La question devant nous aujourd'hui
- Steve Rutchinski -
En tant que société, nous avons le devoir social
de veiller sur nos aînés et sur ceux qui
prodiguent les soins. Nous devons corriger la
situation dans les soins de longue durée où tant
de gens ont été parqués, privés de normes de soins
adéquates et sont devenus vulnérables à un virus
qui a fini par les emporter.
La grande
majorité des décès se sont produits dans des
centres fonctionnant pour le profit, exploités par
de grands monopoles dans cette « industrie »
des soins de longue durée. On savait déjà que les
compressions dans le financement, le manque de
personnel et la charge de travail, les salaires et
les conditions intenables avaient pavé la voie à
un désastre. Cette réalité était masquée par la
déclaration mensongère des gouvernements
successifs que les conditions faisaient l'objet
d'une surveillance appropriée. L'état des soins de
longue durée a été abondamment traité, notamment
dans des études parrainées par le gouvernement,
des enquêtes et des rapports de travailleurs de
première ligne, lesquels ont tous été ignorés.
Aujourd'hui, une des revendications du personnel
soignant et des organisations de défense des aînés
est de mettre fin à la prestation basée sur le
profit de ce service essentiel. Il a été démontré
sans l'ombre d'un doute que ceux qui tirent des
profits des soins de longue durée font passer
leurs intérêts étroits bien avant le bien-être et
la vie de nos aînés.
Ces monopoles des soins de longue durée sont
payés par les fonds publics pour chaque lit
autorisé. Ils sont subventionnés par les fonds
publics pour l'ouverture de nouveaux lits et la
remise en état des établissements existants. Les
centres qui sont la propriété de ces monopoles
étaient ceux qui avaient entassé les résidents,
jusqu'à quatre par chambre, ce qui est un facteur
significatif de la propagation de la COVID-19. Ces
monopoles ont refusé d'améliorer leurs
installations afin de se conformer aux normes
mises en place il y a 22 ans, et n'ont pas été
contraints de s'y conformer. Le gouvernement va
maintenant les payer pour le faire. À titre
d'exemple, en juillet, le gouvernement de
l'Ontario a alloué un autre 1,75 milliard de
dollars pour les cinq prochaines années pour
étendre et réaménager les soins de longue durée.
La plus grande partie de ce financement, qui
s'appliquera de manière rétroactive aux projets
remontant à 2018, sera versée aux mêmes
monopoles agissant pour le profit dont les
établissements ont connu tellement de décès de
gens âgés. C'est inconcevable.
L'essence du néolibéralisme est que la société
est organisée de manière à payer les riches. C'est
ce qui a mené à la privatisation de services
publics comme les soins de longue durée, à
l'abandon des normes de soins et à l'abaissement
des salaires et des conditions de travail et de
vie du personnel soignant. C'est ce qui a produit
des lois comme la Loi 124 qui impose un gel
de salaires de trois ans aux employés du secteur
public, et la Loi 195 qui annule les
conventions collectives des travailleurs de
première ligne de la santé, tout cela pour que la
société paie les riches.
La société a besoin d'une nouvelle direction.
Nous le devons à nos aînés, à nos jeunes et à
nous-mêmes. L'enjeu devant nous est d'arrêter de
payer les riches !
Cet article est paru dans
Numéro 66 - Numéro 66 - 1er octobre 2020
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La question devant nous aujourd'hui - Steve Rutchinski
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