Un vaste appui aux travailleurs d'hôtellerie de la Colombie-Britannique

Les travailleurs d'hôtellerie organisent une action militante à l'occasion de la Journée internationale des femmes

À l'occasion de la Journée internationale des femmes, les travailleurs d'hôtellerie en Colombie-Britannique ont lancé une campagne pour sensibiliser les gens au sujet de leur lutte à la défense des travailleurs du secteur. La campagne, organisée par les travailleurs représentés par la section locale 40 de Unite Here et intitulée « Femmes inégales – un traitement du XIXe siècle en plein XXIe siècle en Colombie-Britannique », a été annoncée lors d'une manifestation et une conférence de presse militantes au Plaza Jack Poole à Vancouver. La présidente de la section locale 40, Zailda Chan, et des travailleurs de plusieurs hôtels ont présenté les revendications des travailleurs d'hôtellerie, dont la majorité sont des femmes issues de minorités nationales : que les hôtels cessent les congédiements et garantissent à tous les travailleurs le droit d'être rappelés à leur emploi lorsque l'industrie reprendra.

Les travailleurs ont tenu des manifestations, des conférences de presse et d'autres actions, y compris une grève de la faim de 22 jours devant la législature de la Colombie-Britannique en 2020, pour informer tout le monde de ce qui se passe et pour créer l'opinion publique en appui à leur cause. Ces actions ont porté fruit alors que certains hôtels ont accepté de prolonger le droit de rappel et de ne pas congédier les travailleurs qui ont été mis à pied à cause de la pandémie. D'autres hôtels continuent de se servir de la pandémie pour justifier le congédiement permanent de travailleurs et pour refuser de négocier des périodes de rappel prolongées. Un des volets de la campagne est d'inviter les clients des hôtels à faire affaire seulement avec les hôtels qui ont prolongé le droit de rappel des travailleurs.

Les travailleurs de l'hôtel Hilton Metrotown ont déclenché une grève partielle le 3 février en opposition aux attaques des propriétaires contre les droits des travailleurs. Michelle Travis, une porte-parole de la section locale 40 de Unite Here, a expliqué à Forum ouvrier qu'au cours de la dernière année, tant sur la question des négociations pour la convention collective que des fermetures liées à la COVID-19, la direction de l'hôtel a refusé de prolonger la période de rappel au-delà de 12 mois, une période nettement insuffisante compte tenu des circonstances extraordinaires. Les propriétaires d'hôtels ont ouvertement quêté des fonds de sauvetage au gouvernement, déclarant que s'ils ne reçoivent pas de fonds publics, les travailleurs perdront leurs emplois, tentant de créer une opinion publique en leur faveur. Derrière cette façade, en coulisse ils tentent d'instrumentaliser la pandémie pour se débarrasser de travailleurs, en particulier ceux qui ont le plus d'ancienneté. Dans les négociations contractuelles, l'hôtel exige des concessions qui réduiraient le salaire de certains travailleurs au salaire minimum, couperaient les avantages sociaux liés à l'assurance-médicale, élimineraient les régimes de retraite et ainsi de suite. « Les personnes les plus frappées sont les femmes qui subissent déjà de façon disproportionnée les répercussions de la pandémie », a dit Michelle Travis, qui a ajouté : « Ils veulent éliminer le plan d'assurance-médicale au beau milieu d'une urgence médicale mondiale et utiliser les congédiements de masse comme tactique d'extorsion pour aggraver les conditions de travail. C'est révoltant. »

Le gouvernement néodémocrate de la Colombie-Britannique doit aussi rendre des comptes pour ses refus répétés d'assumer sa responsabilité sociale de protéger les emplois en garantissant les droits de rappel et en interdisant la manipulation du Code du travail par les employeurs. Il y a huit mois, le premier ministre John Horgan a déclaré lors d'une conférence de presse : « Nous demandons aux employeurs de faire la bonne chose et de veiller à conserver, autant que possible, l'intégrité de la main-d'oeuvre. C'est ce à quoi nous nous attendons, et si nous devons entreprendre une démarche législative pour protéger les travailleurs, nous le ferons. » Concrètement, son gouvernement a refusé d'agir et a abandonné les travailleurs à leur sort.

À la conférence de presse, le syndicat a rapporté qu'il allait organiser d'autres actions pour continuer d'exercer de la pression dans les prochains jours et les prochaines semaines jusqu'à ce que ses revendications soient satisfaites.

(Photos : Section locale 40 de Unite Here)


Cet article est paru dans

Numéro 17 - 15 mars 2021

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