Mesures insuffisantes pour assurer la sécurité dans le transport scolaire
À la fin juin, le
ministère de l'Éducation a fait l'annonce des
nouvelles mesures concernant le transport des
élèves dans les autobus scolaires pour la rentrée,
dont l'aspect principal est l'absence de
distanciation physique entre les élèves. Le nombre
d'élèves pouvant être assis sur un même banc
diminue de 3 à 2, portant ainsi
à 48 au lieu de 72 le nombre maximum
d'élèves pouvant voyager dans le même autobus
scolaire. Les autres mesures sont :
« -les élèves devront, dans la mesure du
possible, demeurer ensemble sur le même banc
chaque jour ;
« -le port du couvre-visage à l'intérieur du
véhicule est sur une base volontaire pour
l'éducation préscolaire et pour les élèves
jusqu'en 4e année et obligatoire pour ceux de
la 5e année jusqu'à la fin du
secondaire ;
« -du gel antiseptique pour les mains est mis à
la disposition des élèves à leur entrée dans
l'autobus ;
« -le nettoyage complet de l'autobus est réalisé
quotidiennement ;
« -la désinfection sommaire des aires les plus
fréquemment touchées par les élèves est effectuée
(ex. : dessus des dossiers des sièges et
rampe) dans le cas d'un véhicule utilisé
successivement pour plus d'un circuit de transport
en matinée ou en fin de journée. »
Les conducteurs d'autobus scolaires doivent
porter le masque et la visière, car ils ne seront
pas séparés de 2 mètres de leurs jeunes
passagers. Parmi les inquiétudes que les
travailleurs et leurs organisations ont partagées,
il y a la buée se retrouvant dans les lunettes et
le reflet de la lumière dans les visières qui
posent obstacle à une conduite sécuritaire. Le
gouvernement n'a pas imposé l'ajout d'un plexiglas
entre les chauffeurs et les élèves, celui-ci
demeurant « un choix » des différentes
compagnies de transport scolaire. Ces dernières
justifient leur refus d'ajouter cette barrière au
fait que le gouvernement ne s'est pas engagé à en
rembourser les coûts.
La Fédération des employées et
employés de services publics (FEESP-CSN) qui
représente plus de 3 000 conducteurs
et conductrices de véhicules scolaires au Québec
a de plus souligné que le concept de
bulle-classe du ministre de l'Éducation ne sera
pas respecté dans les autobus. Dans un
communiqué, l'organisation dit que « Tout se
passe comme si les centres de services scolaires
avaient voulu privilégier le transport d'un
maximum d'élèves en tournant les coins ronds
pour la sécurité. Nous aurions souhaité que la
CNESST nous consulte avant d'approuver des
changements d'interprétation qui ne représentent
pas les meilleurs choix dans les circonstances.
Ce type de décision est normalement pris à la
suite d'une consultation paritaire [...] Si le
réseau scolaire veut maximiser le nombre
d'élèves dans les autobus scolaires, cela doit
être fait de façon sécuritaire, c'est-à-dire par
l'installation de barrières physiques dans tous
les véhicules scolaires ».
Une autre conséquence de ces mesures est qu'on
chiffre par milliers le nombre d'élèves qui ne
pourront avoir accès au transport scolaire. Il
faut acheter de nouveaux autobus et embaucher des
conducteurs, en plus d'établir une réelle
distanciation physique pour que les familles
n'aient pas à amener leurs enfants à l'école.
Cet article est paru dans
Numéro 59 - Numéro 59 - 8 septembre 2020
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Mesures insuffisantes pour assurer la sécurité dans le transport scolaire
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