et leurs alliés affrontent ensemble ces drames et luttent pour y apporter des solutions, et ce, depuis des années. Le gouvernement Legault doit mettre en oeuvre ces solutions pour prévenir et stopper cette tragédie nationale. Les oratrices ont pratiquement toutes souligné que ces demandes et propositions de solutions ne sont pas nouvelles et sont connues des gouvernements depuis des années. Viviane Michel, parlant au nom de Femmes autochtones du Québec, a dit : « Combien de fois vous nous avez consultées ? Combien de mémoires on vous a soumis ? Combien de solutions on vous a proposées contre la violence conjugale ? Et on est toujours en bas de la liste lorsque les budgets sortent [...] Nos maisons d'hébergement ont besoin de plus de services, de plus de travailleuses [...] Combien de fois on a fait des manifestations ? Combien de fois on a fait des marches ? »

« Il est temps maintenant pour le gouvernement Legault de mettre en oeuvre ces solutions en plaçant au centre de celles-ci l'expertise des femmes et de leurs organisations de défense contre la violence. Voilà plus de 40 ans que certaines organisations luttent contre la violence faite aux femmes : le gouvernement Legault ne peut se passer de notre expérience et de notre expertise, nous devons faire partie des solutions, pas juste être consultées », ont-elles affirmé.

Le droit de vivre en sécurité doit être garanti par les autorités en place. Alexandra Pierre, présidente de la Ligue des droits et libertés, a dit que la violence envers les femmes « mine le droit à la prospérité, à l'égalité, à l'intégrité physique, le droit à la vie même. Le droit au logement, à une sécurité économique sont quotidiennement bafoués. On doit bien sûr agir sur la violence des conjoints, mais il faut regarder la négligence et la violence des autorités policières, judiciaires et politiques et les dénoncer. Le gouvernement du Québec doit commencer à prendre au sérieux ces féminicides et tout ce qui les rend possibles. »

Les milliers de participants ont marché sur les rues Rachel, Saint-Denis et Mont-Royal pour se rendre au pied du Mont-Royal, sous les klaxons et les salutations des conducteurs et des passants.

En clôture de la manifestation, les oratrices ont dit que cette lutte est pour les femmes ici et maintenant, et pour celles qui viendront après, pour que les droits de toutes soient enfin respectés.

La fin des violences contre les femmes et leurs enfants est une demande cruciale qui humanise la société en entier. Le gouvernement Legault doit rendre des comptes de ses refus d'investir de façon à ce qu'au Québec, la violence contre les femmes et les enfants soit chose du passé.

Montréal


Gatineau

Baie-Comeau

Îles-de-la-Madeleine

Laurentides

Mauricie


Québec

Rim
ouski

Rouyn-Noranda

(Photos : FO, Maison des femmes de Baie-Comeau, Maison d'aide et d'hébergement l'Accalmie, CAFAL - Comité d'Actions Féministes de l'Agglomération de Longueuil, Passerelle des Hautes-Laurentides, Table de concertation du mouvement des femmes de la Mauricie, Calacs- L'étoile du nord, Maison l'Accalmie, Comité populaire Saint-Jean Baptiste, Jessica Dubé-Bertnier, Leny Mbourou Mu Tang, Andrée Vallée)


Cet article est paru dans

Numéro 26 - 9 avril 2021

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