L'Ontario prolonge l'ordre de «restez à la maison»
- Steve Rutchinski -
Le 25 janvier, le gouvernement de l'Ontario
a prolongé l'« état d'urgence » qui avait été
décrété le 12 janvier. Ces mesures visent à
contenir la propagation de la pandémie de la
COVID-19 afin d'« aplatir la courbe » des
infections avant que le système de santé publique
ne soit complètement débordé. L'« état
d'urgence » est prolongé jusqu'au 9
février, à moins qu'il ne soit à nouveau prorogé.
Le fait que le gouvernement refuse de se
mobiliser et de mettre à contribution la force et
l'organisation des travailleurs et du peuple pour
aplatir la courbe est préoccupant. La
marginalisation du peuple, qui est au centre des
solutions aux problèmes de la société, est la
raison pour laquelle la situation n'est pas
maîtrisée. Le gouvernement de l'Ontario a même
refusé de tenir compte des recommandations des
syndicats de travailleurs de l'éducation et des
syndicats des soins de santé de première ligne,
des propositions qui sont conformes aux lignes
directrices en matière de santé publique et aux
conclusions scientifiques médicales; des
propositions qui auraient minimisé le risque d'une
deuxième vague après la réouverture des écoles,
des endroits de travail et des commerces.
http://www.pmlq.qc.ca/images/Slogans/CaricatureSante.jpegLa
privatisation néolibérale de pratiquement tous les
aspects du système de santé publique a laissé le
Canada totalement vulnérable lorsqu'il s'agit de
répondre aux exigences en matière de santé
publique. Le refus de fournir des équipements de
protection individuelle adéquats, même aux
travailleurs de la santé de première ligne, sans
parler de la société dans son ensemble, montre que
l'ordre du jour d'enrichir les riches est criminel
et que les travailleurs doivent exiger un
changement de la direction de l'économie.
L'état d'urgence précédent déclaré
en Ontario a été utilisé pour violer les
conventions collectives des travailleurs de la
santé de première ligne, leur imposant des
conditions de travail intolérables – souvent sans
même un équipement de protection adéquat. L'ordre
du jour néolibéral de gel des salaires dans le
secteur public, de privatisation et d'autres
stratagèmes pour payer les riches aggrave la
crise. Il n'est pas surprenant qu'en plein coeur
de cette crise, la société soit confrontée à la
plus grave pénurie de personnel de santé jamais
vue.
L'Ontario a réagi à la première vague en adoptant
une loi visant à protéger les exploitants des
centres de soins de longue durée (SLD) à but
lucratif de toute poursuite criminelle ou civile
pour les centaines de décès dans les foyers de
SLD. Les exploitants de SLD privés ont également
reçu des subventions totalisant des dizaines de
millions de dollars et, alors que les conditions
des travailleurs et des résidents sont demeurées
en grande partie inchangées, ces entreprises ont
versé d'énormes dividendes à leurs propriétaires.
Les syndicats des travailleurs de l'éducation de
l'Ontario ont élaboré des protocoles importants
pour s'assurer que la réouverture des écoles ne
soit pas une catastrophe pour la société, mais
ceux-ci ont été bloqués quelle que soit la manière
qu'ils ont utilisée pour se faire entendre. Le
fait est que les institutions démocratiques telles
qu'elles existent actuellement ne permettent pas
aux travailleurs et à leurs organisations d'avoir
leur mot à dire dans la prise de décision pour
gérer cette pandémie.
Le gouvernement de l'Ontario blâme la population
pour avoir ignoré les directives de santé
publique. Il prétend que l'état d'urgence et
l'ordre de rester à la maison sont nécessaires
parce que les gens n'agissent pas de façon
responsable.
En fait, les travailleurs et la population de
l'Ontario ont assumé et continuent d'assumer leurs
responsabilités sociales au mieux de leurs
capacités pour assurer leur sécurité et celle de
leurs collectivités. Toutefois, il faut s'attaquer
au problème du manque de contrôle sur le pouvoir
décisionnel en se débarrassant du système de
gouvernement des partis de cartel qui prétend que,
par son vote pendant une élection, le peuple
autorise les autres à parler et à agir en son nom.
C'est de la fraude. Le système de gouvernement des
partis de cartel sert les riches. De tels
gouvernements ne représentent pas le peuple.
Dans la situation actuelle, les travailleurs de
l'Ontario doivent redoubler d'efforts pour
défendre leurs droits afin que les droits de
toutes et de tous soient protégés et que les
gouvernements ne s'en tirent pas impunément en ne
faisant pas leur devoir tel que le peuple le
comprend.
Les restrictions en Ontario
L'Ontario a été placé sous le coup d'un décret de
maintien à domicile, qui impose à chacun de rester
à la maison sauf pour des raisons essentielles,
comme aller à l'épicerie ou à la pharmacie,
accéder aux services de soins de santé, faire de
l'exercice ou effectuer un travail essentiel.
Il n'y a pas d'enseignement en classe
jusqu'au 10 février au plus tôt pour les
emplacements de bureaux de santé publique
suivants : Windsor-Essex, la région de Peel,
Toronto, la région de York et Hamilton.
Les entreprises doivent s'assurer que tous leurs
employés travaillent de la maison s'ils le
peuvent.
Un maximum de cinq personnes peut se réunir à
l'extérieur, conformément aux règles qui étaient
en vigueur durant la première vague.
Les masques restent obligatoires à l'intérieur
des entreprises ou organisations ouvertes. Les
masques sont désormais également recommandés à
l'extérieur lorsqu'une distance physique de plus
de deux mètres n'est pas possible.
Tous les magasins de détail non essentiels sont
fermés à partir de 20 heures et ouverts au
plus tôt à 7 heures du matin. Ces
restrictions ne s'appliquent pas aux magasins qui
vendent principalement de la nourriture, aux
stations d'essence, aux pharmacies, aux dépanneurs
ou aux restaurants proposant des plats à emporter
ou des livraisons.
La construction non essentielle est également
limitée, y compris la construction en dessous du
niveau du sol, exempt d'arpentage.
Il n'y a pas de restrictions sur l'achat
d'articles non essentiels.
Cet article est paru dans
Numéro 1 - 2 février 2021
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L'Ontario prolonge l'ordre de «restez à la maison» - Steve Rutchinski
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