Appuyons les justes revendications des travailleurs
de l'hôtellerie concernant la protection d'emploi

Les travailleurs de l'hôtellerie doivent être au centre de toute mesure d'aide sectorielle

La section locale 40 de Unite Here en Colombie-Britannique a organisé une caravane automobile dans le centre-ville de Vancouver le 3 juin, appelant le public, y compris les travailleurs de tous les secteurs, à participer en auto ou à pied, en appui aux justes revendications des travailleurs de l'hôtellerie sur la protection de leurs emplois. Des centaines de personnes ont participé à bord d'autos munies de drapeaux de leur syndicat, de pancartes et de bannières en appui aux travailleurs de l'hôtellerie. La caravane est passée devant l'Hôtel Hyatt Regency dans le centre-ville de Vancouver où des membres de Unite Here manifestaient, portant des chandails distinctifs et des pancartes.

La plupart des membres de la section locale 40 de Unite Here travaillent dans des restaurants et des hôtels et le syndicat affirme que 90 % de ses membres ont été mis à pied depuis que les aéroports, les hôtels et les restaurants ont été fermés à la mi-mars. La majorité des travailleurs touchés sont des femmes et des gens de minorités nationales, et plusieurs travaillent dans l'industrie depuis plusieurs décennies. Ayant mené une longue et courageuse lutte pour de meilleures conditions de travail, les travailleurs sont déterminés à ne pas perdre ce qu'ils ont obtenu face aux employeurs qui se servent de la pandémie comme justification pour ne pas les réembaucher.

Dans un article publié le 7 mai dans The Hill Times, les présidentes de la section locale 40 de la Colombie-Britannique, Zailda Chan, et de la section locale 75 dans la région du Grand Toronto, Guled Warsame, expliquent la situation et les revendications de leurs membres qui ont été touchés par la fermeture du tourisme et du transport aérien dans les conditions de la pandémie.

« Les industries de l'hôtellerie et du voyage du Canada font face à une dévastation économique sans précédent. En tant que dirigeantes de syndicats de l'hôtellerie basés à Toronto et à Vancouver, deux des plus importants marchés de l'hôtellerie au Canada, nous comprenons que les compagnies aériennes, les aéroports et les hôtels sont des sites potentiels de propagation de masse du virus. Cela signifie que les travailleurs de l'hôtellerie retourneront lentement au travail en attendant que les autorités de la santé cherchent à comprendre comment nous pouvons tenir des réunions et des congrès de façon sécuritaire. Nous ne retournerons pas travailler à temps plein avant au moins un an, sinon 18 mois.

« Cherchant désespérément à rester en vie, les industries aériennes, de l'hôtellerie et les autorités de l'aviation demandent de l'aide sectorielle sous forme de prêts non remboursables, de report de loyers et d'impôts et d'allègement réglementaire. S'il est vrai que le gouvernement doit tenir compte de l'impact unique de la pandémie sur nos secteurs, nous croyons que les travailleurs de l'industrie doivent être au centre de toute mesure d'aide sectorielle. [...]

« Devant l'incertitude à long terme, les travailleurs de l'hôtellerie doivent maintenir un lien avec leur emploi sans quoi ils risquent d'être laissés pour compte. Ce qui veut dire que les entreprises, le gouvernement et les syndicats doivent travailler ensemble pour veiller à ce que les travailleurs aient un remplacement de revenu adéquat, qu'ils maintiennent les avantages sociaux sur toute la période de chômage ou de sous-emploi, ainsi que le droit de retourner à leur poste. La subvention salariale d'urgence du Canada (SSUC) est centrale à cet effort. La SSUC permet aux travailleurs de maintenir de 75 % à 100 % de leur revenu qu'ils travaillent ou non et, contrairement à la Prestation canadienne d'urgence ou l'assurance-emploi, rembourse les frais de l'assurance maladie et maintient un lien essentiel à un emploi d'industrie saisonnière. »

Les mêmes revendications ont été présentées dans une lettre en date du 16 avril à Bill Morneau, ministre des Finances, de la part d'Ian Robb, président/administrateur de la section locale 47 de Unite Here en Alberta. L'auteur de la lettre fait valoir que les travailleurs dans des endroits à haut risque de la COVID-19 doivent obtenir une formation gouvernementale de santé et de sécurité certifiée, l'équipement de protection individuelle intégral et une prime de risque.

Les présidents locaux affirment que la plupart des employeurs du secteur n'ont pas laissé entendre qu'ils allaient réembaucher le personnel mis à pied par le biais de la SSUC, mais que les employeurs demandent davantage d'aide financière au gouvernement. Les syndicats demandent un engagement de la part du gouvernement de s'assurer que les mesures d'aide, y compris pour le loyer, l'hypothèque et d'autres remboursements de prêts, soient conditionnelles à un engagement à garder les travailleurs sur leur liste de salariés. Ils demandent que les gouvernements à tous les niveaux veillent à ce que le droit des travailleurs d'être rappelés soit prolongé jusqu'à 24 mois et rappellent que les droits de rappel dans les conventions collectives, où les travailleurs sont organisés et où il existe de telles dispositions, sont variés. Les travailleurs qui ne sont pas membres de syndicats n'ont pas une telle protection. Les syndicats font valoir que cette protection doit s'appliquer à tous les travailleurs, y compris les nombreux travailleurs de l'hôtellerie qui ne sont pas directement embauchés par les hôtels ou les compagnies aériennes, mais qui travaillent pour des sous-traitants. Ils donnent l'exemple des travailleurs de concessions d'aéroports et demandent qu'il y ait un engagement à protéger la main-d'oeuvre présentement même si l'aéroport change de sous-traitant.


Cet article est paru dans

Numéro 44 - Numéro 44 - 25 juin 2020

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