Les syndicats du secteur de la santé condamnent la privatisation et les licenciements massifs

Les syndicats qui représentent les travailleurs de la santé en Alberta ont fermement condamné l'annonce du Parti conservateur uni (PCU) selon laquelle il procédera à la privatisation des laboratoires médicaux, des buanderies, de l'entretien ménager et des services alimentaires dans les établissements de soins de santé et continuera de réduire le nombre d'infirmières dans les hôpitaux de l'Alberta.

Le Syndicat des employés provinciaux de l'Alberta

Lors d'une conférence de presse qui a suivi immédiatement celle de Tyler Shandro, le président du Syndicat des employés provinciaux de l'Alberta (AUPE), Guy Smith, a déclaré que les membres de l'AUPE prendraient toutes les mesures nécessaires pour mettre fin aux compressions qui incluent 9700 emplois de membres de l'AUPE qui fournissent des services de buanderie, d'entretien ménager et alimentaires.

« Aujourd'hui [mardi 13 octobre], le ministre de la Santé Tyler Shandro a confirmé ses plans remplis de duplicité de supprimer davantage d'emplois après avoir promis d'en créer davantage. Le PCU rétrograde le système de santé publique de l'Alberta en forçant le personnel déjà surchargé à faire plus avec moins. Les éliminations d'emplois parmi le personnel soignant et les médecins, et le stratagème de privatisation massive, sont toutes des recommandations du rapport de Ernst & Young de 2 millions de dollars remis au gouvernement qui l'a commandé en 2019 pour l'aider à trouver des moyens de réduire les coûts des Service de santé de l'Alberta (SSA). 

« Maintenant que nous savons exactement quels sont les dommages, nous pouvons continuer à nous préparer pour le plus grand combat de notre vie », déclare Smith. « Nos membres dans les SSA se battent déjà pour un langage contractuel fort pour mettre fin à la vente à rabais des emplois d'entretien ménager, des services alimentaires et de buanderie. Nous prévoyons gagner cette protection, mais si nous ne pouvons pas l'obtenir, une grève est à prévoir. ».

Alors que le gouvernement de Jason Kenney a promis de créer des emplois en Alberta, Smith dit que c'est en fait « un gouvernement destructeur d'emplois. Cette attaque brutale contre les emplois va nuire aux travailleurs albertains et aux petites collectivités de la province. Ce gouvernement foule au pied les Albertains alors qu'ils sont déjà à terre, en exploitant une pandémie qu'ils ne parviennent pas à gérer en supprimant des emplois et en mettant en danger les soins de santé au moment précis où nous en avons le plus besoin. »

Smith ajoute : « Ce n'est pas sincère de la part du ministre de dire que la privatisation n'entraînera pas de ‘réductions nettes' et seulement un ‘changement d'employeur', car nous savons que la première chose que font les entreprises privées pour le profit lorsqu'elles accaparent nos emplois est de réduire les salaires, les pensions et les avantages sociaux du personnel qui travaille dur. Et ce sont les Albertains qui en paient le prix - les patients, les personnes âgées et les personnes handicapées qui reçoivent un service réduit. »

Les entreprises privées recourent souvent à des licenciements au début de leurs contrats avec le gouvernement pour améliorer leurs résultats. Le personnel finit par travailler à un rythme accéléré, surchargé par des patrons exigeants qui s'attaquent à notre première ligne de défense : les protections syndicales.

Nourriture pourrie, linge sale, épidémies virales, confusion dangereuse entre les laboratoires : tous ces exemples sont cités à la suite de la privatisation des services de soutien général partout dans le monde. Les médias ont également confirmé que les patients de l'Alberta paieront plus de leurs poches pour des items comme des béquilles et des plâtres.

« Il n'y a pas d 'économies' dans ce plan bâclé », déclare Smith. «Tout ce que je vois, ce sont des entreprises qui profitent de la douleur des patients et des résidents des centres de soins. »

Les infirmières auxiliaires et les aides-soignants agréés de l'AUPE seront également touchés par l'attaque de Shandro contre le système de soins publics, qui a confirmé que plus de 800 emplois cliniques des SSA seront éliminés par des départs par attrition, ce qui signifie encore plus de pénurie de personnel sur les étages et des temps d'attente plus longs dans un proche avenir, a déclaré l'AUPE.

