Nouveaux
décrets du gouvernement du Québec
au nom du contrôle de la pandémie Des prises de position et des mesures qui ne vont qu'aggraver la crise -
Pierre Chénier - Le 30
septembre, le gouvernement du Québec a émis
un décret (voir l'article d'information ci-dessous) qui
comprend de
nouvelles mesures visant à enrayer la propagation de la
COVID-19. Les
données récentes révèlent
des éclosions à l'échelle du
Québec et une
augmentation des cas d'infections dans toutes les régions.
Les
hospitalisations et les décès sont
également en hausse. Le nombre
quotidien de nouveaux cas d'infection est passé
de 799 le 28
septembre à 1191 le 4 octobre. Les
hospitalisations liées à
la COVID-19 sont passées de 247
à 361 pendant la même
période. On a rapporté 44
décès entre le 28 septembre et
le 4 octobre. Dans la période du 1er juin
au 15 septembre, le
nombre quotidien de nouvelles infections était en dessous
de 300. Le gouvernement du
Québec affirme faire appel à la «
conscience » et au « sens des
responsabilités » des
Québécois
pour mettre en oeuvre le décret et prévenir une
plus vaste propagation
de la maladie. Cependant, d'un même souffle, il
blâme ce qu'il appelle
un relâchement d'un plus grand nombre de gens, en particulier
les
jeunes qui font la fête, pour la recrudescence des cas.
Le décret introduit de nouveaux pouvoirs de police,
mais
le premier ministre affirme qu'il n'y aura pas de chasse aux
sorcières.
Les rassemblements en public sont bannis alors que le gouvernement et
les ministres peuvent faire tout ce qu'ils veulent en toute
impunité en
autant qu'ils le font au nom de la « protection de la
santé de la
population ». En plus,
ces décrets, ces arrêtés
ministériels et ces
pouvoirs spéciaux sont utilisés pour attaquer les
travailleurs de
première ligne de la santé, les faire taire et
écarter les nombreuses
propositions qu'ils ont faites pour atténuer et surmonter la
crise.
Loin d'écouter leur voix et leurs propositions,
l'État s'est donné le
pouvoir d'annuler leurs conventions collectives
négociées pour que
leurs conditions de travail puissent être changées
à volonté. Les conditions de
travail déjà intenables, exacerbées
par la pandémie, ont mené à des
démissions massives dans la santé et
les services sociaux, ce qui a rendu la lutte contre la
pandémie encore
plus difficile. En fait, la pandémie a
été utilisée pour restructurer
l'État davantage, intensifier l'offensive antisociale pour
détruire les
institutions de la société civile qui
fournissaient un certain espace
pour que les gens interviennent, et les remplacer par le pouvoir sans
partage de l'élite dirigeante et de l'exécutif
gouvernemental. Pendant ce temps, le
dépistage de la COVID-19 et le traçage
sont dans un état de chaos à l'échelle
du Québec. Les écoles ont
été
rouvertes sans que soit respecté le guide pourtant
constamment évoqué
par le gouvernement d'une distanciation physique de deux
mètres. La
Cour supérieure vient tout juste de rejeter la demande de la
Fédération
autonome de l'enseignement d'une injonction provisoire pour forcer le
gouvernement à informer la Fédération
et les Québécois de son plan de
dépistage accéléré de la
COVID-19 dans le système scolaire. Un tel plan
n'existe pas ! Et on est censé croire qu'un
gouvernement de
pouvoirs de police et le déploiement des forces
policières vont
résoudre ces problèmes ! Premier
ministre Legault, la « conscience » et la
«
responsabilité » ne flottent pas dans les
airs. Elles sont
incarnées dans des institutions, dans des processus qui
existent dans
le monde réel et peuvent être utilisés
pour réaliser l'objectif que
s'est donné la société de garantir le
bien-être de tous et de toutes,
particulièrement en temps de crise. Les décrets
ne vont pas enrayer la
propagation de la maladie. Les mesures policières
n'inculquent pas la
conscience sociale. Ce sont la responsabilité sociale et la
mobilisation du peuple par le biais de ses collectifs et de ses
organisations qui peuvent le faire et c'est
précisément ce que les
travailleurs et le peuple font depuis le tout début de la
crise. C'est
cela qu'il faut intensifier et l'État doit appuyer cet
effort.
Cet article est paru dans
Numéro 67 - Numéro
67 - 6 octobre 2020
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Nouveaux
décrets du gouvernement du Québec: Des prises de position et des mesures qui ne vont qu'aggraver la crise -
Pierre Chénier
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