Des conditions de vie et de travail sécuritaires et un statut pour les travailleurs agricoles migrants!

Alors que la COVID-19 se propage parmi les travailleurs agricoles migrants du sud de l'Ontario, les revendications pour des conditions de vie et de travail sécuritaires et un statut permanent pour ces travailleurs sont de plus en plus présentes. En date du 2 juin, Justice pour les travailleurs migrants a indiqué qu'il y avait plus de 500 infections confirmées : plus de 200 dans 17 fermes différentes à Windsor-Essex ; 164 des 216 travailleurs migrants chez Scotlynn Group à Vittoria : 102 chez Greenhill Produce à Chatham-Kent et 60 chez Pioneer Flower Farms dans la région du Niagara.

Justice pour les travailleurs migrants a lancé un appel à tous d'exiger de Scotlynn Group qu'il paie les travailleurs leurs pleins salaires pendant la quarantaine, qu'il s'engage à ne pas rapatrier les travailleurs blessés ou malades pour qu'ils aient pleinement accès à notre système de santé [et qu'ils ne propagent pas le virus dans leur propres pays — note de FO], et qu'il réembauche tous les travailleurs l'année prochaine s'ils choisissent de revenir.[1]

Santiago Escobar, un représentant national du syndicat des Travailleurs unis de l'Alimentation et du Commerce au Canada, a dit récemment au réseau CBC qu'il veut que le public sache quelles fermes ont eu des éclosions, ce que l'unité de santé Winsdsor-Essex refuse de révéler. « Nous avons parlé de cette question dans le passé », a-t-il dit. « Nous pensons avoir des témoins qui peuvent affirmer que les employeurs ne fournissent pas assez d'information et d'équipement de protection individuelle et que ces travailleurs ne sont pas en mesure de pratiquer la distanciation sociale. »

Escobar a dit que les logements surpeuplés ne répondent pas aux exigences fédérales en matière de logement et que ces conditions de vie sont propices à la propagation de la COVID-19. « Malheureusement, nous constatons qu'un grand nombre d'employeurs ne respectent pas les règlements qu'ils sont censés suivre », a-t-il dit, ajoutant que plusieurs travailleurs de la région de Windsor-Essex ont eu recours au syndicat parce qu'ils ne se sentent pas en sécurité à leur travail.

Jade Guthrie, une défenseure de la justice alimentaire et membre de Justice pour les travailleurs migrants, a récemment réitéré la revendication pour un statut permanent, ce que les travailleurs migrants et les groupes de défense de droits exigent depuis plusieurs décennies. « Ces travailleurs paient des impôts et contribuent à des programmes d'avantages sociaux, mais, sans statut, ils ne peuvent avoir accès à ces services. Ils reviennent chaque année, montrant que le travail qu'ils font n'est pas ‘temporaire' mais qu'il est, au contraire, permanent et une partie intégrante de notre économie. Et on ne peut certainement pas oublier qu'ils mettent la nourriture sur la table des familles canadiennes », a-t-elle dit.

« La pandémie de la COVID-19, qui a exacerbé les inquiétudes pour ce qui est de la sécurité alimentaire et des pénuries d'approvisionnement, a mis en lumière à quel point ces travailleurs sont essentiels. Le statut permanent doit être accordé pour assurer leur sécurité et leur bien-être, surtout alors qu'ils risquent leur vie en travaillant aux premières lignes. Le gouvernement canadien doit reconnaître que les travailleurs migrants ne sont pas sacrifiables — les fruits de leur labeur sont littéralement ce qui nous nourrit », a dit Jade.

Note

1. Les détails sont disponibles à J4MW Facebook

(Sources : Justice pour les travailleurs migrants, TUAC, CBC)


Cet article est paru dans

Numéro 40 - Numéro 40 - 11 juin 2020

Lien de l'article:
Des conditions de vie et de travail sécuritaires et un statut pour les travailleurs agricoles migrants! - Steve Rutschinski


    

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