États-Unis
Les éboueurs de la Nouvelle-Orléans en grève pour exiger de meilleures conditions de travail et un meilleur salaire
- People's Dispatch -
En raison de la pandémie du coronavirus, partout
dans le monde les travailleurs aux premières
lignes de la lutte contre la propagation de la
maladie s'organisent pour exiger des gouvernements
et des employeurs qu'ils leur fournissent une plus
grande protection. À La Nouvelle-Orléans, un
groupe d'éboueurs en sous-traitance qui
travaillent à l'arrière des camions à ordures sont
en grève depuis le mardi 5 mai, pour exiger une
rémunération tenant compte du risque et des
équipements de protection individuelle (ÉPI).
Les travailleurs de La Nouvelle-Orléans ont dit
que l'employeur ne leur fournit pas d'ÉPI et
qu'ils sont exposés au coronavirus et à d'autres
dangers liés à l'emploi. En raison de ces dangers,
ils exigent un taux quotidien standard de 135
dollars plus 150 dollars de rémunération
qui tient compte du risque, par jour jusqu'à la
fin de la pandémie. Ils exigent aussi qu'on leur
fournisse de l'équipement de protection adéquat
tous les jours ainsi que les sept jours de congés
de maladie auxquels ont droit les éboueurs en
vertu de l'Ordonnance de la ville sur le salaire
décent.
Les travailleurs ne sont pas embauchés
directement par la ville, et leurs conditions sont
dues à leur situation précaire en tant que
sous-traitants. La ville de La Nouvelle-Orléans a
un contrat de 10 millions de dollars avec
Metro Services Group, une société privée, pour des
services de cueillette d'ordures et de matières
recyclables pour la ville. Le groupe d'éboueurs en
grève n'est même pas embauché directement par
Metro Services Group, mais par le biais de People
Ready, une agence de placement temporaire par
application mobile.
La réponse de la mairesse de La Nouvelle-Orléans,
LaToya Cantrell, à la grève des éboueurs a été
essentiellement de rejeter la responsabilité de la
sécurité des travailleurs sur Metro Services
Group. Elle a publié un communiqué où elle
dit : « Metro est responsable de fournir aux
travailleurs ce dont ils ont besoin pour leur
sécurité, ce qui comprend masques, gants,
etc. »
L'éboueur Greg Woods a parlé aux nouvelles
locales de La Nouvelle-Orléans et a expliqué que
plusieurs des problèmes que les travailleurs
soulèvent « existaient avant la venue du
coronavirus. Nous recevons nos salaires en retard,
rien ne fonctionne ». Il a aussi souligné que
les horaires de travail sont extrêmement exigeants
— de 4 h 20 le matin à 16 h avec un
salaire qui n'est pas à la hauteur d'un tel
travail.
En 2015, la ville de La Nouvelle-Orléans a
adopté une résolution pour garantir que les
travailleurs en sous-traitance de la ville aient
un salaire décent. Selon une étude de 2017 de
l'Association de Centraide de La Louisiane dans la
paroisse d'Orléans, qui comprend la région
métropolitaine de La Nouvelle-Orléans, un salaire
décent pour une famille de quatre
est 26 $ de l'heure, et ces éboueurs qui
travaillent pour la ville touchent un salaire
beaucoup plus bas.
Les travailleurs se battent aussi pour le droit
de former un syndicat — le Syndicat des éboueurs —
dans le but d'obtenir de meilleures conditions de
travail. Ils ont lancé une pétition pour soulever
leurs revendications auprès de la mairesse
Cantrell et pour l'appeler à intervenir en leur
nom auprès de Metro Services Group. On peut y
lire : « Certains de nos travailleurs les
plus essentiels ne sont pas traités avec la
dignité et le respect qu'ils méritent. Pendant la
crise de la COVID-19, les éboueurs de La
Nouvelle-Orléans travaillent pendant de longues et
pénibles heures dans des conditions difficiles,
sans équipement de protection adéquat et pour de
bas salaires. Nos éboueurs risquent leur vie tous
les jours pour maintenir la sécurité et la
propreté de cette ville, et maintenant nous devons
les appuyer dans leurs efforts d'organisation pour
défendre leurs droits. »
La Nouvelle-Orléans et l'État de La Louisiane ont
été un foyer d'éclosion au début de la propagation
de la COVID-19 aux États-Unis. L'État de La
Louisiane a eu 30 652 cas confirmés
et 2 135 décès, et 1 432
personnes ont été hospitalisées.
Cet article est paru dans
Numéro 36 - Numéro 36 - 26 mai 2020
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