Les travailleurs de l'hôtellerie continuent d'exiger que leurs emplois soient protégés
La section locale 40 de Unite Here, qui
représente 6 000 des 50 000
travailleurs d'hôtellerie en Colombie-Britannique,
a annoncé son intention de tenir des grèves de la
faim de cinq jours devant l'Assemblée législative
de la Colombie-Britannique du 10 au 14
août, de 9 h du matin à 11 h du soir.
L'annonce faite sur Facebook appelle les lecteurs
à « se joindre à nous pour une semaine de grève de
la faim de travailleurs qui revendiquent des
réunions avec nos députés réticents, pour puiser
la force dans notre communauté et nos alliés
spirituels, et exiger que justice soit faite pour
les travailleurs qui ont passé leur vie à bâtir
l'industrie du tourisme de la
Colombie-Britannique ».
Les travailleurs veulent rencontrer les membres
de l'Assemblée législative pour exiger qu'ils
s'activent pour protéger leurs emplois, peu
importe combien de temps ils ont été mis à pied en
raison de la COVID-19. L'industrie du tourisme
demande d'être renflouée au montant de 680
millions de dollars et les travailleurs exigent
que toute aide à l'industrie soit conditionnelle à
la protection de leurs emplois. Les gestionnaires
d'hôtels en Colombie-Britannique demandent aussi
une nouvelle extension de la période de mise à
pied par le gouvernement provincial, après quoi
les employeurs doivent verser une indemnité de
départ, au-delà de la date actuelle du 30
août, et que le gouvernement fédéral prolonge la
Prestation canadienne d'urgence (PCU).
Il y a 1 252
hôtels et 83 000 chambres d'hôtel dans
la province. Ils ont tous été fermés dès le début
de la pandémie et près de 25 % d'entre
eux sont toujours fermés. Les hôtels qui ont été
rouverts fonctionnent à 30 % de leur
capacité. Une infime partie de la main-d'oeuvre
seulement a été rappelée, souvent à des heures
réduites et sans horaires de travail réguliers.
Avant d'annoncer la semaine de jeûne à
l'Assemblée législative, la section locale 40
a organisé une série d'événements pour faire
connaître la situation des travailleurs et leurs
revendications, dont des piquetages, des
rassemblements et des conférences de presse devant
les hôtels ainsi que devant le bureau de
circonscription de la ministre du Tourisme Lisa
Beare à Maple Ridge et devant les bureaux de
circonscription d'autres députés de l'Assemblée
législative. Le 7 juillet, près de 60
travailleurs d'hôtellerie et leurs alliés se sont
rassemblés devant l'Assemblée législative.
Le 28 juillet, le syndicat a organisé une
manifestation devant le Shangri-La Vancouver, un
hôtel de luxe propriété de Westbank et Peterson
Investments, deux des principaux promoteurs de
Vancouver. La manifestation avait pour but de
dénoncer le congédiement de travailleurs mis à
pied par le Shangri-La. D'autres actions
similaires ont eu lieu devant le Pan Pacific et
les autres hôtels de la région de Vancouver.
Le communiqué de presse publié au moment de la
manifestation au Shangri-La comprend les
déclarations de deux travailleurs congédiés. KM
Chan, anciennement aide serveur mis à pied à
l'hôtel Shangri La Vancouver, y dit : « Je ne
comprends pas pourquoi ils ont dû mettre fin à
notre emploi. Pourquoi ne nous ont-ils pas tout
simplement laissés en mise à pied pour que nous
puissions retourner à nos emplois après la
pandémie ? J'ai des collègues de travail qui
comptaient sur cet emploi pour obtenir leur statut
de résidence permanente et qui allaient l'obtenir
prochainement, mais à la suite de ces cessations
d'emploi, ils vont perdre ce qu'ils ont travaillé
fort à obtenir et pourraient être forcés de
quitter le pays. » Rajini Fjani, un ancien
préposé aux chambres mis à pied, a dit : «
Ceux d'entre nous qui avons été congédiés
pourraient être remplacés par des travailleurs
temporaires au salaire minimum. Mes collègues de
travail qui sont toujours employés se font dire
qu'ils doivent renoncer à leurs années de service
pour devenir travailleurs occasionnels, sur appel,
et renoncer à leurs droits d'indemnité de départ.
Sinon, ils seront congédiés. Le gouvernement
provincial doit agir dès maintenant pour protéger
les travailleurs et faire en sorte qu'ils aient
des emplois qu'ils pourront réintégrer dès que les
affaires s'améliorent. »
Dans un courriel à la ministre du Tourisme, des
Arts et de la Culture de la Colombie-Britannique,
Lisa Beare, la directrice de recherche de la
section locale 40, Michelle Travis, explique
que les gestionnaires de l'hôtel Pan Pacific ont
demandé aux employés d'accepter un recul dans
leurs droits comme employés sans quoi ils
pourraient perdre leur emploi. Elle dit : «
On leur demande d'abandonner leur statut régulier,
leur horaire et leur ancienneté et de devenir des
travailleurs occasionnels et sur appel. Il
semblerait qu'on leur offre aussi 250 dollars
pour qu'ils renoncent à toute réclamation
d'indemnité de départ. »
Michelle Travis a appelé le gouvernement à créer
un droit de rappel pour tous les travailleurs qui
restera en place jusqu'à ce que la pandémie soit
terminée et a demandé que les travailleurs
puissent retourner à leur emploi dès une reprise
de l'industrie. Sinon, dit-elle, les employeurs
vont embaucher des travailleurs à des salaires
inférieurs. « Cela engendre un nivellement par le
bas ».
Depuis le début de la pandémie, les employeurs
ont cherché à se servir de la crise comme prétexte
pour intensifier leurs attaques contre les droits
des travailleurs, notamment pour retirer aux
travailleurs syndiqués les conditions de travail
et les salaires qu'ils ont gagnés au cours des
années et contourner les normes minimales pour les
travailleurs non syndiqués en vertu des normes du
travail. Ils veulent remplacer des emplois stables
par des emplois occasionnels, sur appel ou basés
sur une économie à la demande qui fait en sorte
que les travailleurs travaillent dans les
conditions les plus précaires et ne sont pas
couverts par la Loi
sur les normes d'emploi. Cela ne doit pas
passer !
Les travailleurs de l'hôtellerie de la
Colombie-Britannique mènent une lutte courageuse
pour leurs emplois et pour le droit de tous les
travailleurs d'être traités avec dignité et
respect et ils appellent tout le monde à les
appuyer. On peut participer à leur action devant
l'Assemblée législative et la section
locale 40 de Unite Here demande aussi aux
résidents de la province de faire parvenir un
message à leur député pour que soient adoptés «
Les trois ingrédients essentiels des travailleurs
de l'hôtellerie pour une saine
reprise » : la protection des emplois
des travailleurs, un retour sécuritaire au travail
et un appui financier aux travailleurs mis à pied.
La lettre est accessible sur le site Web de la section
locale 40 de Unite Here.
(Photos : Section locale 40 de
UNITE HERE)
Cet article est paru dans
Numéro 54 - Numéro 54 - 13 août 2020
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