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Québec
Un appel à libérer les détenus du Centre de détention de l'immigration à Laval au Québec
Dans le cadre d'un appel à l'action lancé
le 23 février, Solidarité sans frontières
(SSF) réclame la libération immédiate des migrants
détenus actuellement au Centre de détention de
l'immigration de l'Agence des services frontaliers
du Canada (ASFC) à Montréal où il y a une éclosion
de COVID-19. SSF note qu'à ce jour, quatre cas ont
été confirmés et qu'un détenu a entamé une grève
de la faim d'une durée illimitée.
Les migrants sont souvent détenus s'ils n'ont pas
de papiers d'identité ou si l'ASFC estime qu'ils
pourraient ne pas se présenter lors de
l'expulsion. Au printemps dernier, le centre a été
le théâtre d'une grève courageuse de la faim
pendant huit jours, ce qui a entraîné une vague de
solidarité d'un océan à l'autre et a mené à la
libération de la plupart des personnes détenues à
l'époque. SSF rapporte que « maintenant, la prison
pour migrants recommence à se remplir » et que le
refus du gouvernement fédéral de répondre à la
demande continue de statut pour tous et toutes, et
de mettre en oeuvre un programme de régularisation
pour tous les sans-papiers « est la vraie raison
pour laquelle la vie de ces détenus est désormais
en danger ». On estime qu'entre 12
et 15 migrants sont actuellement détenus au
Centre de surveillance de l'immigration à Laval.
Les visites ont été annulées depuis le 16
mars 2020, limitant l'accès à un soutien
juridique et augmentant l'isolement des détenus.
En novembre dernier, le
gouvernement de Justin Trudeau a indiqué qu'il
souhaitait mettre en place des alternatives à la
détention. « Il existe de nombreux systèmes que
nous allons examiner dans les mois et les années à
venir pour voir si nous pouvons les
améliorer », a-t-il déclaré au Devoir.
Ce sont les inepties habituelles des libéraux pour
dissimuler le manque de principes et de toute
intention de prendre des mesures pour mettre fin à
la criminalisation des migrants, fournir un statut
pour tous et s'assurer que les migrants sont en
sécurité, en particulier durant une telle crise de
santé publique.
SSF rapporte que les détenus déclarés positifs à
la COVID-19 sont maintenus en isolement. « Retenus
dans de petites cellules avec des fenêtres
étroites, ils peuvent seulement sortir pour
prendre une douche ou pour faire des appels
téléphoniques. Certaines des personnes détenues
ont souligné que leurs symptômes n'étaient pas
pris au sérieux, tandis que d'autres ont passé des
tests pour la COVID-19, mais n'ont pas reçu les
résultats, ce qui les a laissés dans la crainte et
l'incertitude par rapport à leur santé. » Il
existe également un risque de propagation du
virus, car « les gardiens continuent de faire des
allées et venues en dehors de
l'établissement ».
L'appel à l'action s'inscrit dans le contexte de
l'augmentation des cas dans les prisons
provinciales et fédérales partout au pays. « À la
prison de Bordeaux, environ 125 détenus ont
contracté la COVID-19 et la prison au complet est
en confinement, ce qui oblige les prisonniers à
demeurer dans leurs cellules entre 23
à 24 heures par jour, sans douche et avec un
accès limité à du soutien de l'extérieur »,
indique SSF. La Ligue des droits et libertés, qui
a récemment dénoncé la « détérioration
importante » des conditions de détention au
Québec, soutient la demande de libération des
détenus du Centre à Laval. « La Ligue reste très
critique sur la détention des migrants », a
déclaré la responsable des communications
Elisabeth Dupuis.
L'isolement en cellule, note SSF, « a été
largement dénoncé comme une forme de
torture – il est inacceptable que de telles
mesures soient utilisées pour contenir
l'épidémie ». L'organisation demande la
libération immédiate des détenus et demande aux
Canadiens de faire ce qu'ils peuvent pour aider
ces personnes vulnérables.
Forum ouvrier appuie l'appel à libérer les
détenus et à mettre fin à la détention des
migrants et à l'imposition de conditions
inhumaines qui violent leur dignité et mettent
leur santé en danger. Les gouvernements doivent
être tenus responsables des conséquences tragiques
de leurs actions et de leurs politiques qui
violent les droits humains les plus fondamentaux.
Solidarité sans frontières appelle les gens à
contacter le ministre fédéral de la Sécurité
publique Bill Blair, le ministre de l'Immigration
Marco Mendicino et d'autres représentants du
gouvernement ainsi que leur député local pour
exiger la libération immédiate des détenus.
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Cet article est paru dans
Numéro 13 - 3 mars 2021
Lien de l'article:
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