Des actions à la défense des emplois d'hôtellerie et
pour les droits de tous et toutes

Les travailleurs d'hôtellerie de la Colombie-Britannique persistent à défendre les droits des travailleurs mis à pied


Des travailleurs de l'hôtellerie devant l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique à Victoria en août 2020

La quasi-totalité des 50 000 travailleurs d'hôtellerie de la Colombie-Britannique et d'autres travailleurs d'hôtellerie comme ceux de la restauration et des aéroports et des milliers d'autres occupant des emplois liés à cette industrie ont été mis à pied au début de la pandémie de la COVID-19. Seul un petit nombre d'entre eux ont été rappelés tandis que beaucoup ont été licenciés définitivement sans prime de départ. Ceux qui sont retournés au travail rapportent que, plutôt que de retrouver leur emploi normal, ils se retrouvent à temps partiel et sur une base occasionnelle sur appel, à des salaires moins élevés qu'avant les mises à pied. Certains hôtels insistent pour que les travailleurs cèdent par écrit leurs droits sous menace d'être congédiés.

La section locale 40 de Unite Here, qui représente 6000 de ces travailleurs, les aide à défendre leurs droits dans ces conditions.

Des manifestations ont lieu devant l'Assemblée législative de la Colombie-Britannique à Victoria depuis le 10 août. Les travailleurs ont également commencé des grèves de la faim d'une journée devant l'Assemblée législative pour faire valoir leur droit légal de réintégrer leur emploi lorsque l'industrie de l'hôtellerie se rétablira de la pandémie.

Une caravane d'automobiles avec des pancartes et des bannières a défilé près de l'Assemblée législative le 12 août. Un travailleur d'une entreprise voisine a écrit sur les réseaux sociaux « comment notre personnel de l'industrie a été maltraité par les propriétaires d'entreprises tentant de se faire une piastre aux dépens de notre santé et de nos vies ».

On rapporte partout dans la province qu'il y a des jeûnes et des piquetages en appui aux travailleurs d'hôtellerie.


Jeûne et rassemblement devant le bureau de circonscription de la ministre du Tourisme Lisa Beare à Maple Ridge le 27 août

Il y a eu plusieurs conférences de presse et une vigile à la chandelle a eu lieu le 15 août. Le 27 août, il y a eu un jeûne et un rassemblement devant le bureau de circonscription de la ministre du Tourisme Lisa Beare à Maple Ridge. Le pasteur presbytérien à la retraite Allen Aiken, qui a mobilisé de l'appui aux travailleurs, a dit : « Les résidents de Maple Ridge comme moi sont solidaires des travailleurs d'hôtellerie pendant cette crise. » Il a appelé le gouvernement à agir.

Les travailleurs mis à pied ont informé les représentants syndicaux qu'ils ont été forcés d'abandonner leur statut à temps plein et leur droit à une prime de départ et à une paie de vacances afin de préserver leur emploi. Sur le site Web de la section locale 40, l'avocate Suzanna Quail affirme : « Même si vous avez 20 ans d'expérience dans cet emploi, s'il y a une pandémie, l'employeur se permet de vous congédier et de vous faire retourner à la case départ. C'est complètement insensé. » « Un grand nombre de ces travailleurs sont des femmes immigrantes, des gens avec un faible niveau d'éducation et ayant généralement peu de possibilités d'obtenir un emploi syndiqué et de rester dans le même hôtel pendant des décennies », a-t-elle ajouté.

L'hôtel de luxe JW Marriott Park, qui a été construit sur des terres provinciales de la Couronne à côté du stade BC Place, est un des plus récents d'une longue liste d'hôtels qui ont congédié leurs employés. La section locale 40 de Unite Here reconnaît qu'en raison de la pandémie et des directives du ministère de la Santé, les hôtels n'ont pas eu le choix que de fermer leurs portes et de faire des mises à pied. Les travailleurs eux-mêmes reconnaissent que les hôtels ne seront pas pleinement opérationnels avant deux ans, peut-être plus. Or, tandis que les propriétaires d'hôtels ont demandé un soutien de 680 millions de dollars du gouvernement, aucun travailleur n'a le droit légal de réintégrer son emploi lorsque les affaires reprennent.

Des gens de la communauté, des travailleurs d'autres syndicats, des organisations religieuses, des groupes culturels et certains élus sont venus soutenir les travailleurs. Ces derniers ont gagné un large soutien parce qu'il s'agit d'un problème qui se pose partout au pays alors que les gouvernements fédéral et provinciaux définissent de façon très sélective les conditions des mises à pied et l'admissibilité aux programmes fédéraux de pandémie.

Dans le cas de la Colombie-Britannique, le gouvernement du NPD refuse présentement de protéger les emplois en garantissant le droit de retour au travail. Toutes sortes d'arguments intéressés sont donnés pour justifier cette position sans principe. Tous les beaux discours ne changeront pas le fait que ce n'est pas correct.

La section locale 40 de Unite Here dit que les employés d'hôtel licenciés ont maintenant mis fin à leur grève de la faim « Jeûne pour nos emplois » à Maple Ridge à la suite de l'annonce le 1er septembre par le ministre du Travail de la Colombie-Britannique, Harry Bains, concernant les « protections sur la question du rappel ». Le ministre ne défend pas sans équivoque les droits des travailleurs et fait plutôt étalage de l'hypocrisie du gouvernement quand il dit que tout programme de relance économique contiendra « un engagement des employeurs d'offrir un droit de premier refus à leurs employés actuels lorsque le travail reprend ». En d'autres termes, les employeurs auront le choix de « faire ce qui s'impose  » ou pas.


Piquetage devant le bureau de Surrey du ministre du Travail Harry Bains le 31 août 2020

La section locale 40 de Unite Here dit que ses membres « continueront de faire pression sur l'industrie hôtelière pour que les travailleurs puissent retourner à leur emploi pré-COVID » et qu'elle considère cette annonce « comme un premier pas vers les droits de rappel pour les travailleurs licenciés ». Dans un communiqué de presse, le syndicat cite un préposé aux chambres licencié au Hyatt Regency Vancouver qui a participé à la grève de la faim : « Les employés de l'hôtel ont refusé de garder le silence et ont fait connaître cette situation de crise. Le fait que nous nous soyons unis d'abord à Victoria puis à Maple Ridge et avons jeûné pendant 22 jours pour sauver 50 000 emplois, c'est déjà tout un exploit. »

Connus pour leur courage, les travailleurs d'hôtellerie de la Colombie-Britannique avaient décidé de poursuivre leur grève de la faim indéfiniment et d'intensifier leurs autres actions, y compris les conférences de presse, les rassemblements, les caravanes d'automobiles et les piquetages devant les hôtels et les bureaux des députés. Ils disent maintenant qu'ils ne reculeront pas et maintiendront leur revendication du droit de retour au travail sur la base de l'ancienneté, avec les mêmes salaires, avantages sociaux et conditions de travail qu'au moment des mises à pied. Les syndiqués et non-syndiqués, les citoyens et résidents de la Colombie-Britannique sont solidaires des travailleurs d'hôtellerie parce que leur cause est juste et parce qu'ils défendent leurs droits et la dignité de tous les travailleurs de la Colombie-Britannique et du Canada.


Cet article est paru dans

Numéro 58 - Numéro 58 - 3 septembre 2020

Lien de l'article:
Des actions à la défense des emplois d'hôtellerie et : Les travailleurs d'hôtellerie de la Colombie-Britannique persistent à défendre les droits des travailleurs mis à pied - Brian Sproule


    

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