Le versement de fonds à Algoma est de l'arrogance politique pleine de mépris pour les travailleurs et les communautés
- Pierre Chénier -
Le 5 juillet, François-Philippe Champagne, ministre de
l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie du du gouvernement Trudeau
d'alors, et d'autres étaient à Sault Ste. Marie pour
annoncer que le gouvernement fédéral versait 420 millions de
dollars de fonds publics à Algoma Steel. Cette annonce faisait partie
d'une série
de séances de photos dans de nombreuses villes du pays où des fonds
publics ont été distribués par Justin Trudeau et les membres de son
cabinet. Ces cadeaux aux monopoles privés mondiaux des secteurs de
l'aérospatiale et de l'acier ont été annoncés quelques semaines
seulement avant que Trudeau déclenche les élections fédérales.
L'annonce
du 19 octobre de la fusion d'Algoma Steel avec le cartel
d'investissement international Legato fait de ce versement de 420
millions de dollars du gouvernement Trudeau au groupe de propriétaires
américains qui possède et contrôle Essar Algoma Steel une affaire
louche. Cela s'est produit au beau milieu de la manoeuvre
secrète pour réaliser la fusion avec Legato ou lui vendre le complexe
sidérurgique. Le versement comprend 200 millions de dollars du
Fonds stratégique pour l'innovation et un 200 millions additionnel
de la Banque de l'infrastructure du Canada. La manoeuvre pour payer les
riches d'une valeur totale de 420 millions dépasse le
gain net de 306 millions que le groupe de propriétaires américains
dit avoir obtenu de la fusion avec Legato.
Ces gestes d'arrogance politique de la part du parti au pouvoir au
Parlement ne visaient pas seulement à obtenir des votes. Ils visaient
aussi à dire aux travailleurs que leur sort et celui de leurs industries
dépendent de la fortune électorale des partis du cartel au Parlement,
en particulier du Parti libéral, et non de leur propre lutte pour leurs
droits
et pour la construction d'industries qui servent le bien-être de la
population.
Lors de son passage à Sault Ste. Marie, Justin Trudeau n'a pas
mentionné que les travailleurs d'Algoma ont subi trois faillites
frauduleuses en vertu de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC).
Il n'a pas non plus mentionné que l'État canadien, qu'il représente,
est l'auteur et l'exécuteur de cette
législation et de son processus qui prive les travailleurs de ce qui
leur appartient de droit. L'annonce pleine de clinquant de l'injection
de fonds publics dans Algoma Steel, sous couvert d'emplois et d'un
avenir plus propre, montre du mépris pour les préoccupations des
travailleurs, notamment l'utilisation de ces fonds par les propriétaires
d'Algoma
pour s'enrichir et se lancer dans une autre combine qui pourrait mener à
une nouvelle incursion dans la LACC.
Forum ouvrier félicite les travailleurs d'Algoma et la section
locale 2251 du Syndicat des Métallos pour avoir refusé de
participer à cette séance de photos et pour avoir maintenu leur demande
d'avoir un mot décisif sur le sort de l'usine et sur les conditions de
travail et la protection des moyens de subsistance des travailleurs
actifs
et retraités.
Leur avenir réside dans leur lutte pour les droits de tous sans laquelle ils sont à la merci des dieux de la peste.
Cet article est paru dans
Numéro 100 - 27 octobre 2021
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