Un appel urgent à arrêter l'expulsion d'un détenu à Laval

Non aux expulsions!


Le lundi 15 mars, Solidarité sans frontières a écrit : « Un mois après être devenu le premier de plusieurs détenus à avoir été testé positif au COVID-19, Marlon [le pseudonyme choisi pour protéger son identité], un migrant détenu au Centre de détention des immigrants de Laval, fait face à une expulsion imminente vers son pays d'origine. Marlon n'a pas encore reçu de résultat négatif au test COVID-19 et présente toujours des symptômes, tels que la fatigue et des difficultés respiratoires. Malgré cela, le gouvernement canadien procède à son ordre d'expulsion avec un préavis inhabituellement court : il a été informé tard le jeudi 11 mars qu'il serait expulsé le mardi 16 mars. » En date du 17 mars, il n'a pas été expulsé, mais la menace demeure. Solidarité sans frontières organise un rassemblement « Libérez-les tou-te-s ! » pour libérer tous les détenus du centre de Laval, le samedi 20 mars à 11 h. L'endroit sera annoncé bientôt, voir la page Facebook.

Solidarité sans frontières écrit : « Marlon a contracté le COVID-19 au Centre de détention des immigrants de Laval, ayant reçu un résultat positif le 15 février. Il a immédiatement entamé une grève de la faim pour dénoncer les conditions de détention des migrant-e-s, propices à la propagation du virus parmi les détenu-e-s et le personnel. La distanciation sociale est souvent impossible et il y a du va-et-vient au sein des surveillant-e-s et des employé-e-s du centre qui sont en rotation au quotidien. Comme stratégie pour freiner la propagation du virus, l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) a placé les détenu-e-s dans des conditions d'isolement cellulaire, une pratique qui est dénoncée comme une forme de torture. En réponse, un groupe de sept détenus a entamé une courageuse grève de la faim de cinq jours pour exiger leur libération immédiate. »

« Si l'expulsion de Marlon a lieu, il sera séparé de sa femme et de son enfant à Montréal, qui ont entamé le processus pour accéder au statut de réfugié après avoir fui la violence dans leur pays d'origine. »

Au sujet de la situation de Marlon

Tanya Rowell Katzemba, porte-parole de Solidarité sans frontières, a dit au journal Le Devoir que « les voies légales sont malheureusement épuisées. On est choqué d'avoir appris l'intention de l'ASFC de procéder à son expulsion avec seulement quelques jours d'anticipation. Nous pensions demander une autre audience de révision de détention, mais tout à coup nous avons reçu la nouvelle. On ne comprend pas l'urgence. »

Rejoint par téléphone, le détenu a indiqué au Devoir qu'il présente toujours des symptômes de la COVID-19 et a confirmé être en attente du résultat d'un test effectué le 15 mars. « J'ai encore des maux de tête fréquents, mal aux yeux et de la difficulté à respirer, notamment lorsque je dors », a-t-il dit au Devoir. Il a ajouté : « On ne m'a pas donné de médicament, moi et les autres détenus qui ont été infectés avons été simplement mis en isolement pendant 14 jours dans des conditions déplorables. »

« On aimerait que le Canada respecte ses engagements envers le public pour garder tout le monde en santé et en sécurité. C'est déplorable que dans le contexte actuel de pandémie, on continue de renvoyer des personnes qui ont fui leur pays en raison de la violence, c'est complètement inhumain », a dit Tanya Rowell Katzemba au Devoir, ajoutant : « Ils vont mettre Marlon dans un avion avec d'autres personnes même s'il a encore des symptômes de COVID-19; cela va à l'encontre des consignes de la santé publique. »

Marlon, sa conjointe et ses enfants sont arrivés au Canada sans identification légale, ayant fui leur pays d'origine en novembre 2019. Marlon a dit au Devoir qu'il avait été menacé et que des membres de sa famille ont été tués, « alors nous avons décidé de fuir le pays, souhaitant commencer une nouvelle vie au Canada ».

Solidarité sans frontières lance l'appel suivant à tout le monde :

« Mettez la pression sur Bill Blair et les élu-e-s pour exiger la libération immédiate de Marlon et l'arrêt de sa déportation, ainsi que la libération de tou-te-s les détenu-e-s ! Vous pouvez diriger vos appels téléphoniques et vos courriels à :

« 1) Bill Blair, ministre fédéral de la Sécurité publique

Bill.Blair@parl.gc.ca
Téléphone : 613-995-0284
Fax : 613-996-6309

« 2) Votre membre du Parlement, vous pouvez trouver les informations pour les contacter ici :

« Médias sociaux

« Partagez cet appel à l'action largement ! Utilisez les hashtags #FreeThemAll, #StatusForAll et #HungerStrikeLaval pour montrer votre soutien à la lutte sur les médias sociaux ! Nous vous encourageons à identifier Bill Blair, Marco Mendicino, Justin Trudeau, et d'autres élu-e-s. »

(Photos : FO, Solidarité sans frontières)


Cet article est paru dans

Numéro 18 - 17 mars 2021

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