À titre d'information

Nouveau décret ministériel et utilisation des forces policières au Québec

Alors que les cas de COVID-19 augmentent au Québec et que le nombre de morts augmente à nouveau, le gouvernement du Québec a annoncé un nouveau décret le 30 septembre qui est entré en vigueur le 1er octobre[1]. Il est basé sur les arrêtés ministériels précédents qui donnaient plein pouvoir au gouvernement ou au ministre de la Santé et des Services sociaux d'ordonner toute mesure nécessaire au nom de la protection de la santé de la population. Les décrets et les arrêtés accordent également une impunité totale au gouvernement et au ministre dans l'exercice de ces pouvoirs.

Les mesures prescrites dépendent du taux d'infection à la COVID. Le Québec est divisé à cette fin en 18 zones[2], chacune ayant un palier « d'alerte » correspondant, allant de 1 à 4, 4 étant le maximum. À compter du 1er octobre, Montréal, Laval, la Montérégie, Chaudière-Appalaches, la capitale nationale et Lanaudière sont les régions qui se situent entièrement ou partiellement au palier 4.

Les principales mesures en vigueur dans les régions de palier 4 incluent :

- Aucun visiteur dans les maisons privées et les chalets, sauf dans le cas des personnes vivant seules qui peuvent avoir un visiteur (les aides-soignants, les personnes de métier qui effectuent des travaux peuvent entrer dans les maisons privées, un à la fois)

- Les activités organisées dans un lieu public sont interdites, à l'exception des lieux de culte et de funérailles, où une limite de 25 personnes est en vigueur et un registre doit être tenu.

- Les manifestations sont autorisées, mais le port d'un masque ou d'un couvre-visage est obligatoire en tout temps.

- Voyager à l'extérieur du Québec n'est pas recommandé. Les déplacements interrégionaux ne sont pas recommandés entre des zones de classement différent de niveau d'alerte, sauf pour les déplacements essentiels, les étudiants, les travailleurs, la garde partagée et le transport de marchandises. Les règles qui s'appliquent aux résidents d'une zone demeurent en vigueur lorsqu'ils se déplacent dans une autre zone.

- Les salles de réunion publiques, ainsi que les auditoriums, cinémas, théâtres et musées sont fermés. Les bibliothèques autres que celles des établissements d'enseignement sont fermées, à l'exception des comptoirs de prêt.

- Les restaurants sont fermés sauf pour les livraisons, les plats à emporter et les commandes au volant tandis que les bars, brasseries, tavernes et casinos sont fermés. Les microbrasseries et distilleries sont fermées à la consommation d'aliments ou de boissons sur place.

Les mesures de confinement sont moins restrictives dans les régions de paliers d'alerte un, deux et trois.

L'appel aux forces policières pour faire respecter le décret

En annonçant le décret en conférence de presse le 30 septembre, le premier ministre Legault et la ministre de la Sécurité publique et vice-première ministre, Geneviève Guilbault, ont expliqué que les nouvelles restrictions sont en vigueur pour 28 jours, à partir de minuit le 1er octobre. Cependant, le décret lui-même ne comprend aucune date d'expiration pour les mesures annoncées et les pouvoirs exceptionnels conférés au gouvernement ou au ministre de la Santé et des Services sociaux.

En ce qui a trait aux domiciles, Legault a dit que « les policiers vont pouvoir obtenir un télémandat rapidement, d'un juge, et là, ça veut dire le soir même », qui va leur permettre d'entrer dans une maison. Si une violation est observée, les personnes seront invitées à se conformer, et dans un tel cas l'objectif du règlement aura été atteint. Des contraventions jusqu'à 1 000 $ peuvent être émises « sur place » en cas de non-conformité.

Quant aux rassemblements à l'extérieur, il a dit « À partir de minuit [1er octobre], ça va être tous les rassemblements qui vont être interdits. Donc, ce qu'on a demandé aux policiers, c'est d'abord de disperser les gens, donc les inviter à cesser d'être rassemblés. Mais, s'il y a des personnes qui refusent de collaborer, bien, ils vont pouvoir aussi recevoir une contravention. »

En ce qui a trait aux manifestations, il a dit : « pour les manifestants, comme j'ai dit lundi, porter un masque devient obligatoire. Ceux qui refusent de se conformer aux règles peuvent aussi recevoir une contravention de 1 000 $. Puis, encore là, les policiers vont avoir des constats portatifs pour être capables de donner rapidement des contraventions. »

Notes

1. Pour lire l'arrêté ministériel 1020-2020, du 30 septembre 2020 du gouvernement du Québec cliquer ici 

2. Pour la carte des paliers d'alerte de COVID-19 par région, cliquer ici.


Cet article est paru dans

Numéro 67 - Numéro 67 - 6 octobre 2020

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