« Est-ce vraiment ainsi que le PCU remercie les travailleurs de la santé de première ligne après avoir risqué leur santé et leur bien-être pour prendre soin de nous pendant cette pandémie, quand nous en avons le plus besoin ? », ajoute Smith. « C'est pathétique, et nous n'allons pas laisser cela passer. »

L'Association des sciences de la santé de l'Alberta

« Ce gouvernement a décidé de détruire sa meilleure ligne de défense contre la pandémie en cours. Pour être clair, il s'agit de privatiser les soins de santé. L'argent n'est pas économisé ; il est transféré dans des poches privées au lieu d'être utilisé pour les soins aux patients », a déclaré Mike Parker, président de l'Association des sciences de la santé de l'Alberta (ASSA).

« La privatisation coûte plus cher et pourrait très facilement entraîner de moins bons résultats pour la santé pendant cette pandémie et la suivante. Quelques jours à peine après avoir de nouveau louangé le travail accompli par nos professionnels de laboratoire, l'actuel ministre de la Santé a ciblé les personnes mêmes qui protègent les Albertains selon lui, par sa décision malavisée de privatiser les soins de santé. Les travailleurs de soutien sont clairement des travailleurs de première ligne. Il faut une équipe pour livrer les soins de santé. Les médecins et les autres professionnels de la santé ne peuvent pas faire leur travail dans des installations sales ou dans des conditions insalubres.

« L'annonce faite aujourd'hui par le ministre de la Santé est honteuse. Il a renoncé à toute responsabilité pour la santé et la sécurité des Albertains. Il a plutôt décidé que son rôle était de licencier des professionnels de la santé publique hautement qualifiés afin de faciliter le transfert de nos ressources de santé publique vers des mains privées.

« Ces 'postes' représentent des milliers d'Albertains qui s'ajouteront à la liste des chômeurs. Ce sont des milliers et des milliers de personnes qui ne contribueront plus à notre économie. Et ce sont des milliers et des milliers de personnes qui ne seront plus là pour ‘protéger' les Albertains. »

Infirmières et infirmiers unis de l'Alberta

Le gouvernement de l'Alberta va de nouveau plonger les soins de santé en Alberta dans le chaos, au milieu de la plus grande urgence sanitaire depuis un siècle, a déclaré le directeur des relations de travail de Infirmières et infirmiers unis de l'Alberta (IIUA), David Harrigan, qualifiant cette action de dangereuse et d'irresponsable.

« La promesse faite ce matin par le ministre de la Santé Tyler Shandro qu'il n'y aura pas de licenciements d'infirmières de première ligne lors du licenciement de 11 000 employés de la santé contredit les déclarations des Services de santé de l'Alberta dans une lettre reçue ce matin [13 octobre] », a déclaré le directeur des relations de travail de l'IIUA, David Harrigan. La lettre des SSA indiquait clairement que les SSA prévoyaient procéder à la mise à pied annoncée précédemment de 500 postes équivalents temps plein en soins infirmiers, ce qui, selon l'IIUA, mettra au chômage 750 infirmières.

Shandro a pris soin de dire qu'il n'y aurait pas de licenciements pendant la pandémie, a dit David Harrigan. « Rien n'empêche ce gouvernement de déclarer prématurément la fin de la pandémie quand il le souhaite, c'est donc une promesse relativement dénuée de sens », a-t-il dit. De plus, a-t-il noté, Shandro a mentionné à plusieurs reprises l'élimination des postes d'infirmières par attrition, de sorte que les postes d'infirmières continueront d'être perdus.

La semaine dernière, selon Harrigan, les SSA ont répondu à la demande de clarification de l'IIUA à propos du rapport de Ernst & Young en disant qu'ils continuaient de travailler avec le ministère de la Santé sur la mise en oeuvre des recommandations du rapport de Ernst & Young en ce qui a trait aux changements des opérations de SSA et qu'aucune réponse du gouvernement n'était attendue avant plus tard à l'automne. « Il semble donc qu'ils ont élaboré un plan de mise en oeuvre des 79 pages au cours du long week-end », a-t-il déclaré.

« La stabilité en pleine pandémie ne sera pas assurée par des hôpitaux à court de personnel et des travailleurs de la santé épuisés », a conclu Harrigan, notant que les postes disparaissent déjà discrètement au milieu de la pandémie, et ce depuis des mois, ce qui laisse les infirmières à court de personnel et surchargées de travail et la sécurité des patients compromise.


Cet article est paru dans

Numéro 70 - Numéro 70 - 15 octobre 2020

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