Hôpital du Suroît : les actions des infirmières font ressortir la gravité de la situation

Les infirmières de l'Hôpital du Suroît dans la Montérégie-Ouest au Québec déclarent ne plus pouvoir garantir la sécurité des soins. Le manque de personnel à l'urgence est particulièrement dramatique, disent-elles. Elles parlent d'un taux d'occupation à l'urgence de plus de 170 % alors que la moitié seulement du personnel nécessaire est en poste. Évoquant le danger pour la population, des infirmières ont refusé de travailler dans la nuit du 9 au 10 septembre.

« Quand des professionnelles en soins refusent de commencer leur quart de travail, ce n'est pas par caprice, mais bien parce qu'elles ont peur pour leur sécurité et surtout celle de leurs patients. Le manque de personnel à l'urgence est plus que criant », a dit la présidente par intérim du Syndicat des professionnelles en soins de la Montérégie-Ouest, Vanessa Léger.

Face au refus de la direction du Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Ouest (CISSSMO) et du ministère de la Santé d'assurer la sécurité des patients et du personnel, le syndicat a demandé d'urgence au Tribunal administratif du travail (TAT) d'intervenir pour que des mesures soient prises pour que les soins puissent être donnés en toute sécurité. Le TAT a refusé d'intervenir, déclarant qu'il n'en a pas l'autorité en vertu du Code du travail. Les infirmières se souviennent pourtant que le TAT était intervenu en avril dernier en statuant que les infirmières devraient faire du temps supplémentaire obligatoire en cas d'urgence ou en situation exceptionnelle lors de leur journée sans travail supplémentaire obligatoire le 8 avril dernier.

« Le tribunal a décidé de ne rien faire. Il peut intervenir contre le syndicat et ses membres, mais pas contre un employeur malgré une situation urgente qui menace la santé et la sécurité des patients », a dit Vanessa Léger. Le syndicat évalue à ce stade tous les recours possibles.

Le syndicat rappelle qu'il a proposé plusieurs solutions dont la mise sur pied d'un comité paritaire de redressement de la situation, des incitatifs pour retenir et attirer le personnel infirmier et la création de postes adaptés à la réalité du taux d'occupation. Ces solutions n'ont pas été retenues par les autorités.

« Les professionnelles en soins ont des solutions. Des mesures incitatives concrètes doivent immédiatement être mises en place pour sortir de cette crise majeure qui sévit à l'Hôpital du Suroît. À cet effet, le Syndicat des professionnelles en soins de la Montérégie-Ouest estime la situation extrêmement critique et réclame ces incitatifs de manière urgente », écrit la présidente du syndicat.


Cet article est paru dans

Numéro 61 - Numéro 61 - 15 septembre 2020

Lien de l'article:
Hôpital du Suroît : les actions des infirmières font ressortir la gravité de la situation


    

Site Web:  www.pccml.ca   Email:  redaction@cpcml.ca