Un tollé pour exiger la fin des procédures de la LACC
Rassemblement devant le
bureau du ministre des Collèges et Universités à
Sault-Sainte-Marie,
le 11 mars 2021
Les réclamations affluent pour un
financement gouvernemental accru pour
l'Université Laurentienne et le droit à
l'éducation pour tous.
Tous les secteurs de la communauté du nord de
l'Ontario condamnent les rapports de
l'administration de l'Université Laurentienne avec
le gouvernement Ford de l'Ontario et leur
déclaration d'insolvabilité et leur demande de
protection en vertu de la Loi sur les
arrangements avec les créanciers des compagnies
(LACC). Cet outrage s'est produit dans le dos
du corps professoral, du personnel, des étudiants
et des communautés du nord de l'Ontario desservies
par l'université.
Qui décide ? C'est au peuple à
décider !
Cette embuscade tendue par la LACC soulève la
question clé à laquelle tout le monde est
confronté : qui décide ? Le
système de gouvernance de l'Université
Laurentienne et des autres établissements
postsecondaires prive de pouvoir ceux qui
devraient être les décideurs. Le système habilite
les entrepreneurs privés qui n'ont aucun intérêt
dans la mission académique des institutions, dans
le développement des communautés et dans
l'édification nationale. La vaste opposition à ce
diktat prend plusieurs formes, mais elle converge
vers la revendication de l'édification nationale
au lieu de la destruction nationale, et pour que
cela devienne réalité, le peuple doit être investi
du pouvoir de décider.
La communauté laurentienne
Les
professeurs, le personnel, les retraités, les
étudiants et les membres concernés de la
communauté de Sudbury prennent la parole et
trouvent des moyens créatifs de défendre leurs
intérêts. Ils ont organisé un groupe appelé Save
Our Sudbury - Sauvons Sudbury (SOS) avec une
page Facebook avec le même nom pour faire avancer
ce travail, où des informations, des commentaires
et des expressions de soutien sont affichés. SOS a
organisé une assemblée publique virtuelle
le 3 mars, coorganisée par Jamie West, député
provincial de Sudbury et l'étudiante de quatrième
année Katlyn Kotila, à laquelle plus de 500
personnes ont participé. La réunion a mis de
l'avant la revendication que la province doit
fournir un financement sûr à la Laurentienne.
L'Union des Associations des professeurs des
universités de l'Ontario
Dans une déclaration publiée sur son site Web
le 9 mars, l'Union des Associations des
professeurs des universités de l'Ontario (OCUFA) a
dénoncé le processus de la LACC dans les termes
suivants : « La récente affirmation du
président de l'Université Laurentienne, Robert
Haché, selon laquelle le processus de la Loi
sur les arrangements avec les créanciers des
compagnies (LACC) fournit un cadre
constructif pour l'engagement avec les parties
prenantes n'est pas reflétée dans la réalité. Au
lieu de cela, le processus coûteux de la LACC
réduit les étudiants, les professeurs et le
personnel au statut de créanciers, contre lesquels
l'université cherche à se protéger. »
OCUFA a condamné la « décision sans précédent,
inappropriée et coûteuse de demander la protection
en vertu de la LACC » par l'administration
universitaire parce que « dans ce processus, les
professeurs, le personnel et les étudiants sont
placés dans une position intenable où l'université
essaie de les forcer à réduire les programmes, les
emplois et la recherche. Les étudiants, les
professeurs et le personnel ne devraient pas avoir
à payer le prix des mauvaises pratiques de
gouvernance d'une institution publique
sous-financée », déclare-t-elle.
Le conseil du travail du district de
Sault-Sainte-Marie
Le conseil du travail du district de
Sault-Sainte-Marie s'est joint le 11 mars à
l'Union des Associations des professeurs des
universités de l'Ontario pour la tenue d'un
rassemblement vigoureux devant les bureaux du
ministre des Collèges et Universités, Ross Romano
à Sault-Sainte-Marie. Les travailleurs des
syndicats des secteurs privé et public se sont
rassemblés pour demander que les procédures de la
LACC soient arrêtées et que le gouvernement
fournisse un financement adéquat à l'Université
Laurentienne.
L'Association des professeures et professeurs de
l'Université Laurentienne (APPUL)
L'APPUL, qui représente 612 professeurs de
l'Université Laurentienne et de ses universités
fédérées, l'Université de Sudbury, l'Université
Huntington et l'Université Thorneloe, s'oppose
résolument aux actions de l'administration.
Charlie Sinclair, avocat de l'APPUL, a déclaré que
l'association était actuellement en pourparlers
contractuels avec l'Université Laurentienne et que
le syndicat craignait que l'université utilise les
procédures de la LACC pour éliminer des programmes
et des emplois, un résultat qu'elle ne pourrait
pas obtenir par la négociation collective.
« L'université va utiliser le processus
d'insolvabilité pour obtenir des concessions (du
syndicat), a-t-il déclaré. Je veux juste que les
parties sachent que l'APPUL est à la hauteur du
défi. Alors que nous avons négocié de bonne foi,
les membres de l'APPUL ne sont pas responsables de
la situation financière de l'Université et ils ne
devraient pas être les seuls à réparer ce gâchis.
»
Le Syndicat canadien de la fonction publique
Le SCFP écrit « La pandémie a révélé un
sous-financement chronique des universités, qui
dépendent de plus en plus des frais de scolarité
et des sources de financement privées. Alors que
de nombreuses grandes universités des centres
urbains continuent d'attirer des étudiants et des
dons privés, les institutions d'éducation des
petites collectivités comme la Laurentienne sont
aux prises avec la pandémie en raison de la baisse
des taux d'inscription, exacerbée par la réduction
de 4 % du financement gouvernemental des
universités en 2019. »
La Fédération canadienne des étudiantes et
étudiants – Ontario
La Fédération canadienne des étudiantes et
étudiants – Ontario
écrit : « L'Université Laurentienne est
également connue pour son mandat triculturel et,
en particulier, pour son centre d'apprentissage et
de recherche autochtone. Ces programmes sont
maintenant confrontés à des réductions de
financement qui représentent une perte majeure
pour les collectivités locales qui bénéficient des
travaux de ce centre. Les collectivités du Nord
prospèrent grâce aux débouchés éducatifs et
professionnels qui sont rendus possibles par
l'Université. La nouvelle en provenance de
l'Université Laurentienne doit servir de signal
d'alarme au gouvernement provincial. Les
établissements d'enseignement postsecondaire de
l'Ontario sont sous-financés et ne peuvent plus
faire les frais de mesures d'austérité. »
La Fédération québécoise des professeures et
professeurs d'université (FQPPU)
Dans un communiqué publié le 17 mars, la
FQPPU, qui représente le corps professoral
universitaire québécois, « implore donc le
ministre ontarien des Collèges et des Universités,
Ross Romano, et le gouvernement Ford à travailler
avec les différentes parties, en particulier
l'Association des professeures et professeurs de
l'Université Laurentienne (APPUL) pour trouver des
solutions aux problèmes de financement de
l'Université Laurentienne. Rappelons que cet
établissement a notamment comme aspect fondamental
de sa mission d'offrir des cours universitaires
aux populations francophones et autochtones du
nord de l'Ontario. Le maintien de ces programmes
est vital pour assurer l'épanouissement social et
économique de ces communautés. »
Cet article est paru dans
Numéro 22 - 26 mars 2021
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