Les syndicats se prononcent contre
la loi 32
La Fédération du travail de l'Alberta
En conférence de presse le
29 juillet, quelques heures après l'adoption du
projet de loi 32 par l'Assemblée législative
de l'Alberta, la Fédération du travail de
l'Alberta (FTA) a annoncé qu'elle et 26 autres
syndicats lanceront une contestation de la
constitutionnalité de la loi. Le président de la
FTA Gil McGowan a dénoncé les attaques de la
Loi 32 contre les travailleurs et les
syndicats et a promis une mobilisation totale.
La FTA a déjà lancé une Campagne pour mobiliser
les travailleurs pour qu'ils se prononcent contre
la loi 32 alors à l'état de projet. Depuis le
dépôt du projet de loi, la FTA a publié de
l'information sur son site web pour en expliquer
le contenu. Dans son article du 24 juillet,
elle explique les six façons dont le projet de loi
attaque les droits des travailleurs :
- l'étalage du temps supplémentaire sur 52
semaines, éliminant ainsi pratiquement la
rémunération du temps supplémentaire ;
- la fin des normes minimales du Code des normes
d'emploi ;
- le définancement des syndicats ;
- l'intimidation des travailleurs par le fait que
les employeurs seront informés de leur décision de
contribuer ou de ne pas contribuer leurs
cotisations à des « actions
politiques » ;
- l'attaque contre la liberté d'expression en
rendant le piquetage inefficace ; et
- l'ingérence du gouvernement dans les affaires
des citoyens et de groupes privés.
L'article contient une citation du président de
la FTA Gil McGowan :
« Imaginez si un gouvernement de gauche adoptait
une loi s'accordant un droit de regard sur la
gestion interne de la Chambre de commerce ou de
l'Association canadienne des producteurs de
pétrole. Il y aurait une indignation et des
accusations légitimes d'ingérence gouvernementale.
Mais c'est jugé acceptable quand ce sont les
travailleurs et les syndicats qui sont ciblés. Le
deux poids deux mesures du Parti conservateur uni
(PCU) en dit long sur ce qu'il cherche à faire
avec le projet de loi 32. Ce n'est pas une
question de liberté ou de choix, et encore moins
de rétablissement d'un équilibre comme on le
prétend. Comme l'a écrit l'avocat constitutionnel
Colin Feasby dans une récente analyse du projet de
loi 32 pour la faculté de Droit de
l'Université de Calgary, le projet de loi 32
est un ‘exemple paradigmatique' d'un pouvoir
législatif servant à ‘réduire au silence ou
infirmer l'efficacité des adversaires politiques'.
En d'autres mots, le projet de loi vise à réduire
au silence les gens avec qui le gouvernement est
en désaccord. »
Dans la déclaration du 7 juillet de la FTA,
le jour du lancement de son opposition au projet
de loi 32, McGowan a ajouté :
« En réalité, ce projet de loi vise à faire
pencher la balance du côté du PCU, ses amis parmi
les entreprises et leurs contributeurs nantis –
aux dépens de tous les autres.
« Il vise à détruire la
capacité des simples travailleurs albertains de
créer un fonds commun et de faire valoir des
questions qui sont importantes pour eux.
« Il vise aussi à éroder le pouvoir de
négociation des travailleurs, à la fois au travail
et sur la scène politique. [...]
« La nouvelle loi du PCU va éroder le pouvoir de
négociation des travailleurs albertains en
attaquant les droits des travailleurs non
syndiqués et en liant les mains des travailleurs
syndiqués. Et ce processus va engendrer une course
vers le bas en termes de droits salariaux et de
conditions de travail. [...]
« Pourquoi le premier ministre Kenney est-il si
déterminé à attaquer les travailleurs et les
syndicats ? C'est parce qu'il sait que nous
allons le combattre, lui et son ordre du jour
idéologique destructeur. Les syndicats de
l'Alberta sont sur les premières lignes de la
lutte contre les compressions du PCU en éducation
et en santé.
« Nous préconisons aussi des endroits de travail
plus sécuritaires et des régimes de retraite plus
sûrs. Nous revendiquons un système
d'assurance-médicaments public, des services de
garderies abordables et un plan visant à
contribuer à la tendance mondiale vers l'abandon
de l'énergie fossile. Nous faisons valoir qu'un
retour à la ‘normale' après la COVID-19 ne suffit
plus. Nous savons qu'en tant que province nous
pouvons et devons faire mieux. »
Cet article est paru dans
Numéro 51 - Numéro 51 - 30 juillet 2020
Lien de l'article:
Les syndicats se prononcent contre
la loi 32: La Fédération du travail de l'Alberta
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