Des changements régressifs effectués au régime d'assurance-emploi au fil des années


Le piquet d'Ottawa en 2005, à l'occasion du 70e anniversaire de la marche sur Ottawa, pour s'opposer au retrait de fonds du système d'assurance-chômage

Les gouvernements fédéraux successifs n'ont cessé de rendre plus défavorables aux travailleurs les critères d'admissibilité et les conditions du régime de l'assurance-emploi. Voici certains des principaux changements qui ont été faits depuis le début des années 1990.

En 1990 le gouvernement conservateur de Brian Mulroney a adopté une loi par laquelle le gouvernement fédéral a cessé ses contributions au régime de ce qu'on appelait à l'époque l'assurance-chômage. Cela a été fait au nom de la lutte au déficit budgétaire du gouvernement fédéral, un des thèmes majeurs de l'offensive antisociale. Depuis ce temps, seuls les travailleurs et les employeurs cotisent au régime.

En 1993, le gouvernement conservateur a adopté une loi qui imposait la perte du droit aux prestations pour les personnes réputées avoir quitté volontairement leur emploi sans justification ou l'avoir perdu en raison de leur « inconduite » (dans le cas d'un congédiement par exemple).

En 1994, le gouvernement libéral de Jean Chrétien a fait passer le taux de prestation de 57 % à 55 % du salaire du prestataire. Le gouvernement conservateur avait fait passer le taux de 60 % à 57 %.

En 1996, le gouvernement libéral a introduit une série de changements majeurs dans le régime, qui est devenu le Régime d'assurance-emploi. L'admissibilité et la durée des prestations reposaient dorénavant sur les heures de travail plutôt que sur les semaines de travail. Ce passage des semaines aux heures a affecté un grand nombre de travailleurs et surtout de manière particulièrement brutale les travailleurs et travailleuses à temps partiel. Cette mesure est considérée comme une des principales mesures qui ont rapidement fait chuter la couverture du régime à moins de 50 % des chômeurs. Autre mesure, le nombre maximum de semaines payables en prestations d'assurance-emploi est passé de 50 à 45 semaines.

C'est sur la base de ces mesures que le régime a commencé à accumuler d'énormes soi-disant surplus. que le gouvernement détourne dans ses revenus généraux qu'il peut utiliser pour ses stratagèmes pour payer les riches.

En 2008, le gouvernement conservateur de Stephen Harper a mis fin au compte de l'assurance-emploi sur lequel était noté un surplus de 57 milliards de dollars dans le régime, qui avaient été détournés vers le gouvernement fédéral. Cette décision administrative a consacré le vol de la caisse de l'assurance-emploi !

En 2012, le gouvernement conservateur de Stephen Harper a imposé une autre réforme régressive majeure du régime de l'assurance-emploi. Entre autres choses, le gouvernement a créé des classes distinctes de chômeurs, les prestataires fréquents, les prestataires occasionnels et les travailleurs de longue date, qui n'ont plus les mêmes droits et ne sont pas soumis aux mêmes obligatiernières années ou qui ont reçu des prestations régulièrons. Les travailleurs les plus ciblés sont les prestataires fréquents, définis comme ceux qui ont présenté trois demandes de prestations au cours des 5 des pendant 60 semaines ou plus. Ils devaient maintenant accepter un salaire plus bas que les autres dans leur recherche d'emploi sinon leurs prestations étaient coupées. Un prestataire fréquent devait maintenant chercher un emploi similaire ou différent et accepter un salaire équivalent à 70 % de son ancien emploi à compter de la 7e semaine de sa période de prestations. Il devait aussi accepter un temps de déplacement jusqu'à 1 heure de sa résidence, même plus dans certains cas.

Le gouvernement Harper a aussi créé le Tribunal de la sécurité sociale qui a remplacé les anciennes instances d'appel tripartites (président, représentant des travailleurs, représentant des employeurs) pour les travailleurs qui veulent contester des décisions de la Commission de l'assurance-emploi. Le chômeur devait porter sa cause devant un commissaire seul qui n'a même pas à le rencontrer personnellement. La rencontre peut se faire par téléphone ou par vidéoconférence.

Le gouvernement Trudeau a annulé une partie de la réforme Harper, éliminant par exemple les catégories de prestataires, et il a ramené la structure tripartite des procédures d'appel. Mais les autres mesures régressives ont été maintenues.

En opposition à tous ces changements régressifs, les travailleurs et les organisations de défense des chômeurs et chômeuses demandent que leur voix soit entendue et que le gouvernement Trudeau satisfasse à leur demande d'un régime d'assurance-emploi qui est accessible, juste, universel et non discriminatoire.


Cet article est paru dans

Numéro 21 - 29 octobre 2021

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