Un an de refus de négocier avec
les travailleurs du secteur public
La position irresponsable et dangereuse du gouvernement du Québec
- Pierre Chénier -
Le gouvernement du Québec agit de manière
irresponsable et dangereuse en ce qui concerne les
efforts des travailleurs du secteur public pour
négocier de nouvelles conventions collectives.
Bien que celles-ci soient terminées depuis
le 31 mars 2020, après plus d'un an à la
table de négociations avec le gouvernement et les
employeurs, les choses n'avancent pas.
D'une part, le gouvernement du Québec n'a
manifesté aucune intention de retirer l'arrêté
ministériel du 21 mars qui donne au cabinet
des ministres le pouvoir d'annuler toutes les
conventions collectives négociées avec les
travailleurs de la santé et des services sociaux
afin que leurs conditions de travail puissent être
changées unilatéralement et à volonté. Le
gouvernement Legault a été très silencieux sur cet
aspect de ses arrêtés ministériels. Il représente
pourtant une épée de Damoclès suspendue au-dessus
des travailleurs, car toute convention collective
qu'ils négocient peut être annulée. Le
gouvernement Legault doit retirer immédiatement
cet arrêté ministériel.
D'autre part, depuis
maintenant un an, ce même gouvernement a refusé de
négocier avec les travailleurs du secteur public
sur la base de leurs revendications. Il agit de
façon très manipulatrice. Il prétend qu'il veut
signer les nouvelles conventions collectives le
plus rapidement possible afin de pouvoir se
concentrer sur la lutte à la pandémie et qu'il
espère qu'une entente est possible avec les
syndicats. En même temps, aux tables de
négociation, il invoque le même argument
néolibéral usé à la corde que les gouvernements
répètent depuis plus de 30 ans, que son cadre
financier est serré, et il fait même des demandes
de concessions.
En agissant ainsi, non seulement nie-t-il les
droits et les justes revendications des
travailleurs, mais il met en péril leur sécurité
et celle des communautés, parce que les
revendications des travailleurs sont un élément
nécessaire à la lutte contre la deuxième vague de
la pandémie, qu'il dit être son objectif premier.
Les travailleurs voient que l'offensive
antisociale qui a saccagé la société depuis plus
de trente ans se poursuit, cette fois en pleine
crise et avec la crise comme prétexte.
L'argument d'un cadre financier serré ne tient
pas la route. Il repose sur l'affirmation fausse
que la pandémie doit inévitablement se traduire en
un effondrement économique, dont le fardeau doit
être rejeté sur les travailleurs. Ce cadre
financier a été décidé par les partis cartellisés
à partir de la position qu'il faut payer les
riches quelles que soient les circonstances. Le
peuple n'a jamais eu son mot à dire sur ce qui est
appelé le « cadre financier ».
C'est le temps maintenant de penser et d'agir en
faveur du peuple et de la société dans cette
situation des plus difficiles. Les revendications
des travailleurs du secteur public doivent être
satisfaites, en tant que droit et en tant
qu'urgence. Il doit y avoir une discussion
publique où l'on examine comment amasser le revenu
public nécessaire pour financer les services
publics, et notamment fournir aux travailleurs du
secteur public les salaires et les conditions de
travail dont ils ont besoin pour assurer les
services. Dans ce contexte, la revendication Arrêtez
de payer les riches - Augmentez les
investissements dans les programmes
sociaux ! nous donne un guide à
l'action. Les notions préconçues selon lesquelles
il n'y a pas d'alternative au saccage néolibéral
de la société et que nous devons abandonner nos
revendications doivent être rejetées.
Demandons que de réelles négociations se tiennent
avec les travailleurs du secteur public sur la
base de leurs revendications !
Cet article est paru dans
Numéro 73 - Numéro 73 - 27 octobre 2020
Lien de l'article:
Un an de refus de négocier avec
les travailleurs du secteur public: La position irresponsable et dangereuse du gouvernement du Québec - Pierre Chénier
Site Web: www.pccml.ca
Email: redaction@cpcml.ca
|