Le président de la section locale 401 des Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce parle de l'éclosion chez Olymel
Le président de la section locale 401 des
Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce
Thomas Hesse a parlé de l'importante éclosion de
COVID-19 dans l'usine de transformation du porc
d'Olymel à Red Deer, en Alberta, lors d'une
entrevue avec Evan Solomon sur iHeart Radio en
début février. Au moment où l'entrevue a été
faite, un jeune travailleur était décédé
et 315 travailleurs avaient eu un résultat
positif, mais Olymel refusait toujours de fermer
temporairement l'usine comme le revendiquaient les
travailleurs. Depuis que les travailleurs ont
forcé la compagnie à fermer l'usine le 17
février, deux autres travailleurs d'Olymel sont
morts.
Thomas Hesse a dit que la transformation de la
viande a été qualifiée de travail le plus
difficile et le plus dangereux au monde.
« Ils augmentent la production et ont récemment
embauché de 200 à 300
travailleurs », a dit le président du
syndicat. « C'est une boîte, et dans cette boîte
les gens sont côte à côte et manipulent des outils
coupants. Ces boîtes sont surpeuplées, ils
viennent d'y ajouter plus de monde, y ont augmenté
la production, mais l'endroit comme tel n'est pas
plus grand. Alors, les employés se heurtent les
uns aux autres, tellement ils sont proches les uns
des autres, et tout l'ÉPI du monde et toutes les
partitions de plexiglas du monde ne peuvent
empêcher un certain degré de proximité
sociale. » Hesse a aussi expliqué qu'Olymel
n'avait pas offert de formation adéquate aux
nouveaux travailleurs, particulièrement en matière
de santé et de sécurité.
«
...Nous devons changer notre approche face à la
COVID-19 », a-t-il dit. « Je commence à en
avoir assez de me faire dire de me laver les
mains, de respecter la distanciation et de porter
un masque. Je sais tout ça. Mais si vous entrez
dans un édifice à bureaux, vous n'allez pas entrer
dans l'ascenseur si 10 personnes s'y
trouvent. Par contre, il y a ces boîtes où les
gens travaillent pour mettre la nourriture sur la
table des Canadiens qu'on autorise à
s'autoréglementer. Il n'y a pas de réel moyen de
sévir contre un employeur qui ne pense qu'à la
production au point d'en oublier ses travailleurs.
Et c'est exactement ce qui se produit. Chaque
vache qui est abattue, chaque porc qui est abattu,
chaque poulet qui est abattu représente un profit
pour l'employeur. Alors ces bêtes circulent sur la
chaîne et les employeurs en augmentent la cadence.
Les gens achètent de la nourriture, les
détaillants en alimentation font un gros coup
d'argent en ce moment, les aliments circulent dans
toutes les intersections du circuit de production,
mais nous oublions ces gens dans les usines de
transformation, ces travailleurs, ces êtres
humains qui sont sans visage et sans nom », a
dit Hesse.
« Il nous faut une réglementation gouvernementale
avec des dents ainsi que des inspections
constantes. La COVID-19 est quelque chose qui
exige la minutie. Chaque minute, chaque surface
compte », a-t-il dit. Il a donné l'exemple de
l'usine JBS où il n'y avait aucun horaire de
nettoyage pour les micro-ondes utilisés par des
centaines de travailleurs durant leur pause de
dîner.
« Ces endroits doivent être surveillés. Il doit y
avoir des inspecteurs du gouvernement. Il faut
infliger des amendes si les principes de la santé
et de la sécurité ne sont pas respectés, et les
endroits doivent être fermés s'il y a des
éclosions. Il faut appuyer sur pause et permettre
aux experts de réexaminer les lieux. Ils doivent
interviewer les travailleurs et les endroits
doivent être fermés ». Thomas Hesse a
expliqué que la durée des fermetures devrait
dépendre des circonstances et de la sévérité de
l'éclosion.
Le représentant syndical a déclaré que ni le
gouvernement fédéral ni le gouvernement provincial
n'avaient fait preuve de leadership, qu'ils
avaient laissé l'industrie s'autoréglementer, et
que cela doit changer. Il a terminé en
disant : « Personne ne veut parler du fait
que la COVID-19 est une maladie professionnelle.
On entend parler de 'propagation communautaire',
mais ces endroits de travail font partie de la
communauté. Ce sont essentiellement des
communautés. »
Pour écouter l'entrevue, cliquer ici.
(Photo: SEIU)
Cet article est paru dans
Numéro 13 - 3 mars 2021
Lien de l'article:
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