Soins de santé

Les travailleurs de la santé demandent l'équipement de protection individuelle qu'ils jugent approprié

Les travailleurs de la santé des centres de soins de longue durée, des résidences offrant des services et des résidences pour personnes âgées ont été aux premières lignes de la lutte pour les conditions nécessaires pour protéger la santé et la vie des patients, des résidents et du personnel. Depuis le début de la pandémie, les travailleurs de la santé ont pris les devants dans la lutte pour ce qui est nécessaire sur leur lieu de travail, y compris le dépistage des patients et du personnel, l'accroissement du travail à plein temps sur un site, l'arrêt des déplacements du personnel entre les sites, la fourniture de l'équipement de protection individuelle (ÉPI) et la formation dans son utilisation, et de nombreuses autres mesures.

Alors que les cas de COVID-19 montent en flèche à travers le Canada pendant la deuxième vague, un nombre alarmant d'éclosions ont déjà eu lieu. Au 14 octobre, il y avait des éclosions de COVID-19 dans 120 centres de soins de longue durée et plus de 100 maisons de retraite à l'échelle du Canada. Le nombre des éclosions et des décès dans les centres de soins de longue durée a augmenté de manière significative depuis cette date. Les travailleurs de la santé et leurs organisations demandent de nouvelles mesures qui doivent être prises de toute urgence pour maîtriser la transmission dans les hôpitaux et les centres de soins de longue durée.

http://cpcml.ca/francais/Images2020/Movement%20Ouvrier/SecteurPublique/InfoGraphqiue_corona_f.jpgLa Fédération canadienne des syndicats d'infirmières et infirmiers (FCSII) a publié un résumé mis à jour de la recherche sur la COVID-19 sur son site Web le 16 octobre. La Fédération demande au gouvernement canadien de reconnaître la science émergente sur la transmission de la COVID-19 et de modifier son guide des conseils aux professionnels de la santé « pour qu'ils reconnaissent que le virus se propage à la fois par l'inhalation de particules en aérosol à courte distance (moins de deux mètres) et par transmission aérienne sur de longues distances ». La FCSII a fourni des preuves que les guides actuels qui limitent le besoin de masques N95 aux travailleurs de la santé qui effectuent seulement certaines procédures doivent être remplacés et que les masques N95 devraient être la norme pour tout le personnel qui travaille là où des cas de COVID-19 sont suspectés ou confirmés. Cela comprendrait non seulement les infirmières, mais aussi ceux et celles qui fournissent des soins directs aux résidents des centres de soins de longue durée, ainsi qu'aux autres travailleurs des hôpitaux et des autres établissements de soins de santé.

Le principe de précaution

Depuis le début de la pandémie, la FCSII et d'autres syndicats qui représentent les travailleurs de la santé ont demandé aux gouvernements de mettre en oeuvre les conclusions du Rapport final (2006) de l'enquête de la Commission ontarienne sur le SRAS. Une des conclusions les plus importantes de cette enquête a été la nécessité de respecter le principe de précaution, qui prescrit le niveau de protection le plus élevé aux travailleurs de la santé.

Dans sa prise de position sur la COVID-19 publiée le 23 mars 2020, la FCSII cite la déclaration du juge Campbell, président de la Commission sur le SRAS, dans le rapport final de la Commission dans lequel il souligne que la question n'est pas de savoir qui a raison et qui a tort au sujet de la transmission par voie aérienne. Il écrit que lorsqu'il est question de la sécurité des travailleurs, la politique adoptée devrait être guidée par « le principe de précaution selon lequel des mesures raisonnables pour réduire les risques ne devraient pas attendre la certitude scientifique ».

La FCSII soutient qu'il existe désormais des preuves substantielles que la transmission par aérosol n'est pas rare mais constitue une source importante de transmission de la COVID-19. Les recherches montrent que le risque est le plus élevé dans les espaces intérieurs mal ventilés et surpeuplés, comme les établissements de soins de longue durée plus anciens, où ces précautions sont encore plus urgemment requises compte tenu de leur population vulnérable.

La FCSII conclut que « par conséquent, le Canada doit modifier ses directives à l'intention des professionnels de la santé pour reconnaître que le virus se propage à la fois par l'inhalation de particules en aérosol à courte distance (moins de 2 mètres) et par transmission aérienne sur de longues distances ».

L'Agence de la santé publique du Canada (ASPC) a finalement mis à jour ses guides relatifs à la transmission de la COVID-19, le 4 novembre. Elle écrit:

« Le SRAS-CoV-2, le virus responsable de la COVID-19, se transmet d'une personne infectée à d'autres par des gouttelettes respiratoires et des aérosols créés lorsqu'une personne infectée tousse, éternue, chante, crie ou parle.

« La taille des gouttelettes est variable, allant de grosses gouttelettes qui tombent rapidement au sol (en quelques secondes ou minutes) près de la personne infectée, à des gouttelettes plus petites, parfois appelées aérosols, qui restent dans l'air dans certaines circonstances. »

Bien que l'ASPC reconnaisse la transmission par aérosols, elle recommande uniquement que des masques à trois couches soient utilisés par les Canadiens et elle garde le silence sur le besoin d'élever le niveau d'ÉPI pour les travailleurs de la santé, notamment par les masques N95, de même que sur l'urgence d'améliorer la ventilation.

Chaque décès évitable est un décès de trop. Chaque infection et maladie évitable est une de trop. Pour les gouvernements, ignorer à la fois la science et les solutions proposées par les travailleurs de la santé qui savent ce qui est nécessaire n'est pas seulement le reflet qu'ils abdiquent leur responsabilité sociale mais c'est aussi de la négligence grave. Forum ouvrier demande à tous les travailleurs du Canada et du Québec de donner leur entier appui aux demandes des travailleurs de la santé pour les masques N95 et d'autres mesures essentielles qu'ils jugent nécessaires sur la base de leur expérience et de leur expertise.

(Photo: Association des infirmières et infirmiers du Canada)


Cet article est paru dans

Numéro 77 - Numéro 77 - 12 novembre 2020

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