Licenciements massifs de travailleurs de la santé
par le gouvernement de l'Alberta

La nécessité de la revendication Arrêtez de payer les riches! devient de plus en plus urgente

Le gouvernement de Jason Kenney en Alberta utilise sa majorité pour céder l'Alberta à des intérêts privés autant que possible et de la manière la plus ouverte possible. Le 13 octobre, en pleine flambée de cas de COVID-19, le ministre de la Santé Tyler Shandro a confirmé que le gouvernement procédait au licenciement de 11 000 travailleurs et travailleuses de la santé et qu'un secteur après l'autre du système de santé sera privatisé.

Les services de buanderie des régions rurales de l'Alberta seront privatisés les premiers, ce qui éliminera 400 emplois dans les collectivités durement touchées par la crise économique. Les laboratoires médicaux de toute la province seront donnés en sous-traitance à l'une des entreprises du cartel mondial des laboratoires médicaux, ce qui entraînera 2 000 licenciements. Les Services de santé de l'Alberta continueront de réduire par attrition le nombre d'infirmières durant la pandémie et de procéder à des licenciements pour éliminer l'équivalent de 500 postes à temps plein d'infirmières autorisées, ce qui touchera 750 infirmières, une fois la pandémie déclarée terminée. Apparemment, la sous-traitance des services d'entretien ménager et des services alimentaires sera retardée en raison de la pandémie, mais elle entraînera également la suppression de 4 000 emplois d'entretien ménager et de 3 000 emplois dans les services alimentaires.

Le Parti conservateur uni (PCU) prétend que la privatisation de ces emplois permettra d'économiser 600 millions de dollars, mais même le ministre Shandro a admis que cela dépend des contrats qui seront négociés et signés avec les intérêts privés. La pratique habituelle est de payer les entreprises privées à un taux encore plus élevé alors que ces mêmes intérêts privés étroits paient les travailleurs à un taux inférieur aux normes qui existent actuellement. Ils ne forment pas les travailleurs adéquatement et ils abaissent les conditions de travail et les services.

Tout cela se fait pendant la pandémie de la COVID-19 qui elle-même illustre à quel point les mesures de privatisation, la détérioration des services et le traitement des travailleurs exacerbent la crise des soins de santé. C'est inadmissible.

Ce que fait le gouvernement de l'Alberta montre bien que les Canadiens ne doivent confier un gouvernement majoritaire à aucun parti qui cherche à accéder au pouvoir. Ces gouvernements exercent le pouvoir en toute impunité pour mettre de l'avant des stratagèmes pour payer les riches et ils attaquent ceux qui, parmi les travailleurs et la population, sont touchés par leurs décisions.

L'essence de la privatisation c'est que les riches accaparent le pouvoir de décision pour s'emparer du domaine public. L'État est restructuré pour éliminer toute autorité publique quelle qu'elle soit. Cela signifie que le peuple n'a aucun recours au sein du système pour demander des comptes aux gouvernements ou aux employeurs privés. Souvent, qui sont les véritables propriétaires privés n'est même pas connu.

Les dommages qui sont faits au tissu social canadien sont irréparables. Comme si les mises à pied annoncées le 8 octobre ne sont pas assez dommageables, une ébauche de plan divulguée à la CBC contiendrait de nombreuses autres mesures draconiennes. Elle comprendrait notamment des réductions de salaire décrétées par la loi, l'élimination des allocations aux cliniques médicales et d'autres réductions supplémentaires, des augmentations des frais d'hébergement pour les aînés en soins continus, l'introduction d'un copaiement pour les soins à domicile et le transfert d'un plus grand nombre de patients des soins de longue durée vers un logement avec services de soutien. Elle comprendrait également le regroupement et la fusion potentiels des services hospitaliers ruraux, y compris les services d'urgence, et la fermeture de certains sites d'imagerie diagnostique et de laboratoire, avec davantage de licenciements. Cela obligerait les résidents ruraux à parcourir de plus longues distances pour les services. Lorsque le gouvernement a appris que la CBC avait une copie de l’ébauche, le ministre de la Santé a convoqué de façon précipitée une conférence de presse et a publié « une nouvelle ébauche » dans laquelle presque tout, sauf les licenciements, avait disparu du document. Non seulement de vastes mesures draconiennes ont été élaborées sous la direction de cette entreprise connue pour servir les intérêts privés étroits, E & Y, mais le gouvernement essaie actuellement d’en dissimuler les plans.

Si le peuple n'accepte pas de se soumettre aux décisions de privatiser les soins de santé, il est menacé de violence. C'est insoutenable. Cela montre que le peuple doit relever le défi de trouver comment demander des comptes aux gouvernements. La lutte principale en ce moment doit se mener devant le tribunal de l'opinion publique où les travailleurs eux-mêmes et leurs organisations de défense et leurs formations politiques prennent la parole contre les mesures annoncées et en faveur d'alternatives. Cela se fait déjà avec courage dans tout le pays et doit être intensifié.


Cet article est paru dans

Numéro 70 - Numéro 70 - 15 octobre 2020

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