La question devant nous aujourd'hui

En tant que société, nous avons le devoir social de veiller sur nos aînés et sur ceux qui prodiguent les soins. Nous devons corriger la situation dans les soins de longue durée où tant de gens ont été parqués, privés de normes de soins adéquates et sont devenus vulnérables à un virus qui a fini par les emporter.

La grande majorité des décès se sont produits dans des centres fonctionnant pour le profit, exploités par de grands monopoles dans cette « industrie » des soins de longue durée. On savait déjà que les compressions dans le financement, le manque de personnel et la charge de travail, les salaires et les conditions intenables avaient pavé la voie à un désastre. Cette réalité était masquée par la déclaration mensongère des gouvernements successifs que les conditions faisaient l'objet d'une surveillance appropriée. L'état des soins de longue durée a été abondamment traité, notamment dans des études parrainées par le gouvernement, des enquêtes et des rapports de travailleurs de première ligne, lesquels ont tous été ignorés.

Aujourd'hui, une des revendications du personnel soignant et des organisations de défense des aînés est de mettre fin à la prestation basée sur le profit de ce service essentiel. Il a été démontré sans l'ombre d'un doute que ceux qui tirent des profits des soins de longue durée font passer leurs intérêts étroits bien avant le bien-être et la vie de nos aînés.

Ces monopoles des soins de longue durée sont payés par les fonds publics pour chaque lit autorisé. Ils sont subventionnés par les fonds publics pour l'ouverture de nouveaux lits et la remise en état des établissements existants. Les centres qui sont la propriété de ces monopoles étaient ceux qui avaient entassé les résidents, jusqu'à quatre par chambre, ce qui est un facteur significatif de la propagation de la COVID-19. Ces monopoles ont refusé d'améliorer leurs installations afin de se conformer aux normes mises en place il y a 22 ans, et n'ont pas été contraints de s'y conformer. Le gouvernement va maintenant les payer pour le faire. À titre d'exemple, en juillet, le gouvernement de l'Ontario a alloué un autre 1,75 milliard de dollars pour les cinq prochaines années pour étendre et réaménager les soins de longue durée. La plus grande partie de ce financement, qui s'appliquera de manière rétroactive aux projets remontant à 2018, sera versée aux mêmes monopoles agissant pour le profit dont les établissements ont connu tellement de décès de gens âgés. C'est inconcevable.

L'essence du néolibéralisme est que la société est organisée de manière à payer les riches. C'est ce qui a mené à la privatisation de services publics comme les soins de longue durée, à l'abandon des normes de soins et à l'abaissement des salaires et des conditions de travail et de vie du personnel soignant. C'est ce qui a produit des lois comme la Loi 124 qui impose un gel de salaires de trois ans aux employés du secteur public, et la Loi 195 qui annule les conventions collectives des travailleurs de première ligne de la santé, tout cela pour que la société paie les riches.

La société a besoin d'une nouvelle direction. Nous le devons à nos aînés, à nos jeunes et à nous-mêmes. L'enjeu devant nous est d'arrêter de payer les riches !


Cet article est paru dans

Numéro 66 - Numéro 66 - 1er octobre 2020

Lien de l'article:
La question devant nous aujourd'hui - Steve Rutchinski


    

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