Contestation en cour de l'arrêté ministériel du 21 mars du gouvernement du Québec
Journée d'action du personnel de la santé
le 27 mai 2020
Dans son communiqué de presse du 13
juillet, la Fédération interprofessionnelle de la
santé du Québec (FIQ) annonce qu'en collaboration
avec la FIQ-Secteur privé (FIQP), elle a déposé
une requête devant la Cour supérieure pour mettre
fin à ce qu'elle appelle un déni de démocratie. La
FIQ et la FIPQ s'opposent spécifiquement au
renouvellement de l'arrêté
ministériel 2020-007 du 21 mars qui
viole les droits de leurs membres et continue de
suspendre plusieurs dispositions de leur
convention collective.
On lit dans le communiqué de presse :
« Depuis le début de la pandémie, cet arrêté a
donné aux gestionnaires des établissements de
santé québécois des pouvoirs exceptionnels,
notamment sur l'horaire, le lieu de travail, les
vacances et les congés du personnel de la santé.
L'utilisation de ces pouvoirs doit suivre
l'évolution de la situation, mais ils ont plutôt
été exercés de façon abusive. Alors que tout le
Québec est en déconfinement, les professionnelles
en soins continuent pourtant de voir leurs
conditions de travail bouleversées, même si le
nombre de cas est en importante décroissance dans
les établissements du Québec, et que certains
d'entre eux n'en comptent plus.
« S'il nous faut collectivement demeurer
prudents, il apparaît évident pour la FIQ et la
FIQP que la pandémie a le dos large en ce qui
concerne les conditions de travail de leurs
membres. 'C'est clair que ces arrêtés-là ne
servent plus à faire face à l'urgence de la
pandémie, mais à gérer des problèmes dans le
réseau qui existaient bien avant la COVID. Ce
n'est plus la santé de la population qu'on
protège, mais des mesures qui sont «
commodes » pour les gestionnaires. C'est de
l'abus et du déni de démocratie, rien de
moins ! On a envoyé des lettres, on a
manifesté, on a utilisé tous les canaux pour faire
passer notre message... on est rendu à s'adresser
aux tribunaux', explique Nancy Bédard, présidente
de la FIQ.
« Quatre mois jour pour jour après la déclaration
de l'urgence sanitaire, la FIQ et la FIQP
saisissent donc la Cour supérieure de cette
question et demandent que l'arrêté ne puisse être
reconduit. 'Les infirmières, infirmières
auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes
cliniques ont répondu présentes, ont collaboré et
ont fait face à la crise de façon exceptionnelle.
Prolonger l'utilisation de cet arrêté, c'est
prolonger leur détresse. Il n'y a aucune raison
logique qui justifie de maintenir ces
mesures : nos membres ont un contrat de
travail qui contient de nombreux leviers pour
trouver des solutions au besoin, qu'on
l'applique !', écrit Nancy Bédard.
Dans cette requête, la FIQ et la FIQP soutiennent
que le gouvernement va au-delà des pouvoirs qui
lui sont conférés par la Loi sur la santé
publique et abuse de ses pouvoirs pour
imposer des mesures d'exception. Elles allèguent
également que l'arrêté 2020-007 viole les droits
fondamentaux de ses membres et de tous les
travailleurs de la santé. Il « bafoue injustement
des droits fondamentaux protégés par les chartes,
notamment le droit d'association », peut-on
lire dans le communiqué de presse.
(Photo: FIQ)
Cet article est paru dans
Numéro 49 - Numéro 49 - 16 juillet 2020
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