Les délégués de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec entérinent une entente de principe
Lors d'une réunion virtuelle du Conseil national
le 8 décembre, les délégués de la Fédération
interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ)
et de la FIQ/secteur privé, ont entériné
à 82 % l'entente de principe conclue le
jour même avec le gouvernement sur les matières
sectorielles. Celles-ci touchent aux conditions de
travail. La FIQ, avec l'Alliance du personnel
professionnel et technique de la santé et des
services sociaux (APTS), poursuit ses négociations
à la table intersectorielle sur la question des
salaires, du régime de retraite, des droits
parentaux et des disparités régionales. Lorsqu'une
entente intersectorielle sera ratifiée puis
adoptée par les délégués de la FIQ et de l'APTS,
une entente de principe englobant tout le contenu
de la nouvelle convention collective sera soumise
au vote de l'ensemble des membres de la FIQ. Le
référendum aura lieu en ligne.
Dans le communiqué de presse du 8 décembre de la
FIQ, il est souligné qu'au coeur des demandes des
professionnelles en soins se retrouvent la
surcharge de travail, les ratios professionnelles
en soins/patients, notamment en CHSLD, et
l'attraction apportée aux postes à temps complet.
« Ces trois enjeux importants étaient intimement
liés les uns aux autres et devaient être
considérés comme indissociables par le
gouvernement. À terme, les gains que nous avons
obtenus garantiront aux professionnelles en soins
qu'elles travailleront avec une équipe de travail
complète et sur un poste stable, tant sur le quart
de travail que sur le centre d'activités. Elles
pourront connaître leur horaire à l'avance et
bénéficier de congés. Elles ne seront plus prises
en otage par le temps supplémentaire obligatoire.
Bref, pouvoir exercer leur profession dans un
réseau de la santé où la conciliation
travail-famille-vie personnelle sera réellement
possible », expliquent Roberto Bomba et
Jérôme Rousseau, deux des dirigeants du comité de
négociation
La présidente de la FIQ, Nancy Bédard, a fait
l'évaluation suivante de l'entente de principe:
« C'est une entente qui permettra d'améliorer
significativement les conditions de travail des
infirmières, infirmières auxiliaires,
inhalothérapeutes et perfusionnistes du Québec.
Les gains obtenus sont majeurs pour les
professionnelles en soins, car ils viendront
changer profondément la culture de gestion néfaste
des dernières années qui a largement contribué à
la dégradation des conditions de travail. De plus,
la gestion de la mobilité et de la flexibilité
appartiendra au passé pour maintenant miser sur la
stabilité. Non seulement nos membres verront leur
qualité de vie professionnelle et personnelle
s'améliorer, mais les patient-e-s du Québec
verront aussi la qualité des soins être grandement
bonifiée ».
Parmi les gains compris
dans l'entente de principe, la FIQ souligne :
- des cibles de diminution de ratios
professionnelles en soins/patient-e-s en CHSLD
publics et privés conventionnés et l'ajout
de 1 000 équivalents de postes à temps
complet;
- une lettre d'entente avec comme objectif la
diminution de l'utilisation du temps
supplémentaire et de la main-d'oeuvre indépendante
(MOI), la main-d'oeuvre engagée auprès des agences
privées de placement;
- un engagement du gouvernement à revoir la
directive visant le cadre de gestion régissant le
recours à la MOI;
- le rehaussement sur une base volontaire des
professionnelles en soins détenant un poste à
temps partiel à un poste à temps complet, sur leur
quart de travail et dans leur centre d'activités;
- l'ajout de 500 équivalents de postes à
temps complet avec priorité dans les centres
d'activités en médecine-chirurgie;
- une nouvelle prime d'attraction-rétention pour
les salariées détenant un poste à temps complet
sur le quart de soir, de nuit et de rotation
pouvant atteindre 4 % d'augmentation;
- la prime de fin de semaine pour les
professionnelles en soins détenant un poste à
temps complet passera de 4 %
à 8 %;
- la diminution de la précarité pour les
professionnelles en soins, car elles auront accès
à des postes à temps partiel 7 jours par
période de 15 jours;
- une semaine de travail à 37,5 heures pour
les perfusionnistes cliniques, les
inhalothérapeutes qui oeuvrent dans un centre
d'activités 24/7 ou sur deux quarts
différents continus, ainsi que pour les
infirmières, les infirmières auxiliaires et les
inhalothérapeutes qui travaillent en CLSC et en
dispensaires.
« Le coup de barre nécessaire dont le réseau de
la santé et les professionnelles en soins avaient
tant besoin se produira enfin. Bien entendu, cette
entente de principe sur les matières sectorielles
ne règlera pas tous les problèmes vécus par les
professionnelles en soins, mais nous sommes
convaincues que les effets seront bénéfiques et
durables dans le temps pour nos membres, de même
que pour les patient-e-s du Québec » de
conclure Mme Bédard.
Les membres de la FIQ ainsi que d'autres
travailleurs de la santé ont intensifié leurs
actions au cours des derniers mois pour
sensibiliser le public et augmenter la pression
sur le gouvernement pour qu'il négocie une entente
qui leur est acceptable, améliorant de ce fait les
services à la population. Il ne faut pas relâcher
la pression. Tant que les gouvernements se
donneront des pouvoirs spéciaux pour suspendre les
conventions collectives de façon arbitraire, la
sécurité des travailleurs continuera de reposer
sur leur lutte pour les droits de tous.
Cet article est paru dans
Numéro 83 - Numéro 83 - 10 décembre 2020
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