Le manque de respect du gouvernement envers les travailleurs de la santé
Le 4 mars, après la présentation du budget
du gouvernement britannique, le département de la
Santé et de la Sécurité sociale (DHSC) a annoncé
qu'il avait recommandé au comité de révision des
salaires du Service national de la Santé (NHS) une
augmentation de salaire de 1 %, inférieure à
l'inflation, pour le personnel du NHS
pour 2021-2022. Le gouvernement dit qu'il va
attendre « la réponse des comités indépendants de
révision des salaires avant d'annoncer le
règlement de la question des salaires ».
La décision a été prise à la suite d'une vague de
protestation l'an dernier lorsque le gouvernement
a tenté de diviser les rangs des travailleurs en
accordant une augmentation salariale supérieure à
l'inflation à 900 000 travailleurs des
services publics mais pas aux travailleurs de la
santé.
Dans les jours qui ont suivi l'annonce, il y a eu
une opposition grandissante des travailleurs de la
santé et de leurs syndicats qui soutiennent que
non seulement cette offre ne reconnaît pas la
contribution des travailleurs de la santé durant
la pandémie mais que l' « augmentation
salariale » en question représente en fait
une réduction salariale pour le personnel du NHS.
En outre, le gouvernement a maintenant gelé le
salaire des autres travailleurs du secteur public.
Pour comble, il a fait de même pour les salaires
et les conditions de travail des aides-soignants
et de tous ceux qui jouent un rôle essentiel dans
la pandémie.
« Cette offre du gouvernement est l'équivalent
d'une tasse de café par semaine ! » a
déclaré un des syndicats.
La recommandation du gouvernement au comité de
révision des salaires a un impact sur 1,5 million
de membres du personnel de la santé du NHS en
Angleterre, en Écosse, au Pays de Galles et en
Irlande du Nord. La recommandation ne s'applique
pas aux 160 000 personnes qui
travaillent pour des agences ou qui détiennent un
emploi contractuel. Elle ne s'applique pas non
plus aux près de 1,65 million de personnes
qui travaillent comme préposés dans des résidences
de soins et de services sociaux aux adultes. Les
médecins, les dentistes et les hauts gestionnaires
du NHS ont des ententes de révision de salaires
distinctes.
Selon la recommandation, durant la pandémie, « le
gouvernement a annoncé une pause d'augmentations
salariales dans le secteur public pour toutes les
catégories d'emploi, à l'exception des employés
ayant des salaires à temps plein équivalents
à 24 000 livres ou moins et pour le NHS.
En réglant le budget du DHSC et du NHS, le
gouvernement a accordé une importante augmentation
de 1 % au personnel du NHS. Toute
augmentation supérieure exigerait une
réorientation de nos priorités ».
Bien que le gouvernement
prétende que cette mesure est due à la COVID-19,
qui « a exercé une énorme pression sur les
finances publiques et du NHS », elle est due
plutôt à la direction par laquelle « à la fois les
finances publiques et du NHS » servent à
payer les riches. Le gouvernement actuel et le
gouvernement précédent ont coupé dans les services
du NHS et les services publics tout en ayant de
plus en plus recours à la sous-traitance auprès
d'entreprises privées pour les services. Pendant
la pandémie, de vastes sommes ont été versées à
des individus et à des entreprises privées, des
intérêts privés que le gouvernement cherche de
plus en plus à intégrer dans le système de santé
et de services sociaux. C'est là la priorité axée
sur le capital que le gouvernement met en
application et qu'il essaie de justifier pour son
manque d'investissements dans les ressources
humaines d'un service public comme le NHS.
À la Chambre des communes, il n'y a que Jeremy
Corbyn, maintenant député indépendant, qui a
souligné la nécessité de payer adéquatement le
personnel du NHS et a dénoncé les versements
exorbitants aux entreprises privées. « Les
infirmières nous ont permis de traverser cette
crise et ont sauvé plusieurs vies, et pourtant on
leur offre une baisse de salaire pour leurs
efforts. Certaines doivent déjà avoir recours aux
banques alimentaires pour survivre, et un tiers
d'entre elles songent à quitter la profession si
elles n'ont pas une augmentation de salaire
décente. Assurément, s'il est possible de
trouver 37 millions de livres pour payer
Serco pour un système de traceur de contacts
défaillant, il doit y avoir de l'argent pour
rémunérer décemment le personnel du NHS », a
dit Corbyn le 10 mars.
Selon le ministre de la Santé au nom du DHSC, «
chaque augmentation de 1 %
coûtera 750 millions de livres aux
contribuables ». Il a laissé entendre que le
gouvernement compte imposer de nouvelles
augmentations d'impôts et aura recours à d'autres
moyens pour rejeter le fardeau de la crise sur le
dos du peuple, pendant qu'il continue de payer les
riches. Il compte aussi adopter de nouvelles lois
sur le NHS comme le prévoit le livre blanc sur le
NHS qui a le même objectif.
Les travailleurs de la santé rejettent ces
raisonnements intéressés et continuent d'exprimer
leur détermination à mettre en oeuvre des
solutions pour résoudre la crise à l'avantage de
tous.
Cet article est paru dans
Numéro 21 - 24 mars 2021
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