La Journée 2020 des
travailleurs accidentés en Ontario soulignée
par des événements très animés
La lutte pour obtenir justice pour tous les travailleurs accidentés
- Janice Murray -
Lors de la
Journée des travailleurs accidentés de l'Ontario,
le Réseau ontarien des groupes de travailleurs
accidentés a organisé deux événements en ligne,
qui ont attiré un grand nombre de participants,
pour célébrer leur travail et leur force
collective dans la lutte pour la justice pour les
travailleurs accidentés. Cette année est
le 37e anniversaire de la première journée
des travailleurs accidentés, le 1er
juin 1983, lorsque 3 000
travailleurs accidentés et leurs alliés se sont
réunis à Queen's Park pour faire connaître leurs
revendications à l'occasion d'une enquête publique
sur le régime d'indemnisation.
Le rassemblement en ligne de la Journée des
travailleurs accidentés, le 1er juin, a réuni
plus de 200 participants inscrits, tandis que
d'autres se sont joints par le biais de Facebook
et YouTube. La pandémie actuelle de la COVID-19 a
mis en évidence la nécessité que la société tout
entière lutte pour des conditions de travail
sécuritaires pour tous les travailleurs et pour
une indemnisation complète et en temps requis pour
tous ceux qui sont blessés ou deviennent malades à
cause de leur travail.
Après une introduction de Maryam Nazemi, qui a
apporté un message de salutations de la part de la
vigile de Femmes d'inspiration, la présidente du
Réseau ontarien des groupes de travailleurs
accidentés, Janet Paterson, a pris la parole. Dans
les conditions de la pandémie actuelle, a-t-elle
souligné, il est d'autant plus important que la
Commission de la sécurité professionnelle et de
l'assurance contre les accidents du travail
(CSPAAT) prenne ses responsabilités envers les
travailleurs accidentés qui ont accepté de
renoncer à leur droit de poursuivre les employeurs
pour blessures et maladies professionnelles, en
échange d'une juste indemnisation qui dure aussi
longtemps que persiste la blessure ou la maladie.
Au lieu de cela, les cotisations des employeurs
ont été réduites tandis que de moins en moins de
travailleurs accidentés reçoivent l'indemnisation
qui leur est due. Dans le cas de la COVID-19, au
lieu de présumer que les travailleurs essentiels
ont contracté la maladie au travail, la CSPAAT
tranche chaque cas séparément, ce qui laisse
actuellement dans les limbes plus de 4000
travailleurs ontariens qui ont déposé des demandes
en attendant les décisions de la Commission. Cette
situation doit cesser, a déclaré Janet.
Le projet de loi 191 d'initiative
parlementaire qui vise à résoudre ce problème a
passé l'étape de la première lecture à l'Assemblée
législative de l'Ontario. S'il
est
adopté
et
qu'un
travailleur de première ligne contracte la
COVID-19, celui-ci sera présumé être atteint
d'une maladie professionnelle en raison de la
nature de son travail, sauf preuve du contraire.
Patty Coates, la présidente de la Fédération du
travail de l'Ontario, a parlé de la situation des
travailleurs de première ligne pendant la
pandémie. Alors que les gouvernements ont pris
l'habitude de parler des travailleurs de première
ligne comme des héros, beaucoup d'entre eux ne
reçoivent pas la protection dont ils ont besoin de
la part de leurs employeurs, a-t-elle dit. Il
incombe au ministre du Travail, a-t-elle dit, de
protéger tous les travailleurs et cela ne se fait
pas en abandonnant les travailleurs à leur sort.
Pendant le
rassemblement, des travailleurs accidentés ont
parlé de ce qu'ils vivent. Plusieurs autres ont
participé à la réalisation d'une vidéo à
l'occasion de la Journée 2020 des
travailleurs accidentés (voir ci-dessous). Un
militant de Travailleurs accidentés en action pour
la justice a souligné que, bien avant l'avènement
de la COVID-19, les travailleurs essentiels
travaillaient de longues heures dans des
conditions dangereuses et étaient confrontés à de
longues attentes avant que leurs demandes
d'indemnisation ne soient traitées. S'ils se
voient refuser une indemnisation, les travailleurs
accidentés sont laissés à eux-mêmes, sans aucun
moyen de soutien. Gabriel, ancien ouvrier agricole
migrant et désormais organisateur, a évoqué leur
situation, devenue d'autant plus dangereuse au
cours de cette pandémie. Les travailleurs
agricoles migrants n'ont pas accès à
l'assurance-emploi, ni à des soins de santé
complets, et s'ils sont blessés ou tombent
malades, ils sont rapatriés dans leur pays
d'origine, a-t-il dit.
Le rassemblement a également reçu un message
vidéo de salutations de Paul Healey, secrétaire du
Syndicat des services communautaires et de la
santé de l'Australie à Victoria, qui a célébré,
le 1er juin cette année, sa première Journée
des travailleurs accidentés.
Janice Martell, du projet McIntyre Powder, a
parlé de la nécessité de changer ce régime
d'indemnisation des accidents du travail qui est
conçu pour ne pas rendre justice aux travailleurs
accidentés, pour épuiser les travailleurs
accidentés jusqu'à ce qu'ils abandonnent ou
meurent (présentation vidéo ci-dessous). Pour les
travailleurs de première ligne qui contractent une
maladie au travail, la COVID-19 est une maladie
professionnelle, a-t-elle ajouté, mais qualifier
les travailleurs de première ligne de «
héros » vise à dissimuler le refus du
gouvernement et des employeurs de protéger
adéquatement les travailleurs contre l'exposition
à des substances toxiques.
Le dernier à prendre la parole a été Fred Hahn,
le président du Syndicat canadien de la fonction
publique (SCFP) pour l'Ontario. Son syndicat
représente de nombreux travailleurs de première
ligne, en particulier dans les domaines de la
santé et des soins aux aînés, et a été actif dans
la lutte pour leur sécurité ainsi que
celle des personnes dont ils s'occupent
pendant la pandémie. Il a souligné que bien que la
pandémie ne soit pas la cause des problèmes dans
les services publics, elle les a mis en évidence
et a créé une opinion publique favorable à prendre
en main la santé et la sécurité au travail. Nous
devons être en mesure d'exercer pleinement notre
droit de refuser un travail dangereux, a-t-il
dit.