Les membres du Syndicat canadien de la fonction publique du Nouveau-Brunswick déclenchent la grève

Tout en oeuvre pour appuyer la lutte des travailleurs pour leurs droits et pour les services!

La section du Nouveau-Brunswick du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP NB) a annoncé vers 5 heures ce matin que la grève des membres de 10 sections locales débute aujourd'hui. Des piquets de grève ont été dressés dans diverses localités de la province à partir de 6 heures. Le syndicat donnera plus d'information dans la journée à mesure que les événements se développent. Forum ouvrier appuie fermement la grève des travailleurs pour leurs droits et les services et lance l'appel à tous les travailleurs du Canada à leur fournir tout l'appui possible.

Dans son communiqué de presse du 27 octobre, le SCFP NB a annoncé  que les négociations par médiation sur la question des salaires entre l'équipe de négociation centralisée du SCFP et le gouvernement du Nouveau-Brunswick a pris fin après que le gouvernement a rompu les pourparlers. L'équipe centralisée du SCFP représente 10 sections locales et environ 22 000 membres. La plupart des sections locales attendent de nouvelles conventions collectives depuis plus de 4 ans. Les salaires de leurs membres ont stagné et reculé au cours des 12 dernières années, essentiellement avec des gels de salaire et des augmentations de 1 %. En plus d'appauvrir les travailleurs du secteur public qui sont maintenant les moins bien payés du Canada, selon le SCFP, cela a accru le grave problème de rétention et d'attraction dans les services publics et même le problème de la migration de la main-d'oeuvre hors de la province.

Parlant des demandes du syndicat, le président du SCFP NB, Steve Drost, écrit dans le communiqué : « Nous avons considérablement modifié notre demande initiale, et nous espérions à de la réciprocité et à la bonne volonté du gouvernement, mais cela ne s'est pas produit ».

Le syndicat indique que pour obtenir un règlement, il a réduit ses demandes salariales. Il a ramené ses demandes à une augmentation de 3 % par an, pour une convention collective de 4 ans, sans concessions. Le gouvernement, dans sa dernière offre, a mis de l'avant une offre salariale de 2 %, pour un contrat de 5 ans, assortie d'une concession inacceptable sur la question des régimes de retraite, compte tenu surtout que cette négociation centralisée devait porter uniquement sur les salaires. Dans la matinée du 27 octobre, les négociateurs gouvernementaux se sont simplement retirés de la table, la deuxième fois qu'ils le font en deux mois.

Le premier ministre Blaine Higgs a dit à la presse que son offre est maintenant retirée et que le gouvernement n'a rien d'autre à proposer. « Nous n'offrirons pas un sou de plus. »

En ce qui concerne la concession sur les régimes de retraite, Steve Drost a dit ceci à Forum ouvrier :

« Le gouvernement veut convertir deux régimes de retraite à prestations déterminées de sections locales dans le domaine de l'éducation en régimes à risques partagés, ce à quoi ces membres sont opposés. Et il veut le faire dans le cadre de la négociation. C'est non seulement injuste mais cela prend les autres sections en otage. Ou bien vous acceptez que les régimes de retraite de ces deux sections sont convertis ou bien vous n'obtenez rien et il vous reste la grève.. Personne ne va avoir d'augmentations de salaires et nous avons des membres qui attendent une convention collective depuis cinq ans. C'est absolument inacceptable. »

« Les membres de nos dix sections locales ont dit qu'assez c'est assez. Ils sont prêts à mener des actions de grève et nous sommes en train de tenir des sessions de planification dans ce sens. Le public s'est vraiment rallié à nous, ce qui est magnifique. Il reconnaît la valeur de nos membres. Il reconnaît aussi que le premier ministre n'agit pas de manière équitable. Je suis très fier de nos membres et nous luttons pour tous les résidents du Nouveau-Brunswick et pour les services publics. »

Le gouvernement a poursuivi ses provocations en disant qu'il est prêt à passer une loi de retour au travail ou même à utiliser les pouvoirs que lui donne, dit-il, la Loi sur les mesures d'urgence dans des situations d'urgence comme celle que le gouvernement a décrétée face à l'aggravation de la COVID-19.

Les revendications des travailleurs du secteur public du Nouveau-Brunswick pour des conditions qu'ils jugent acceptables pour eux-mêmes et essentielles à la prestation des services publics sont justes. C'est le fonds de la question. Les demandes du gouvernement du Nouveau-Brunswick sont injustes. La revendication des travailleurs du secteur public de pouvoir fournir les services sans s'appauvrir et sans constamment affronter un grave problème de rétention et d'attraction qui décime les effectifs est nécessaire et défend les intérêts de toutes et de tous et de la société dans son ensemble.


Cet article est paru dans

Numéro 21 - 29 octobre 2021

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