Les travailleurs de la
transformation de la viande de l'Alberta prennent
des mesures pour se défendre
La
famille d'un travailleur de Cargill réclame une enquête de
la GRC sur Cargill pour négligence criminelle
- Peggy Askin -
Benito Quesada
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Le 8 janvier, Ariana Quesada, la fille âgée
de 16 ans de Benito Quesada, a déposé une
plainte formelle auprès de la GRC, lui demandant
de faire enquête sur une possible négligence
criminelle dans la mort de son père. Benito
Quesada était un travailleur de 51 ans à
l'usine de transformation de la viande de Cargill
à High River en Alberta. Ce père de quatre enfants
et délégué syndical est mort de la COVID-19
le 7 mai 2020, l'un des
quelque 1000 travailleurs qui ont contracté
la COVID-19 à l'usine. Il a été le deuxième
travailleur qui est mort de la COVID-19 chez
Cargill. Bui Thi Hiep, âgée de 67 ans, est
morte le 19 avril 2020. Armando
Sallegue, le père du travailleur de Cargill Arwyn
Sallegue, est lui aussi mort de la COVID-19 après
qu'Arwyn l'ait contractée au travail.
« Nous avons déposé une plainte... afin que
justice soit finalement rendue à mon père... pour
enfin tenir Cargill responsable de ce qu'il a
fait », a dit Ariana Quesada. Ariana est
appuyée et aidée par la section locale 401
des Travailleurs unis de l'alimentation et du
commerce (TUAC) qui représente les travailleurs de
l'usine de Cargill.
La plainte déposée par Ariana Quesada cite la Loi
Westray, une disposition du Code criminel qui
porte le nom du désastre minier qui s'est produit
en Nouvelle-Écosse en 1992 et qui prévoit la
poursuite au criminel pour les employeurs qui ne
prennent pas « les mesures voulues pour éviter
qu'il n'en résulte de blessure corporelle pour
autrui ».
La plainte fait valoir que Cargill n'a pas tenu
compte des alertes précoces de santé publique
et n'a pas protégé les travailleurs d'une menace
connue et mortelle.
La GRC a confirmé qu'elle a ouvert un dossier.
Les médias rapportent qu'il s'agit du premier
dossier connu qui est ouvert en ce qui concerne un
décès dû à la COVID-19 lié à un endroit de
travail.
Michael Hughes, un porte-parole de la section
locale 401 des Travailleurs unis de
l'alimentation et du commerce (TUAC) qui
représente les travailleurs de l'usine de Cargill,
a dit que la menace d'amendes pour violation des
lois de la santé et de la sécurité du travail n'a
pas un caractère dissuasif suffisant pour une
entreprise comme Cargill qui a déclaré un revenu
de 113,5 milliards de dollars américains
en 2019. « Je pense que la situation chez
Cargill a réellement révélé les limites sérieuses
de la responsabilité prévues par la réglementation
couvrant les endroits de travail », a-t-il
dit.
L'usine fait aussi l'objet d'un recours collectif
initié par des personnes qui connaissaient de près
les travailleurs de Cargill. Si les travailleurs
qui sont couverts par le régime d'indemnisation
des travailleurs n'ont pas le droit de poursuivre
leur employeur pour mort ou blessure injustifiée,
il n'en est pas de même des familles et des
contacts proches. Un recours collectif doit
recevoir une certification judiciaire avant qu'il
ne soit entendu.
Il faut saluer les travailleurs de Cargill et
leurs familles et leurs amis pour leur courage et
leur détermination à tenir Cargill responsable et
pour que justice soit rendue pour tous ceux et
celles qui sont morts ou ont perdu des êtres chers
à cause du refus de ceux en position d'autorité de
rendre Cargill redevable de ses actes.
Cet article est paru dans
Numéro 2 - 4 février 2021
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La famille d'un travailleur de Cargill réclame une enquête
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