Les données de Santé publique Ontario révèlent les effets dévastateurs de la pandémie sur les travailleurs de la santé

Les données de Santé publique Ontario révèlent les effets dévastateurs de la pandémie sur les travailleuses et travailleurs de la santé [1]

Les données provinciales sur la COVID-19 publiées par Santé publique Ontario montrent le coût de toutes les années passées à ignorer les demandes des travailleuses et travailleurs de la santé, et les risques d'une inaction continue.

Les travailleuses et travailleurs de la santé étaient gravement surreprésentés dans les données, représentant plus de 17 % de tous les cas, avec 5 800 cas positifs et 13 décès entre le 15 janvier 2020 et le 22 juin 2020.

« Le système de santé de l'Ontario est un lieu de travail dangereux, bien au-delà de ce qui est raisonnable, a déclaré Jerry Dias, président national d'Unifor. Le risque pour la santé des travailleuses et travailleurs dans l'ensemble du système, et en particulier dans les soins de longue durée, peut être corrigé si le gouvernement Ford apporte les changements systémiques que les travailleuses et travailleurs réclament depuis des années. »

Plus de 38 % des cas de COVID-19 parmi les travailleuses et travailleurs de la santé proviennent du secteur des soins de longue durée. Alors que les données indiquent que seulement 302 cas étaient des préposés aux services de soutien à la personne, Santé publique Ontario n'a commencé à recueillir des données sur cette classification que le 29 mai 2020, des mois après le début de la pandémie. De nombreuses autres classifications d’employés qui travaillent à proximité des patients atteints de la COVID-19, comme les porteurs, les femmes de ménage, les techniciens et les technologues, et les commis d'unité ne font pas l'objet de traçage, on les appelle seulement « profession de travailleurs de la santé non spécifiée ».

« Recevoir ces données des mois après le début de la pandémie, alors que le gouvernement n'a toujours pas de plan global pour remettre sur pied notre secteur de la santé en ruine, est une insulte pour les travailleuses et travailleurs de première ligne que le premier ministre a qualifiés de héros à plusieurs reprises, a déclaré Naureen Rizvi, directrice de la région de l'Ontario d’Unifor. Nous savons depuis des années que l'Ontario connaît une crise de personnel dans le secteur des soins de longue durée et que les coupes ont laissé les services de santé surchargés et en danger. Ces données montrent les effets dévastateurs de ces choix. »

Les récentes annonces du gouvernement de l'Ontario n'ont pas apporté de solutions réelles aux problèmes soulevés par les travailleuses et travailleurs de première ligne, notamment ceux qui figurent dans le rapport de décembre 2019 d'Unifor et de la Coalition ontarienne de la santé Caring in Crisis: Ontario’s Long-Term Care PSW Shortage (Les soins en crise : la pénurie de préposés aux services de soutien à la personne dans les soins de longue durée en Ontario – en anglais seulement)[2].

Au lieu de cela, le gouvernement Ford a continué à insister pour que la plupart des fonds publics destinés aux lits de soins de longue durée soient dirigés vers des établissements à but lucratif, n'a pas abordé la question de la pénurie de personnel, mais a imposé un plafond salarial de 1 % dans l'ensemble de la fonction publique, et veut prolonger les ordonnances d'urgence pour les travailleuses et travailleurs de la santé jusqu'à une année complète en vertu de la loi 195.

« Le premier ministre Ford doit améliorer la sécurité, les salaires et toutes les conditions de travail dans les soins de longue durée dès maintenant, afin de ramener les travailleuses et travailleurs dans le secteur, a poursuivi Jerry Dias. Au lieu de cela, son gouvernement rend un emploi déjà difficile encore plus difficile avec la loi 195 qui va faire des ravages sur les horaires des travailleuses et travailleurs de première ligne, leurs vacances et même leur capacité à gagner leur salaire d'avant la pandémie car il concerne le fait d'avoir plus d'un lieu de travail. »

Pour ajouter l'insulte à l'injure, la prime de pandémie des travailleuses et travailleurs de la santé de première ligne devrait prendre fin en août. Beaucoup n'ont pas encore reçu la prime promise il y a près de trois mois, et plusieurs autres en sont exclus[3].

« Rien de ce qui se passe actuellement ne me porte à croire que nous sommes préparés à faire face à une deuxième vague de cette pandémie, a déclaré Dias. Le temps est venu de reconstruire le système de santé publique de l'Ontario. Unifor et les travailleuses et travailleurs de la santé de l'Ontario sont tout à fait prêts à participer à la mise en œuvre des solutions réelles dont les patients et les travailleurs ont besoin. »

Notes

1. Pour voir les données, ici 

2. Pour voir le rapport, ici

3. Voir « Prime salariale liée à la pandémie pour tous les travailleurs et travailleuses de la santé »


Cet article est paru dans

Numéro 53 - Numéro 53 - 6 août 2020

Lien de l'article:
Les données de Santé publique Ontario révèlent les effets dévastateurs de la pandémie sur les travailleurs de la santé - Unifor


    

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