Les travailleurs agricoles migrants en Ontario infectés par la COVID-19
- Steve Rutchinski -
Les travailleurs agricoles migrants de Greenhill
Produce à Kent Bridge, dans le sud-ouest de
l'Ontario, seraient les premiers à avoir été
infectés par l'éclosion de la COVID-19 dans une
ferme de l'Ontario. Greenhill Produce est une
opération hydroponique spécialisée dans la culture
d'une variété de poivrons. L'éclosion a été
signalée pour la première fois le 28 avril et le
nombre de cas infectés a continué d'augmenter pour
atteindre, le 21 mai , le nombre de cent.
Le bureau de la
santé publique de Chatham-Kent a signalé 14
nouveaux cas le 15 mai, ce qui porte le total à
Greenhill à 81 cas confirmés - 78 d'entre eux
étant des travailleurs migrants vivant dans des
dortoirs et les trois autres des résidents de
Chatham-Kent. Cela représente les deux tiers des
121 cas confirmés de la COVID-19 à Chatham-Kent.
Les 100 cas confirmés rapportés le 21 mai incluent
13 « travailleurs contractuels » amenés tous les
jours de Leamington où ils sont logés dans des
hôtels et motels et sont présentement en
isolement. Leurs cas ne sont pas inclus dans les
nombres rapportés par le bureau de la santé
publique de Chatham-Kent, mais par le bureau de la
santé publique du comté de Windsor-Essex.
Pendant ce temps, dans une serre de Leamington, 14
autres travailleurs contractuels migrants se sont
révélés être positifs, leurs cas étant
comptabilisés par le bureau de la santé publique
du comté de Windsor-Essex.
Pendant ce temps, dans une serre de Leamington,
14 autres travailleurs contractuels migrants,
également inclus dans les chiffres rapportés par
le Bureau de santé publique de Windsor-Essex,
auraient été testés positifs. Le 25 mai, le
médecin hygiéniste de Windsor-Essex a annoncé dans
sa mise à jour quotidienne que 33 des 36 nouveaux
cas confirmés étaient des travailleurs agricoles
liés à « bon nombre » des 170 établissements
agroalimentaires de la région. Il a dit que les
personnes touchées étaient à la fois des
travailleurs migrants vivant dans des résidences
attachées à des fermes et des travailleurs locaux
vivant dans la communauté. Ailleurs, l'unité de
santé publique de Haldimand-Norfolk a signalé que
huit travailleurs agricoles temporaires avaient
été déclarés positifs à la COVID 19 et s'est dite
préoccupée par la viabilité des installations
médicales de la région étant donné le grand nombre
de travailleurs agricoles migrants qui y sont
employés.
Discutant de l'éclosion de la COVID-19 chez
Greenhill Produce, Chris Ramsaroop, au nom de
Justice pour les travailleurs migrants, qui défend
les travailleurs étrangers contractuels, a déclaré
: « C'est quelque chose qui aurait pu être évité
». Il a dit : « Au cours des deux dernières
semaines, nous avons essayé de sonner l'alarme sur
la propagation de la pandémie sur les fermes. »
Ramsaroop réclame une augmentation des inspections
et une réglementation accrue pour ces logements de
type baraquement et un meilleur accès à
l'équipement de protection individuelle pour les
travailleurs agricoles, afin de prévenir la
propagation de la COVID-19.
À leur arrivée au
Canada, les travailleurs agricoles migrants sont
mis en quarantaine pendant 14 jours. Cela signifie
que ceux qui sont devenus infectés ont contracté
la maladie ici. Les conditions de vie des dortoirs
sont un facteur qui y contribue de manière
importante. Alors que les gouvernements fédéral et
provinciaux affirment avoir pris les mesures
appropriées et fourni une aide financière aux
agriculteurs pour améliorer les conditions de vie
et minimiser la propagation de l'infection à la
COVID-19 parmi ces travailleurs, Justice pour les
travailleurs migrants a récemment publié
une vidéo qui montre que ces
travailleurs sont toujours logés dans de grands
espaces confinés.
On rapporte que les exploitations agricoles de
l'Ontario comptent sur quelque 20 000 travailleurs
migrants chaque année. Le Canada embauche environ
60 000 travailleurs agricoles migrants par an au
total. Ils viennent des Caraïbes, du Mexique et
d'ailleurs. Ils préparent des vignes, des vergers
et des champs. Ils plantent et récoltent. Ils
travaillent également dans des environnements plus
industriels tels que les serres, les fermes
hydroponiques et les fermes de culture de
champignons.
Ces travailleurs migrants sont des travailleurs
hautement qualifiés, très productifs et dévoués.
L'agriculture canadienne en dépend. La première
chose qui est nécessaire pour protéger ces
travailleurs est de reconnaître qu'ils sont
essentiels à l'économie canadienne, une partie
importante de la classe ouvrière canadienne, et de
leur accorder le statut de résident permanent et
la citoyenneté.
(Chatham Daily News, Chatham
Voice, CTV)
Cet article est paru dans
Numéro 36 - Numéro 36 - 26 mai 2020
Lien de l'article:
Les travailleurs agricoles migrants en Ontario infectés par la COVID-19 - Steve Rutchinski
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