L'Ontario prolonge l'ordre de «restez à la maison»

Le 25 janvier, le gouvernement de l'Ontario a prolongé l'« état d'urgence » qui avait été décrété le 12 janvier. Ces mesures visent à contenir la propagation de la pandémie de la COVID-19 afin d'« aplatir la courbe » des infections avant que le système de santé publique ne soit complètement débordé. L'« état d'urgence » est prolongé jusqu'au 9 février, à moins qu'il ne soit à nouveau prorogé.

Le fait que le gouvernement refuse de se mobiliser et de mettre à contribution la force et l'organisation des travailleurs et du peuple pour aplatir la courbe est préoccupant. La marginalisation du peuple, qui est au centre des solutions aux problèmes de la société, est la raison pour laquelle la situation n'est pas maîtrisée. Le gouvernement de l'Ontario a même refusé de tenir compte des recommandations des syndicats de travailleurs de l'éducation et des syndicats des soins de santé de première ligne, des propositions qui sont conformes aux lignes directrices en matière de santé publique et aux conclusions scientifiques médicales; des propositions qui auraient minimisé le risque d'une deuxième vague après la réouverture des écoles, des endroits de travail et des commerces.

http://www.pmlq.qc.ca/images/Slogans/CaricatureSante.jpegLa privatisation néolibérale de pratiquement tous les aspects du système de santé publique a laissé le Canada totalement vulnérable lorsqu'il s'agit de répondre aux exigences en matière de santé publique. Le refus de fournir des équipements de protection individuelle adéquats, même aux travailleurs de la santé de première ligne, sans parler de la société dans son ensemble, montre que l'ordre du jour d'enrichir les riches est criminel et que les travailleurs doivent exiger un changement de la direction de l'économie.

http://www.pmlq.qc.ca/images/Slogans/CaricatureSante.jpegL'état d'urgence précédent déclaré en Ontario a été utilisé pour violer les conventions collectives des travailleurs de la santé de première ligne, leur imposant des conditions de travail intolérables – souvent sans même un équipement de protection adéquat. L'ordre du jour néolibéral de gel des salaires dans le secteur public, de privatisation et d'autres stratagèmes pour payer les riches aggrave la crise. Il n'est pas surprenant qu'en plein coeur de cette crise, la société soit confrontée à la plus grave pénurie de personnel de santé jamais vue.

L'Ontario a réagi à la première vague en adoptant une loi visant à protéger les exploitants des centres de soins de longue durée (SLD) à but lucratif de toute poursuite criminelle ou civile pour les centaines de décès dans les foyers de SLD. Les exploitants de SLD privés ont également reçu des subventions totalisant des dizaines de millions de dollars et, alors que les conditions des travailleurs et des résidents sont demeurées en grande partie inchangées, ces entreprises ont versé d'énormes dividendes à leurs propriétaires.

Les syndicats des travailleurs de l'éducation de l'Ontario ont élaboré des protocoles importants pour s'assurer que la réouverture des écoles ne soit pas une catastrophe pour la société, mais ceux-ci ont été bloqués quelle que soit la manière qu'ils ont utilisée pour se faire entendre. Le fait est que les institutions démocratiques telles qu'elles existent actuellement ne permettent pas aux travailleurs et à leurs organisations d'avoir leur mot à dire dans la prise de décision pour gérer cette pandémie.

Le gouvernement de l'Ontario blâme la population pour avoir ignoré les directives de santé publique. Il prétend que l'état d'urgence et l'ordre de rester à la maison sont nécessaires parce que les gens n'agissent pas de façon responsable.

En fait, les travailleurs et la population de l'Ontario ont assumé et continuent d'assumer leurs responsabilités sociales au mieux de leurs capacités pour assurer leur sécurité et celle de leurs collectivités. Toutefois, il faut s'attaquer au problème du manque de contrôle sur le pouvoir décisionnel en se débarrassant du système de gouvernement des partis de cartel qui prétend que, par son vote pendant une élection, le peuple autorise les autres à parler et à agir en son nom. C'est de la fraude. Le système de gouvernement des partis de cartel sert les riches. De tels gouvernements ne représentent pas le peuple.

Dans la situation actuelle, les travailleurs de l'Ontario doivent redoubler d'efforts pour défendre leurs droits afin que les droits de toutes et de tous soient protégés et que les gouvernements ne s'en tirent pas impunément en ne faisant pas leur devoir tel que le peuple le comprend.

Les restrictions en Ontario

L'Ontario a été placé sous le coup d'un décret de maintien à domicile, qui impose à chacun de rester à la maison sauf pour des raisons essentielles, comme aller à l'épicerie ou à la pharmacie, accéder aux services de soins de santé, faire de l'exercice ou effectuer un travail essentiel.

Il n'y a pas d'enseignement en classe jusqu'au 10 février au plus tôt pour les emplacements de bureaux de santé publique suivants : Windsor-Essex, la région de Peel, Toronto, la région de York et Hamilton.

Les entreprises doivent s'assurer que tous leurs employés travaillent de la maison s'ils le peuvent.

Un maximum de cinq personnes peut se réunir à l'extérieur, conformément aux règles qui étaient en vigueur durant la première vague.

Les masques restent obligatoires à l'intérieur des entreprises ou organisations ouvertes. Les masques sont désormais également recommandés à l'extérieur lorsqu'une distance physique de plus de deux mètres n'est pas possible.

Tous les magasins de détail non essentiels sont fermés à partir de 20 heures et ouverts au plus tôt à 7 heures du matin. Ces restrictions ne s'appliquent pas aux magasins qui vendent principalement de la nourriture, aux stations d'essence, aux pharmacies, aux dépanneurs ou aux restaurants proposant des plats à emporter ou des livraisons.

La construction non essentielle est également limitée, y compris la construction en dessous du niveau du sol, exempt d'arpentage.

Il n'y a pas de restrictions sur l'achat d'articles non essentiels.

(Sources : Gouvernement de l'Ontario, CBC)


Cet article est paru dans

 Numéro 1 - 2 février 2021

Lien de l'article:
L'Ontario prolonge l'ordre de «restez à la maison» - Steve Rutchinski


    

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