Fin du lockout à la raffinerie Co-op de Regina

Défense vigoureuse de la dignité et de l'unité des travailleurs de la raffinerie


Photo prise de la page Facebook de la section locale 594 d'Unifor après la conclusion de l'entente pour remercier tous ceux et celles qui ont soutenu les travailleurs durant le lockout

Félicitations aux travailleurs de la raffinerie Co-op de Regina ! Après plus de six mois, le lockout est terminé. Tout au long de cette lutte longue et difficile, les 730 travailleurs lockoutés se sont unis contre un assaut concerté de leur employeur, les Coopératives fédérées (FCL), du Service de police de Regina et du gouvernement de la Saskatchewan. Les travailleurs sont restés unis lorsqu'ils ont été jetés à la rue et ils sont restés unis lorsqu'ils sont retournés au travail après six mois de résistance à cet assaut brutal, six mois de mobilisation de travailleurs dans diverses régions du pays et de communautés de la Saskatchewan en appui à leur juste cause. Il était clair que le but du lockout était de briser l'unité des travailleurs et, en cela, l'employeur a totalement échoué. Le gouvernement de la Saskatchewan n'a pas défendu les travailleurs quand ils ont été attaqués par l'entreprise et la police, affirmant que c'était « une affaire privée ». Forum ouvrier soutient la position des travailleurs pour qui « une Saskatchewan différente » est nécessaire, dans laquelle les voix des travailleurs sont entendues et leurs droits respectés.

L'entente conclue entre l'entreprise et le comité de négociation de la section locale 594 d'Unifor a été annoncée lors d'un rassemblement devant l'Assemblée législative à Regina le 18 juin, où les travailleurs manifestaient quotidiennement depuis la réouverture du parlement de la Saskatchewan le 15 juin. Le 22 juin, les syndiqués ont voté à 89 % en faveur d'un règlement mettant fin au lockout qui a commencé le 5 décembre. Les détails de l'entente n'ont pas été rendus publics.

Le 5 juin, cela faisait six mois que les travailleurs de la raffinerie Co-op de Regina étaient sous le coup d'un lockout par FCL. Le lockout a été décrété deux jours après un vote de grève et après des mois de préparatifs de l'entreprise pour embaucher et loger des briseurs de grève qui, avec la direction, ont fait fonctionner la raffinerie pendant ces six mois.

Au cours des six mois du lockout et avant, les 730 membres de la section locale 594 d'Unifor ont fait tous les efforts pour négocier une convention collective, y compris en acceptant les recommandations des médiateurs Vince Ready et Amanda Rogers qui comprenaient les concessions exigées par FCL. Or, l'entreprise, elle, a rejeté les recommandations et y a ajouté de nouvelles concessions. Elle a déposé une proposition d'entente de retour au travail inacceptable qui lui aurait donné la possibilité de licencier toute personne de son choix quand elle le souhaite.

Tout au long de cette bataille prolongée des travailleurs de la coopérative à la défense de leurs droits, ils ont reçu un important soutien des membres d'Unifor de partout au pays, des membres d'autres syndicats locaux et nationaux, du Syndicat national des cultivateurs et des organisations et communautés locales à travers la province et d'aussi loin à l'ouest que la Colombie-Britannique dans le boycottage des magasins de détail coopératifs.

S'adressant aux travailleurs réunis devant l'Assemblée législative le 18 juin, le président de la section locale 594 d'Unifor, Kevin Bittman, a exprimé sa déception face aux actions de l'entreprise et du gouvernement. Parlant de la lutte courageuse des travailleurs et du large soutien du mouvement syndical et des communautés, il a déclaré que les travailleurs continueraient de se battre pour des changements aux règles de négociation collective et pour créer « une Saskatchewan différente ». Les travailleurs ont fait face à des injonctions qui ont rendu le piquetage inefficace, à l'utilisation de briseurs de grève, au harcèlement policier et aux arrestations et à la mobilisation de tous les pouvoirs de police de l'État. Bittman a déclaré : « Il s'agissait de démantèlement syndical, pas de négociation collective ... En ce moment pour nous, la Saskatchewan est un endroit où vivre est assez décevant. » Il a souligné que l'objectif de l'entreprise, comme en témoignent ses demandes de concessions sans fin, était de briser le syndicat et qu'en cela elle a échoué lamentablement. Pas un seul travailleur n'a franchi la ligne de piquetage et les 730 travailleurs mis en lockout en décembre retourneront à leur travail la tête haute.

Bien qu'incapable de négocier un protocole de retour au travail qui protège tous les employés contre les mesures disciplinaires, y compris le licenciement, la section locale a pu négocier un processus accéléré pour combattre toutes les représailles de l'entreprise contre des travailleurs individuels. Bittman a également fait remarquer que même si l'entente marque la fin du lockout, ce n'est pas la fin de la lutte des travailleurs des coopératives et des travailleurs de toute la Saskatchewan pour une loi antibriseurs de grève et d'autres mesures qui restreindront la capacité des employeurs à agir en toute impunité en violation des droits des travailleurs.


Cet article est paru dans

Numéro 44 - Numéro 44 - 25 juin 2020

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