Les modifications à la Loi sur l'indemnisation des travailleurs accidentés

Coupures aux prestations

La Commission des accidents du travail (CAT) peut établir un plafond de rémunération au-dessus duquel elle ne paie pas de prestations. Elle peut décider du niveau de l'indemnisation (actuellement et historiquement 90 % des revenus) et du montant de l'ajustement lié au coût de la vie (COLA), le cas échéant. Le COLA est maintenant fixé au taux d'inflation de l'Alberta. Le feuillet d'information du gouvernement estime que ces changements réduiront les paiements aux travailleurs d'environ 112 millions de dollars par an, en plus de voler environ 240 millions de dollars aux travailleurs grâce à des réductions du COLA. Le Conseil des gouverneurs de la CAT (CdG de la CAT), qui est censé représenter les travailleurs, les employeurs et le public, est chargé de fixer le COLA et le niveau d'indemnisation. Le PCU est convaincu que le CdG de la CAT apportera tous les changements que le gouvernement dictera. Le PCU ne cache pas qu'il dicte ce que peuvent faire les commissions et les autorités prétendument « indépendantes ».

La réduction du COLA sera plus préjudiciable aux travailleurs ayant une invalidité permanente, alors qu'ils se retrouveront avec des revenus moindres et une pauvreté croissante.

Obligation de réintégrer les travailleurs

Le projet de loi n'oblige plus les employeurs à réintégrer les travailleurs prêts à retourner au travail. Les travailleurs non réintégrés doivent déposer une plainte auprès de la Commission des droits de la personne de l'Alberta selon laquelle l'employeur a violé l'obligation de les accommoder, un processus qui peut prendre des années.

Continuation des prestations de santé

Les employeurs ne seront plus tenus de continuer à contribuer aux prestations médicales, dentaires et autres pour les travailleurs couverts par la CAT. Les prestations font partie des revenus des travailleurs, et cette mesure enfreint le principe de base de la CAT. La CAT ne couvre que le coût des prestations médicales liées aux accidents, et uniquement pour le travailleur accidenté, mais pas sa famille, qui se retrouvera sans prestations de santé.

Présomption de couverture dans le cas de traumatismes psychologiques

Le projet de loi 47 élimine la présomption de couverture dans le cas de traumatismes psychologiques pour presque tous les travailleurs à l'exception des premiers intervenants, définis comme étant les pompiers, les paramédicaux, les agents de la paix, les policiers, les agents correctionnels et les répartiteurs d'urgence. Même les infirmières des salles d'urgence et les travailleurs des soins de longue durée et des services liés à la COVID-19 ne seront pas couverts. Les travailleurs autres que ceux désignés comme premiers intervenants devraient prouver que leur état psychologique était lié à leur travail.

Depuis que le PCU a nommé un nouveau conseil d'administration à la CAT, une expérience traumatique au travail a été définie de façon restrictive comme : « spécifique, soudaine, effrayante ou choquante; et/ou une mort réelle ou mort probable, ou une blessure grave à soi-même ou à autrui, ou une menace à son être physique ». Le PCU estime que le retrait de la présomption de couverture réduira les réclamations de 70 millions de dollars par an.

Capacité à réduire ou suspendre l'indemnisation

Le projet de loi introduit un « devoir de coopération » pour les travailleurs. L'indemnisation peut être suspendue ou réduite si les travailleurs ne coopèrent pas et/ou ne sont pas disponibles pour des programmes de formation professionnelle ou de réadaptation. La coopération et la disponibilité ne sont pas définies. Les travailleurs peuvent également voir leurs indemnités coupées s'ils sont licenciés pour « conduite extrême » qui n'est pas non plus définie. On ne peut qu'imaginer le pouvoir arbitraire que cela donne à la fois à la CAT et aux employeurs de priver les travailleurs de ce qui leur appartient de droit.

Abolition du Bureau des pratiques équitables et modifications des recours

Le Bureau des pratiques équitables est aboli et la CAT reverra maintenant ses propres pratiques en matière d'équité, en mettant le renard en charge du poulailler. Les travailleurs sont laissés à eux-mêmes pour savoir comment naviguer dans le système de la CAT et faire accepter leur réclamation. L'aide minimale fournie aux travailleurs pour les recours revient désormais à la Commission des recours. Les travailleurs auront désormais un an pour déposer un recours, pas deux.

Bénéfice du doute

Si une divergence d'opinions médicales existe et que les preuves sont à peu près égales, le projet de loi ne stipulera plus que la décision sera résolue en faveur du travailleur.

Limiter la participation et les examens

Le Comité consultatif sur les maladies professionnelles et les accidents a été supprimé. Ce comité comprenait des experts médicaux et au moins un membre nommé par une organisation de travailleurs. Son objectif est de mettre à jour les connaissances médicales sur les maladies professionnelles et d'inclure les nouvelles connaissances médicales dans la législation. Des examens législatifs de la législation de la CAT ne sont maintenant requis que tous les 10 ans.

Fonds « excédentaires »

Le PCU semble également demander au conseil d'administration de la CAT de revoir les politiques de financement concernant les fonds « excédentaires » dans la caisse des accidents, probablement afin d'obliger le retour des « surplus » aux employeurs. Le comité d'examen de la CAT a recommandé de mettre fin à la pratique de distribution des « excédents » de la caisse des accidents aux employeurs, et a été incorporé dans la Loi en 2018. 

(Photo : AFL)


Cet article est paru dans

Numéro 81 - Numéro 81 - 1er décembre 2020

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