Ecoutez les travailleurs de la
santé du Québec!
Masques N95 – Un tribunal du travail donne raison aux travailleurs
Le 23 mars, la Confédération des syndicats
nationaux (CSN), la Fédération
interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)
et la FIQ-secteur privé ont annoncé qu'ils ont eu
gain de cause devant le Tribunal administratif du
travail (TAT) sur la question des masques N95. Le
TAT reconnaît que le principe de précaution aurait
dû être appliqué compte tenu du risque important
de transmission aérienne du virus qui a été
largement démontré. Il donne raison aux
organisations syndicales qui demandent aux
employeurs du réseau de la santé et à la
Commission des normes, de l'équité, de la santé et
de la sécurité du travail (CNESST) d'assumer leur
responsabilité en protégeant les travailleurs.
À partir de maintenant, les employeurs du réseau
de la santé devront fournir à l'ensemble du
personnel intervenant en zone tiède ou en zone
chaude auprès de résidents qui pourraient être ou
sont atteints de la COVID-19 un appareil de
protection respiratoire N95. Jusqu'à maintenant,
les employeurs et la CNESST ont refusé d'appliquer
le principe de précaution et de fournir les
équipements de protection appropriés aux
travailleurs. Lors de la seule première
vague, 13 500 travailleurs de la santé
ont été infectés. Le risque d'être infecté par la
COVID-19 était dix fois plus élevé que pour le
reste de la population.
Le Tribunal a statué que
les employeurs doivent créer des zones tièdes et
des zones chaudes avec des équipes assignées à
chacune des zones et a réitéré l'importance
d'appliquer le principe de précaution. À la
lumière de cette décision, les syndicats font
valoir que les établissements de Vigi-Santé et du
Centre intégré de santé et de services sociaux
(CISSS) de l'Outaouais ont contrevenu à leurs
obligations en vertu de la Loi sur la santé et
la sécurité du travail et que le
gouvernement a fait preuve d'indifférence en
refusant d'être proactif comme l'exige la loi. Ils
trouvent révoltant qu'ils aient eu à se battre
pour qu'un juge finisse par reconnaître
l'évidence. Le directeur national de la santé
publique avait adopté une ordonnance empêchant
l'accès aux masques N95 et a même contesté avec
acharnement les recours intentés par les syndicats
en matière de santé et de sécurité au travail.
Malgré le risque que le virus se transmette par
aérosol et les demandes répétées des syndicats
d'appliquer le principe de précaution, le
gouvernement et les gestionnaires ont refusé avec
acharnement de prendre en considération leurs
revendications.
Les syndicats ont
déclaré : « Il était de notre responsabilité
de nous assurer du respect de la santé et de la
sécurité des résidents. Face à une menace
potentiellement mortelle pour laquelle le monde
entier a déployé des mesures sanitaires
extraordinaires, le gouvernement et les employeurs
ont toléré que celles qui sont les piliers du
réseau soient envoyées au front avec le strict
minimum pour se protéger et protéger leurs
patients. Ils ont été négligents particulièrement
alors qu'ils ont sous leur responsabilité une
clientèle qu'on savait vulnérable face au virus.
Ils auraient dû en faire leur priorité. »
Le gouvernement du Québec doit être tenu
responsable de sa négligence criminelle, alors
qu'il poursuit dans cette voie malgré ses effets
néfastes connus de tous, en adoptant des lois
comme le projet de loi 59 qui, plutôt que
d'aider à améliorer la santé et la sécurité aux
endroits de travail, aggraveront la situation,
mettant encore plus en danger les travailleurs et
ceux dont ils prennent soin.
Cet article est paru dans
Numéro 23 - 29 mars 2021
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