Les travailleurs luttent pour des
alternatives centrées sur l'humain
Les
infirmières de l'Ontario s'opposent aux changements qui
endommagent les services de soins à domicile et en milieu
communautaire
Actions de l'AIIO pour s'opposer aux attaques du
gouvernement Ford contre les travailleurs
de la santé, les 22 et 24
juillet 2020
Le 17 février, l'Association des
infirmières et infirmiers de l'Ontario (AIIO) a
écrit à la vice-ministre et ministre de la Santé,
Christine Elliott, au nom de 419 des 517
coordinatrices en soins infirmiers des réseaux
locaux d'intégration des services de santé (RLISS)
du Centre-Est (la région de Durham, le comté de
Haliburton et la ville de Kawartha Lakes, le comté
de Northumberland, la ville et le comté de
Peterborough et de Scarborough), sur le
sujet : « Protégeons les soins à domicile et
en milieu communautaire —- sauvons les emplois des
coordinatrices en soins infirmiers. » L'AIIO
représente 68 000 infirmières de
l'Ontario et
continue de sonner l'alarme au sujet des
réglementations liées à la loi 175, Loi
de 2020 pour connecter la population aux
services de soins à domicile et en milieu
communautaire, adoptée en juillet dernier,
qui compromet sérieusement la qualité de
l'organisation et de la fourniture des soins dans
les commuautés locales.
Lorsqu'elle a présenté son
mémoire au Comité permanent de l'Assemblée
législative avant l'adoption du projet de
loi 175, le 15 juin 2020, l'AIIO a
soulevé de sérieuses préoccupations face à la
législation et à ses règlements connexes. Une des
plus pressantes concerne le rôle des
coordinatrices en soins infirmiers, qui sont
membres de l'AIIO, et si l'emploi de ces membres
(y compris leur rémunération, leur régime de
retraite et leur représentation syndicale) serait
automatiquement transféré des RLISS aux nouvelles
Équipes santé Ontario (ÉSO).
L'AIIO a aussi soulevé ses inquiétudes face au
rôle des coordinatrices en soins infirmiers dans
le nouveau système, demandant si l'intention du
projet de loi était d'ouvrir la porte aux
entrepreneurs privés de soins à domicile, leur
permettant de gérer eux-mêmes les soins, et si
certaines des coordinatrices en soins seraient
exemptées de la
nouvelle exigence voulant que les évaluations des
soins à domicile soient faites par un
professionnel de la santé réglementé (certaines
coordonnatrices en soins infirmiers, par exemple,
sont des travailleuses sociales, une profession
qui n'est pas réglementée par la Loi des
professions de la santé réglementées).
Certains règlements touchent aux
« tâches de la coordination en soins
infirmiers » sans même utiliser le terme «
coordonnatrice en soins infirmiers », et on y
affirme que les fournisseurs de services de santé
seraient responsables de la coordination des soins
infirmiers « et auraient la flexibilité d'assigner
des tâches de coordination en soins infirmiers à
des pourvoyeurs
contractuels ou, d'un commun accord, à des
organisations partenaires. »
Voici quelques extraits de la lettre de l'AIIO
adressée le 17 février à la ministre
Elliott :
« En raison du rôle crucial que jouent les
coordinatrices en soins infirmiers dans la
réduction du surpeuplement des hôpitaux et pour
assurer des soins dans la dignité et de qualité
pour les clients à domicile et en milieu
communautaire, nous vous demandons instamment de
changer les règlements prévus dans la loi 175
pour veiller à ce
qu'ils ne menacent pas nos emplois de
coordinatrices en soins infirmiers. [...]
« Les règlements liés à la loi 175 mettent
en danger les emplois des coordinatrices en soins
infirmiers en laissant entendre que nos emplois
seront soit complètement éliminés, tels qu'ils
existent présentement, ou privatisés par des
entrepreneurs de services de la santé pour le
profit. Le fait de muter nos emplois vers des
compagnies de
soins à domicile pour le profit mènerait à une
baisse de salaires et une détérioration des
conditions de travail, alors que les marges de
profit des compagnies augmenteraient. Il en
ressort aussi un conflit d'intérêt flagrant si la
compagnie fournissant les soins est aussi
responsable de déterminer la quantité de soins
approuvée. Si ce transfert va de
l'avant, il risque de provoquer une importante
crise de rétention dans les rangs des
coordinatrices, alors que nos collègues
chercheront à préserver leurs salaires et leurs
conditions de travail en allant vers les hôpitaux
ou les autres emplois dans le secteur public.
Personne ne peut se permettre cela, encore moins
les clients qui comptent sur notre
calibre et notre expérience en tant que
coordinatrices en soins infirmiers. [...]
« Nous vous demandons d'amender les dispositions
des règlements liés à la loi 175 afin de
garantir la protection des emplois des
coordinatrices en soins infirmiers et la
continuité des soins vitaux pour les
clients. »
Cet article est paru dans
Numéro 9 - 22 février 2021
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