Le rôle décisif des travailleurs pour aplanir la courbe de
contamination de la COVID-19

Les travailleurs d'Olymel affirment leur droit de décider

Malgré le nombre élevé de travailleurs malades qui ont contracté la COVID-19 à l'usine de transformation du porc d'Olymel à Red Deer en Alberta, la compagnie a refusé d'accéder à la revendication des travailleurs d'une fermeture « coupe-circuit » de deux semaines. Il y a 1 850 travailleurs à l'usine d'Olymel, où 10 000 porcs sont abattus et transformés à chaque jour.

En date du 14 février, il y avait 315 cas de COVID-19 liés à l'usine, dont 194 cas actifs, soit plus du double de la semaine précédente. Un jeune travailleur, âgé de seulement 30 ans, est mort tragiquement de la COVID-19 le 28 janvier.

Le 6 février, le président de la section locale 401 des Travailleurs unis de l'alimentation et du commerce, Tom Hesse, a réclamé une fermeture temporaire avec plein salaire pour les travailleurs, après les avoir consultés. Quatre-vingt-un pour cent des travailleurs qui ont répondu à un sondage ont dit qu'ils ne se sentaient pas en sécurité au travail et 87 % ont appuyé une fermeture temporaire. La section locale 401 revendique aussi une réunion commune immédiate avec des représentants du syndicat, un ou des experts indépendants en santé et des représentants gouvernementaux de la Santé et de la Sécurité au travail (OH&S) et des Services de santé de l'Alberta.

« Nous vous enjoignons d'agir sur ces trois points avec la plus grande urgence. Chaque infection porte en elle le risque de la mort ou de sérieuses et durables conséquences que nous commençons à peine à comprendre. Nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre », lit-on dans la lettre du président Thomas Hesse et de la secrétaire-trésorière Richelle Stewart de la section 401 à la direction d'Olymel.

Les travailleurs d'Olymel fondent leur conclusion qu'ils ne sont pas en sécurité sur les conditions auxquelles ils font face à chaque jour. La lutte que les travailleurs ont menée a conduit à des mesures telles que la fourniture d'équipement de protection individuelle adéquat, des barrières en plexiglass et une augmentation du nettoyage, mais elles ne sont pas suffisantes pour arrêter une large éclosion alors que 1 850 travailleurs travaillent très près les uns des autres et à une très grande vitesse.

Plus de trois semaines après le début d'une « nouvelle grappe » de cas de COVID-19, le porte-parole d'Olymel dit que l'entreprise est toujours en train d'enquêter sur comment la « grappe » est apparue, mais qu'elle « espère que le nombre diminue cette semaine pour le bien de nos employés ». Autant l'AHS que l'OH&S continuent d'affirmer que la situation est « sous contrôle ».

Les travailleurs n'acceptent pas ces assurances tout comme les travailleurs de Cargill ne les ont pas acceptées lorsqu'ils ont finalement forcé leur usine à fermer en mai dernier, après s'être fait dire de façon répétée que l'usine était sécuritaire alors même que le nombre de cas augmentait rapidement. Lors de cette éclosion, 950 travailleurs ont été infectés et trois ont perdu la vie. Les travailleurs d'Olymel prennent la parole et demandent des mesures concrètes dont une fermeture immédiate et un plein salaire.

L'expérience des travailleurs des usines de transformation de la viande et d'autres industries a démontré que ce sont les efforts des travailleurs eux-mêmes et leur action collective qui ont permis de contenir des éclosions et de protéger les travailleurs. C'est la raison pour laquelle ils doivent avoir le dernier mot pour déterminer si leurs conditions de travail sont sécuritaires ou non et le droit d'avoir une voix effective et le pouvoir de décider de ce qui sert les intérêts des travailleurs et les intérêts généraux de la société.

(Photo : TUAC)


Cet article est paru dans

Numéro 6 - 15 février 2021

Lien de l'article:
Le rôle décisif des travailleurs pour aplanir la courbe de : Les travailleurs d'Olymel affirment leur droit de décider - Peggy Morton


    

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