Les travailleurs en grève de Dominion affrontent l'intransigeance du monopole Loblaw


Ligne de piquetage des travailleurs en grève de Dominion à St-Jean, Terre-Neuve, le 15 octobre 2020

Onze magasins Dominion à Terre-Neuve sont fermés alors que 1 400 travailleurs de cette chaîne, membres de la section locale 597 d'Unifor, sont en grève depuis le 22 août. Les travailleurs ont voté pour la grève en juin, exigeant davantage d'emplois à temps plein après l'élimination de 60 emplois en 2019, faisant en sorte que la main-d'oeuvre est maintenant constituée à plus de 80 % d'employés à temps partiel. La société mère, Loblaw Companies Ltd, a aussi mis fin à son augmentation de 2 dollars l'heure en raison de la pandémie. Les travailleurs sont sans nouvelle convention collective depuis octobre 2019.

Dans des entrevues avec la Presse canadienne au cours de la fin de semaine de l'Action de grâce, les travailleurs de Dominion ont dit qu'ils ne se battaient pas seulement pour eux-mêmes, mais pour tous les travailleurs au détail au pays. Le mandat de grève est venu après que Loblaw, Sobeys et d'autres grandes chaînes alimentaires aient mis fin à l'augmentation de 2 dollars l'heure offerte au plus fort de la première vague de la pandémie. Les employés de Terre-Neuve ont rejeté l'offre de convention collective de Loblaw Companies Ltd., la société mère de Dominion, qui prévoyait une augmentation salariale de 1 dollar l'heure pour les trois prochaines années.

À la fin du mois d'août, la Cour suprême de Terre-Neuve-et-Labrador a accordé une injonction contre les travailleurs d'épicerie en grève. Selon l'injonction, les travailleurs ne peuvent brimer le droit de Loblaw de sortir le stock en inventaire périmé ou sur le point d'être périmé, ni celui d'entrepreneurs qui entrent sur la propriété pour effectuer les pleins de réfrigérants pour les produits réfrigérés entreposés dans les semi-remorques ou qui arrivent ou repartent avec de l'argent.

Immédiatement après que l'injonction ait été accordée à l'entreprise, celle-ci a déclaré dans une lettre au syndicat que, parce que la « compétition est féroce et que les affaires dans les Dominions à Terre-Neuve sont en déclin », la compagnie ne changerait pas son offre et elle a refusé de participer à toute future négociation.

Un communiqué de presse émis par le syndicat le 8 octobre cite la présidente de la section locale 597 d'Unifor, Carolyn Wrice : « Au cours des dernières six semaines, Loblaw a continué de vendre ses produits aux No Frills et aux Shoppers Drug Mart. Même si la compagnie continue d'augmenter ses profits pendant la pandémie [1], elle refuse toujours d'accorder aux travailleurs de première ligne un salaire décent [...] Les travailleurs ont bénéficié d'un immense appui de la part du public pendant la grève et aujourd'hui nous demandons au public de se joindre à nous pour faire parvenir un message à Loblaw et à son président, Galen Weston. »


Les travailleurs de Dominion tiennent une collecte de denrées alimentaires de l'Action de grâce partout dans la province.

En plus de dresser des lignes de piquetage, les travailleurs en grève contre Dominion aident à fournir des repas aux plus démunis de Terre-Neuve-et Labrador avec leur collecte de denrées alimentaires de l'Action de grâce sur les lignes de piquetage partout dans la province. Les membres du public ont contribué des denrées non périssables sur les lignes de piquetage devant les onze magasins Dominion de Terre-Neuve.

Face au refus de la compagnie de négocier, les travailleurs sont déterminés à ne pas accepter l'affirmation de la compagnie comme quoi « la profitabilité réduite due à la pandémie » justifie la transformation de 80 % de la main-d'oeuvre en personnel à temps partiel et le refus de rémunérer les travailleurs à des salaires décents. Les travailleurs de Dominion à Terre-Neuve affirment que la grève va se poursuivre et que la question va être soulevée à l'échelle nationale pour appeler les travailleurs des produits Loblaw partout au pays à appuyer le droit des travailleurs de négocier des salaires et des conditions de travail acceptables.


Ligne de piquetage devant un magasin No Frills à St-Jean

Note

1. De mars à septembre, pendant la première vague de la COVID-19, la valeur nette de la famille Weston a augmenté en flèche, atteignant 1,6 milliard de dollars, selon un communiqué de presse d'Unifor du 29 septembre 2020.

(Photos : Section locale 597 d'Unifor)


Cet article est paru dans

Numéro 71 - Numéro 71 - 20 octobre 2020

Lien de l'article:
Les travailleurs en grève de Dominion affrontent l'intransigeance du monopole Loblaw - Louis Lang


    

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