Le droit des travailleurs à des conditions sécuritaires est essentiel pour contrôler la COVID-19
- Entrevue avec Jason MacLean -
Jason MacLean est le président du Syndicat
des employés du gouvernement de la
Nouvelle-Écosse
Forum ouvrier : Il y a des
flambées virulentes de COVID-19 partout au pays.
Peux-tu nous dire quelle est la situation en
Nouvelle-Écosse ?
Le président du NSGEU Jason MacLean en
conférence de presse sur la deuxième vague
de la COVID-19, en novembre 2020
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Jason Maclean : Nous avons
ici la bulle atlantique qui rend notre région un
peu unique par rapport aux autres régions du
Canada. La bulle atlantique comprend les résidents
du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse, de
l'Île-du-Prince-Édouard et de
Terre-Neuve-et-Labrador. Ils peuvent se déplacer
librement dans les quatre provinces sans avoir à
s'isoler. Ils peuvent se déplacer librement comme
s'ils se déplaçaient dans leur propre province.
Mais si un Néo-Écossais, par exemple, se rend au
Québec, en Colombie-Britannique, en Ontario ou
dans toute autre province à l'extérieur de la
bulle, ou dans tout autre pays, il doit
s'auto-isoler à son retour.
Présentement, nous avons des éclosions dans
toutes les provinces de l'Atlantique.
Par exemple, en ce moment, en Nouvelle-Écosse,
nous avons quelques zones d'éclosions dans la zone
centrale, qui est la région d'Halifax, et dans la
zone nord. Hier, (9 novembre), sur Youtube, le
premier ministre de la Nouvelle-Écosse et le
médecin hygiéniste en chef ont fait le point sur
deux concentrations d'infections différentes que
nous connaissons présentement en Nouvelle-Écosse.
On craint que ce soit une propagation au sein de
la communauté. Hier, nous avons eu 16 cas
actifs qui ont été comptabilisés dans ces deux
zones d'infections. Ils ont identifié plusieurs
zones de contamination possible par contact. Il y
a une concentration de cas d'infection dans la
région appelée Clayton Park à Halifax. Dans tout
le centre-ville d'Halifax et dans quelques autres
endroits, ils disent aux gens que si vous vous
trouviez dans certaines régions entre telle ou
telle heure et telle ou telle date, vous devez
passer un test de dépistage. Ils font leur
recherche de contacts et tout le reste. De plus,
Santé Nouvelle-Écosse a envoyé un message à tout
son personnel selon lequel s'ils se trouvaient
dans ce secteur, ils ne doivent pas aller
travailler et doivent se faire dépister. Il existe
également une autre concentration de cas dans la
région nord de la province. Toute la province
attend des mises à jour parce que je crois qu'il y
aura de nouveaux cas d'infections dans les
prochains jours, car ceux qui étaient dans ces
régions seront testés. À l'heure actuelle, les
données semblent indiquer que ces cas sont causés
par des travailleurs provenant d'autres provinces
ou des travailleurs des provinces atlantiques qui
ont voyagé à l'extérieur et sont revenus sans
s'isoler, principalement parce que la province n'a
pas fait respecter les procédures
d'auto-isolement.
FO : Comment le syndicat
réagit-il à ces flambées qui se produisent afin de
freiner la propagation de la COVID-19 ?
JM : Nous devons être prêts
pour la deuxième vague de la pandémie. Nous venons
de faire une demande à Santé Nouvelle-Écosse pour
connaître leurs inventaires d'équipement de
protection individuelle (ÉPI), comme le masque N95
et d'autres équipements. Nous allons tenir une
réunion avec eux pour voir quels sont leurs
inventaires afin de nous assurer que l'ÉPI
nécessaire est disponible. Nous réitérons à nos
membres que ce n'est pas fini et que nous devons
être vigilants.
Il existe de nouvelles
études qui parlent de la propagation du virus sous
forme d'aérosols. Nous voulons nous asseoir avec
les employeurs et avoir cette discussion.
Allons-nous utiliser davantage les masques
N95 ? Que peut-on faire d'autre pour réduire
le risque que des personnes contractent le virus
et le propagent ? Lorsque nos membres ont
besoin de cet équipement, nous exigeons qu'il leur
soit fourni. Nous informons nos membres du droit
de refuser un travail dangereux. Nous l'avons fait
tout au long de cette pandémie et nous le faisons
maintenant pendant la deuxième vague. Nous
travaillons avec les comités de santé et de
sécurité au travail. Ils sont essentiels pour
faire avancer les choses dans les endroits de
travail où il y une tendance à vouloir contourner
les mécanismes de santé/sécurité. Nous nous
appuyons sur les comités de santé et de sécurité
au travail si nous estimons qu'un employeur
néglige la santé et la sécurité. Les gens doivent
aller au travail, ils doivent être en sécurité au
travail et l'employeur doit faire tout ce qui est
possible pour assurer leur sécurité ; -
visières, masques adéquats, blouses et ainsi de
suite. Les gens ont besoin de tout cela. Nous
continuons à mettre de l'avant ces enjeux à mesure
qu'ils surgissent.
En ce moment, nous voyons des entités comme Santé
Nouvelle-Écosse dire à leurs employés de ne pas se
présenter au travail s'ils travaillent dans ces
secteurs. Mais nous n'entendons rien de la part du
secteur des soins de longue durée ou du secteur
des soins à domicile qui sont des secteurs clé
pour freiner la propagation. Une seule
organisation de la province a envoyé un message à
ses employés. C'est un bon geste de la part de
Santé Nouvelle-Écosse, mais qu'en est-il des
employeurs qui devraient transmettre des messages
similaires et démontrer qu'ils se soucient des
travailleurs des soins de longue durée, des soins
à domicile et d'autres types de soins de
santé ?
Nous devons transmettre le message aux gens que
la COVID-19 ne disparaîtra pas de si tôt, nous
devons donc rester vigilants.
En Nouvelle-Écosse, nous faisons tout ce que nous
pouvons pour être très au fait de la situation.
(Photos: FO, NSGEU)
Cet article est paru dans
Numéro 77 - Numéro 77 - 12 novembre 2020
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