La gestion de l'hôtel Pacific
Gateway par
le gouvernement fédéral
Les travailleurs de l'hôtellerie réclament un rappel garanti au travail
Conférence de presse de la section
locale 40 de Unite Here qui représente les
travailleurs de
l'hôtellerie à l'hôtel Pacific Gateway à
Burnaby, le 25 novembre 2020.
Plus de 80 % des 150 travailleurs
employés par l'hôtel Pacific Gateway à Burnaby
près de l'aéroport de
Vancouver ont été mis à pied ce printemps. L'hôtel
est l'un des
nombreux sites de quarantaine du gouvernement
fédéral. Le gouvernement
fédéral et plusieurs gouvernements provinciaux et
des agences ont
négocié des
contrats avec les hôtels pour que ceux-ci
hébergent non seulement des
voyageurs, mais aussi des travailleurs agricoles
migrants en plus de
servir d'abri d'urgence aux gens sans domicile,
aux femmes fuyant la
violence et à d'autres personnes. Dans la presque
totalité des cas, les
hôtels ont rappelé leur personnel mis à pied pour
subvenir aux services
alimentaires, de nettoyage et d'entretien, tous
les emplois nécessaires
au bon fonctionnement de l'hôtel. Le personnel a
reçu la formation sur
les protocoles de travail de la santé publique.
Ce n'est pas le cas cependant de l'hôtel Pacific
Gateway
qui sert de site de quarantaine pour les voyageurs
internationaux qui
arrivent à l'aéroport international de Vancouver.
Au lieu que les
travailleurs mis à pied soient rappelés, la
Croix-Rouge a fait appel à
d'autres travailleurs. Dans les hôtels à l'échelle
du pays, ce sont les
travailleurs d'hôtel
qui font le travail. Selon un reportage de CBC
du 20 août, le
gouvernement fédéral a organisé et défrayé les
coûts de la quarantaine
de plus de 3 000 personnes qui étaient
entrées au Canada à ce
moment-là, dans onze hôtels partout au pays.
Les
travailleurs d'hôtellerie et leur syndicat, la
section locale 40
de Unite Here, ont toujours revendiqué avec force
la protection de
leurs emplois alors que la plupart des hôtels et
restaurants
fonctionnent au minimum de leur capacité. Les
travailleurs de
l'hôtellerie syndiqués ont négocié des périodes de
rappel dans leurs
conventions
collectives qui varient d'une convention à
l'autre, mais aucune de ces
périodes ne couvre la durée sans précédent des
mises à pied actuelles.
Les travailleurs non syndiqués sont protégés
uniquement par les lois du
travail provinciales, qui n'offrent elles aussi
aucune protection dans
de telles circonstances. Les gouvernements fédéral
et provinciaux ont
agi rapidement pour distribuer des milliards de
dollars à des individus
et des entreprises et n'ont cessé de répéter qu'il
est important de
préserver le lien entre travailleurs et
employeurs. Cependant, depuis
plusieurs mois, les revendications des
travailleurs d'hôtellerie pour
que le gouvernement adopte des mesures pour les
protéger des
congédiements
n'ont pas été entendues. Des centaines de
travailleurs ont été
congédiés et des centaines d'autres pourraient
perdre leur emploi dans
les prochains mois.
Lors d'une conférence de presse le 25
novembre,
deux travailleuses de Pacific Gateway et le
directeur général de la
section locale 40 de Unite Here, Robert
Demand, ont expliqué la
situation que vivent les travailleurs à l'hôtel,
et le refus jusqu'à
présent du gouvernement fédéral, du gouvernement
provincial et de
l'employeur de
garantir le droit des travailleurs à la sécurité
d'emploi[1].
Une des travailleuses qui a pris la
parole à la conférence de presse est une serveuse,
Treva Martell, qui
travaille à l'hôtel depuis 15 ans. L'autre
travailleuse, Gangamma
Naidu, travaille à l'hôtel comme préposée aux
chambres depuis 45
ans. Le 3 décembre, la direction de l'hôtel a
avisé les travailleurs
que la soi-disant « prise en charge
involontaire » de l'hôtel
avait été prolongée jusqu'en mars 2021. Le
syndicat revendique une
extension de 24 mois des droits de rappel,
jusqu'à
l'automne 2022, date à laquelle il croit que
les activités du
secteur auront
repris. Le silence des gouvernements fédéral et
provinciaux est
assourdissant.
Dans un communiqué de presse publié le 3
décembre,
Zailda Chan, la présidente de la section
locale 40 de Unite Here,
écrit : « Le refus du gouvernement fédéral de
s'assurer que les
travailleurs d'hôtellerie ne subissent pas les
conséquences de sa prise
en charge de Pacific Gateway est inconcevable. Les
travailleurs de
l'hôtel – en grande partie des femmes et des
travailleurs
immigrants – sont sans information depuis des mois
sur la durée du
contrat fédéral et pourquoi le fédéral a recours à
des sous-traitants
pour faire le travail des travailleurs
d'hôtellerie. Maintenant l'hôtel
laisse entendre que les travailleurs pourraient
perdre leur emploi de
façon permanente en raison
du contrat prolongé du fédéral.
« C'est inacceptable de la part d'un gouvernement
fédéral qui a fait croire qu'il se souciait des
travailleurs frappés
par la pandémie. Nous voulons savoir comment le
gouvernement compte
régler la situation, alors que ses actions font en
sorte que les
travailleurs d'hôtellerie perdront leurs
emplois. »
Certains des plus gros employeurs de l'hôtellerie
profitent de la pandémie et de la fermeture de
presque tout le secteur
du tourisme pour congédier des travailleurs pour
se dégager de leur
obligation de respecter les salaires et les
conditions de travail pour
lesquels les travailleurs se sont battus et qu'ils
ont gagnés. La
plupart des employeurs
d'hôtellerie n'ont pas demandé les subventions de
la Subvention
salariale d'urgence du Canada pour garder les
travailleurs sur leurs
listes de paie. Les travailleurs, eux, ont fait
des demandes de
prestations de la Prestation canadienne d'urgence
et de
l'assurance-emploi.
Les gouvernements sont responsables envers les
travailleurs de l'hôtel Pacific Gateway et envers
tous les travailleurs
de l'hôtellerie qui risquent de perdre leur emploi
de façon permanente,
et doivent veiller à ce que des mesures d'urgence
soient mises en place
pour prolonger les droits de rappel aussi
longtemps qu'il faudra pour
que l'industrie
se rétablisse et que les travailleurs soient
rappelés au travail.
Forum ouvrier appuie fermement la
revendication
des travailleurs d'hôtellerie pour leurs droits et
pour la protection
de tous les travailleurs de tous les secteurs dont
les emplois sont à
risque en raison des fermetures et des mises à
pied dues à la COVID-19.
Note
1. Pour visionner la vidéo
de la
conférence de presse, cliquer ici
Cet article est paru dans
Numéro 85 - Numéro 85 - 17 décembre 2020
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le gouvernement fédéral: Les travailleurs de l'hôtellerie réclament un rappel garanti au travail
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