Grève des travailleuses des Centres de la petite enfance à la défense du droit aux services de garde
La Fédération des intervenantes en petite enfance du Québec
(FIPEQ-CSQ) a appelé à des journées de grève les 1er et 5 novembre dans les
centres de la petite enfance (CPE) qu'elle représente. Les éducatrices
de CPE font des grèves rotatives pour exiger des conditions de travail
qui vont attirer et retenir le personnel dans le secteur
public.
À la mi-octobre, suite aux moyens de pression syndicaux, le
gouvernement du Québec a annoncé l'offre d'une augmentation
de 12 % sur 3 ans pour les éducatrices qualifiées
seulement. Une « éducatrice qualifiée » est une qui détient un diplôme
en technique d'éducation à l'enfance ou une formation équivalente
reconnue par le ministère de la Famille. Le gouvernement leur a offert
jusqu'à 17 %, un montant forfaitaire, pour les éducatrices qui
accepteraient d'augmenter leur semaine de travail de la plage moyenne
de 32 à 36 heures à 40 heures par semaine. Les autres
éducatrices recevraient moins.
Le syndicat a considéré l'offre et a produit des tableaux comparatifs
pour informer et consulter ses membres. Les commentaires sur la page
Facebook du syndicat reflètent l'incrédulité des membres devant les
calculs du gouvernement.
Le
syndicat a mené un sondage auprès de 1 099 éducatrices dans
le réseau du 15 au 17 octobre, immédiatement après l'offre du
gouvernement, qui a montré que 69 % des employées ont songé à
quitter leur emploi au cours des trois dernières années pour raison
d'épuisement. « Ce n'est pas avec une prime pour
le travail de 40 heures et plus que l'on va régler le
problème ! C'est ce que le gouvernement s'entête à offrir aux
éducatrices de CPE dans son offre la plus récente à la table de
négociation », a dit la présidente de la FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon.
Parmi les principaux enjeux en ce qui concerne la surcharge de
travail des éducatrices, il y a les tâches multiples et le manque de
temps pour les réaliser (78 %), les enfants ayant des besoins
particuliers (65 %) et la pénurie de main-d'oeuvre qui les empêche
de prendre des journées de congé pour se reposer (60 %).
À la suite de récentes négociations continues, la FIPEQ-CSQ a dit
qu'il est clair que des mandats n'ont pas encore été donnés par la
présidente du Conseil du Trésor, Sonia Lebel, pour régler les
négociations. La FIPEQ-CSQ a soumis une contre-proposition au
gouvernement le 24 octobre. « Les solutions mises de l'avant par la
FIPEQ-CSQ visent à la fois à freiner l'exode des intervenantes
d'expérience, mais aussi à attirer la relève. Sur ces deux aspects, la
proposition gouvernementale ne permet pas de régler les problématiques
qui affligent notre réseau », explique la présidente de la
FIPEQ-CSQ, Valérie Grenon.
Dans
une déclaration du syndicat du 1er novembre, on peut lire : « Nos membres
souhaitent que les parlementaires abordent avec le gouvernement
l'importance de bonifier substantiellement les conditions de travail
pour le personnel en CPE. Plus spécifiquement, comment le gouvernement
entend-il recruter 17 800 éducatrices et
des milliers d'intervenantes d'autres corps d'emploi sans un règlement
satisfaisant dans le cadre de la présente négociation ? Pourquoi
a-t-il attendu plus de 16 mois avant de faire sa première offre
salariale et qu'après maintenant 20 mois, les mandats tardent
toujours à être donnés ? »
La FIPEQ-CSQ dit qu'elle attend impatiemment une importante journée
de négociation le 4 novembre pour recevoir une réponse aux solutions
qu'elle amène avec sa contre-proposition déposée le 24 octobre
dernier. « La dernière offre de Québec risque d'accentuer l'exode de
notre réseau, notamment chez les éducatrices spécialisées
qui se retrouvent moins bien payées que du personnel sans qualification.
On voit clairement dans nos sondages que le personnel éducateur demande
plus d'éducatrices spécialisées, plus d'agentes en soutien pédagogique
et technique, plus de préposées, bref plus d'aide pour accompagner les
enfants ayant des besoins particuliers et pour supporter
leurs tâches au quotidien », conclut Mme Grenon.