La position insensible et dangereuse du gouvernement britannique sur la réouverture des écoles est inacceptable et indéfendable
- Workers' Weekly -
Le début de la nouvelle année scolaire approche
à grands pas et l'on s'attend à ce que tous les
enfants retournent à l'école à partir du 1er
septembre, comme le gouvernement l'a décrété. En
même temps, les enseignants, les parents, les
écoles et les syndicats de l'éducation ont
clairement indiqué qu'il fallait apporter des
solutions à tous les problèmes qui se posent en
faisant passer le bien-être de la population au
premier plan. L'objectif explicite doit être de
garantir le droit à l'éducation pour tous et
toutes dans les conditions de la pandémie de la
COVID-19.
La condition
première est que le bien-être de la population
soit garanti en veillant à la mise en place de
lignes directrices nécessaires pour endiguer la
contagion. Il est de la plus haute importance de
tenir compte de la santé et de la sécurité de
tous, y compris celles du personnel enseignant et
du personnel de soutien, des élèves et du
personnel administratif, du personnel de
l'entretien ménager et des services de cafétéria,
des agents de sécurité et de tous les autres
intervenants du milieu scolaire, en plus des
parents, des familles et de la communauté au sens
large. Cela s'applique à toutes les écoles – des garderies à la
maternelle, des écoles primaires aux écoles
secondaires, jusqu'aux collèges et universités.
Deuxièmement, il n'y a aucune raison que le droit
à l'éducation ne soit pas respecté et garanti pour
tous dans ces circonstances exceptionnelles.
L'expérience des peuples du monde au cours des
quelques 200 dernières années montre que même
dans des conditions de guerre, où les bombes
pleuvent, même pendant les blitz à Londres et
ailleurs en Grande-Bretagne durant la Deuxième
Guerre mondiale, il est possible de créer les
conditions pour que les enfants continuent d'aller
à l'école.
La position prise par le gouvernement est
extrêmement dangereuse et ne peut être décrite que
comme insensible et profondément cynique. Les
décisions ne reposent que sur les demandes dictées
par les intérêts privés les plus étroits qui
exigent leur droit de tirer profit de la crise
économique et financière provoquée justement par
la mise en oeuvre de stratagèmes pour payer les
riches pendant la période précédente en
Angleterre, au Pays de Galles, en Écosse et dans
le nord de Irlande. La thèse du gouvernement est
qu'il y a un « équilibre » à trouver entre la
santé et la sécurité du personnel et des étudiants
et les exigences de l'économie, et qu'il faut tout
simplement se faire à l'idée qu'il y aura certains
« dommages collatéraux », y compris un
certain nombre de décès, et des bouleversements
dans le fonctionnement de la société.
Il est important de démystifier cette thèse
corrompue et intéressée et de rejeter les mesures
imposées qui ne tiennent compte du bien-être de
personne. En effet, les déclarations et décisions
arbitraires du gouvernement tout au long de cette
crise de la COVID-19 semblent calculées
expressément pour étouffer les voix qui luttent
pour garantir le bien-être et le droit à
l'éducation pour tous, et qui jouent un rôle dans
l'élaboration des solutions nécessaires pour
résoudre les problèmes à mesure qu'ils surgissent.
On pourrait dire que la pandémie a exposé une
crise d'autorité. Depuis le début, le gouvernement
agit de manière autoritaire, revendiquant
l'autorité de prendre des décisions au nom du
corps politique, notamment en annonçant des dates
arbitraires de retour en classe, la création de
classes « bulles » pouvant contenir
jusqu'à 300 enfants et des règles de
distanciation sociale qui changent constamment.
Pendant ce temps, il refuse de consulter les
enseignants, les parents, les écoles et les
syndicats et agit avec insouciance et cynisme,
allant fréquemment à l'encontre des préceptes de
sa propre « science ». Le cas le plus récent
est l'annonce que toutes les écoles seront
ouvertes pour tous les élèves à partir du 1er
septembre, et ce, bien que le nombre de décès liés
à COVID-19 demeure toujours alarmant et que les
craintes d'une deuxième vague du virus cet hiver
soient justifiées.
En revanche, les syndicats de l'éducation, en
consultation avec leurs membres, les écoles, les
parents et la communauté au sens large, ont agi de
manière responsable et avec une véritable
autorité. Leur intérêt est de garantir le
bien-être de chacun dans la société. Leur autorité
réside dans leur détermination à parler en leur
propre nom dans le cadre de la lutte pour la
défense des droits de tous et toutes. Ils
cherchent à garantir l'éducation comme un droit
pour tous, quelles que soient les conditions, pour
l'ensemble de la société.
Cet article est paru dans
Numéro 57 - Numéro 57 - 1er septembre 2020
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