Votes de grève générale illimitée dans les centres de la petite enfance au Québec
«Nous sommes toutes et tous essentiels !», disent les intervenantes
Mobilisation en prévision du vote de
grève à Rouyn-Noranda
Le
24 novembre, lors d'assemblées générales, les membres de la Fédération
des intervenantes en petite enfance du Québec (FIPEQ-CSQ) ont voté à
91,2 % en faveur d'un mandat de grève générale illimitée. Le mandat de
grève sera appliqué au moment jugé opportun. Environ 3 200 intervenantes
étaient appelées à se prononcer. Le 26 novembre, les quelque 11 000
membres travaillant en CPE de la Fédération de la santé et des services
sociaux (FSS-CSN) ont aussi voté à 92,1 %, par des assemblées générales,
en faveur de la grève générale illimitée qu'ils entendent appliquer le
1er décembre s'il n'y a pas de déblocage dans les négociations avec le
gouvernement. Le Syndicat québécois des employées et employés de service
(SQEES), affilié à la Fédération des travailleurs et des travailleuses
du Québec, tient cette semaine un vote sur un mandat de grève générale.
Les intervenantes ont mené des journées de grève depuis septembre, avec
un fort appui de la part des parents, mais le gouvernement n'a pas bougé
de manière satisfaisante pour accéder ou même considérer leurs
revendications. Pendant ce temps, une grève générale se poursuit depuis
le 13 octobre dans deux centres de la petite enfance où les
intervenantes sont membres du Syndicat des Métallos, un à Rouyn-Noranda
en Abitibi et l'autre à Port-Cartier sur la Côte-Nord.
La revendication des intervenantes, que toutes celles et ceux qui
travaillent dans les CPE sont essentiels et se doivent d'avoir des
salaires et des conditions qu'ils jugent acceptables et qui défendent le
réseau en contribuant à résoudre les problèmes d'attraction et de
rétention du personnel, est au centre de ces actions. Cette
affirmation du
caractère essentiel de tout le personnel, toutes catégories d'emploi
confondues, a été renforcée par ce que les intervenantes ont accompli au
plus fort de la pandémie, en gardant les centres ouverts malgré le
manque de personnel, son épuisement
et les mauvaises conditions. Ceci a permis à des dizaines de milliers
de parents, en grande majorité des femmes, de continuer de
travailler avec l'esprit en paix autant que possible pendant la
pandémie. La décision d'aller en grève générale si les négociations ne
débloquent pas de manière significative montre la détermination de
s'attaquer aux problèmes maintenant alors que beaucoup pensent à
quitter. Un des slogans qu'on retrouve dans les manifestations le dit
bien : «
Partie pour partir ou partie pour rester ».
Le
gouvernement doit accéder aux justes revendications des intervenantes
en CPE. Il doit abandonner ses considérations étroites par lesquelles il
nie ce que les intervenantes affirment par leurs revendications. Le
gouvernement blâme les travailleuses de faire du chantage contre la
population et le gouvernement, et d'essayer d'avoir « le gros bout
du bâton » dans les négociations, et il dit même se préparer à une
loi spéciale de retour au travail si la grève générale est déclenchée.
Il a ressorti sa rengaine de la « capacité de payer » du
gouvernement pour rejeter les demandes d'augmentations salariales des
groupes d'emploi autres que les éducatrices, alors que ces demandes sont
importantes et que le gouvernement allonge sans problème des millions de
dollars dans des stratagèmes pour payer les riches pour servir les
monopoles étrangers.
La lutte des intervenantes des centres de la petite enfance fait
partie de la lutte des travailleurs pour mettre en oeuvre les leçons que
la pandémie a révélées à tous, que les travailleurs sont la force
essentielle qui permet à la société de fonctionner. Leurs justes
revendications à la défense de leurs droits et des droits de tous et de
toutes doivent être
appuyées par tous et satisfaites. Les services de garde comme les
centres de la petite enfance servent la société et doivent être défendus
et étendus par la défense du facteur humain représenté par ceux et
celles qui assurent la prestation des services.
Forum ouvrier appuie de tout coeur la lutte des intervenantes
en CPE et réclame que le gouvernement abandonne ses considérations
étroites et ses menaces, et satisfasse leurs justes revendications.
Cet article est paru dans
Numéro 113 - 29 novembre 2021
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