Quand la démocratie sert des fins intéressées, elle n'est plus digne du nom
- George Allen -
Les travailleurs
albertains prennent note qu'aucune loi ne permet
aux « individus de l'Alberta » de retenir une
partie de leurs impôts s'ils n'appuient pas les
actions gouvernementales, qu'ils peuvent juger non
« légitimes » de la part d'un gouvernement ou
avec lesquelles ils peuvent être en désaccord. Le
vitriol antiouvrier du gouvernement Kenney est tel
qu'il affirme avoir le droit d'interdire toute
discussion dans la société qui n'appuie pas sa
ligne de parti réactionnaire. Ceux qui s'opposent
à la ligne du parti de Kenney et suggèrent une
autre direction de l'économie qui serait meilleure
que l'insécurité d'une économie basée sur les
ressources rongée par la crise sont déclarés
persona non grata.
Jason Copping, ministre du Travail et de
l'Immigration de Kenney, a avoué le 8 juillet
lors de la deuxième lecture du projet de
loi 32 à l'Assemblée législative que l'État
attaquera toute organisation qui s'oppose à la
ligne de son parti sur le développement des
ressources en tant que seule direction pour
l'économie. Copping a dit :
« Notre gouvernement s'est également engagé dans
notre plateforme à protéger les travailleurs
contre l'obligation de financer des activités et
des causes politiques sans approbation explicite.
Le projet de loi 32 tient cette promesse.
Certains syndicats nationaux ont utilisé les
cotisations de leurs travailleurs pour faire
activement campagne contre les Albertains, leurs
emplois et nos industries fondamentales. Par
exemple, Unifor a intenté un recours en justice
contre l'oléoduc Northern Gateway bien qu'il
représente des travailleurs des sables bitumineux
du nord de l'Alberta. Monsieur le président, nous
soutenons les droits individuels des travailleurs,
et nous tenons notre promesse électorale de
protéger les travailleurs, rétablir l'équilibre et
renforcer la démocratie. Maintenant, le projet de
loi 32 ne modifie pas la capacité de faire
campagne pour des causes ; il confirme
simplement que l'approbation explicite des
travailleurs est nécessaire s'ils choisissent
d'appuyer des activités politiques avec leurs
cotisations syndicales. Cela ne modifie pas le
statu quo sur la façon dont les syndicats
perçoivent leurs cotisations syndicales de base
afin de représenter leurs membres. »
Copping dit soutenir les
droits individuels, mais pas si ces droits sont
exprimés dans un collectif des travailleurs. Un
collectif de travailleurs est une relation entre
les individus et entre les individus et leur
collectif. Les individus au sein du collectif ont
le droit d'établir cette relation sans ingérence.
N'est-ce pas là une expression de la démocratie en
action ? L'attaque législative du
gouvernement contre les travailleurs et leurs
syndicats est une attaque contre leur droit
démocratique de créer sans ingérence leurs propres
collectifs.
Copping avoue que son gouvernement n'est pas
d'accord avec Unifor, et son gouvernement
utilisera donc ses pouvoirs législatifs pour
attaquer les syndicats, et pas seulement Unifor,
mais tous les syndicats, à moins bien sûr qu'ils
ne se rangent du côté du gouvernement et de sa
direction pour la province et l'économie.
L'attaque du gouvernement contre les droits des
travailleurs ne se fait pas en vase clos. Le
gouvernement sort son glaive contre tous ceux qui
osent critiquer sa direction. Le gouvernement
Kenney a récemment adopté la Loi sur la
défense des infrastructures essentielles,
qui criminalise les personnes qui, selon le
gouvernement, ont bloqué, endommagé ou pénétré
sans raison dans toute « infrastructure
essentielle » comme les pipelines, les voies
ferrées, les autoroutes, les sites pétroliers, les
lignes électriques et d'autres et sont jugées en
violation de « toute autre chose prescrite dans la
réglementation ». Ces mêmes personnes peuvent
encourir de lourdes amendes et des peines de
prison. Cette loi vise de manière explicite les
activistes écologistes, les nations autochtones,
les communautés locales et toute autre personne
qui exprime son opposition à des projets qu'ils
considèrent comme une violation de leurs droits et
contraires à l'intérêt public.
Avec la Loi 32, les
travailleurs et leurs syndicats sont la cible
d'une ingérence accrue de l'État dans leurs
affaires. La loi va s'ingérer dans la perception
des cotisations syndicales et dicter la façon dont
l'argent des syndicats est utilisé. Copping avoue
que le gouvernement veut arrêter la discussion et
empêcher les syndicats de mener des campagnes
qu'ils jugent être dans l'intérêt des travailleurs
et du public. Cela comprend ceux qui défendent
leurs droits et ceux qui demandent d'arrêter de
payer les riches et revendiquent des
investissements accrus dans les programmes
sociaux. D'autres qui sont ciblés peuvent vouloir
des protections législatives pour la santé et la
sécurité des travailleurs et des garanties de
sécurité pour les travailleurs accidentés et sans
emploi ; beaucoup veulent voir l'affirmation
des droits ancestraux et issus de traités des
peuples autochtones et l'humanisation de
l'environnement social et naturel. Le gouvernement
Kenney considère tout cela comme étant
répréhensible et une violation des droits et
privilèges des riches que soutient son
gouvernement.
Les campagnes des travailleurs sont souvent
adoptées par les travailleurs qui participent aux
réunions et congrès syndicaux. Copping dit que «
l'approbation explicite de chaque travailleur est
requise s'il choisit d'appuyer » ou non le
syndicat et ses campagnes. Sans l'« approbation
explicite » individuelle des travailleurs, le
syndicat sera privé d'une partie des cotisations
de ses membres. Le duo Kenney/Copping a-t-il «
l'approbation explicite » des Albertains pour
ses campagnes et ses actions ?
Le monde est bien plus compliqué que ce que
Kenney ou Copping admettent. Le monde n'est pas
pour ceci et contre cela. Le monde a besoin de
plus de collectifs qui pensent par eux-mêmes et
décident de la manière de dépenser leur argent
sans ingérence de l'État et de quelle direction
l'économie et le pays ont besoin pour défendre le
peuple contre les crises récurrentes et ouvrir une
voie vers l'avant.
Non
à
l'ingérence
de l'État dans les organisations des
travailleurs !
Cet article est paru dans
Numéro 51 - Numéro 51 - 30 juillet 2020
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Quand la démocratie sert des fins intéressées, elle n'est plus digne du nom - George Allen
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