Tous à la défense des droits des travailleurs étrangers temporaires
et des demandeurs d'asile!

Dénonçons les tentatives inacceptables des gouvernements de criminaliser les demandeurs d'asile et de justifier les crimes immoraux commis contre eux

De nombreuses organisations au Québec et au Canada travaillent ensemble à soutenir les droits des demandeurs d'asile et des travailleurs étrangers temporaires qui sont aux premières lignes de la lutte contre la COVID-19. En plus de les secourir de la situation horrible dans laquelle le traitement injuste des gouvernements les a placées, ces organisations soutiennent la juste revendication que les gouvernements du Québec et fédéral doivent créer un programme spécial qui régularisera le statut de ces travailleurs dans le pays.

Le 18 mars 2020, lorsqu'un journaliste lui a posé une question sur les demandeurs d'asile qui entrent de façon irrégulière au Canada, le premier ministre du Québec, François Legault, a répondu ceci :

« Il n'est pas acceptable que des demandeurs d'asile entrent illégalement au pays par le chemin Roxham sans être par la suite placés en isolement ». Il a ajouté avoir eu des discussions avec le gouvernement fédéral à ce sujet. Le lendemain, le premier ministre Justin Trudeau, dans le cadre de sa décision de fermer la frontière entre le Canada et les États-Unis, a annoncé que son gouvernement n'allait plus permettre aux demandeurs d'asile d'entrer irrégulièrement au Canada en passant par le chemin Roxham, dans les Cantons-de-l'Est au Québec.

Les personnes qui cherchent la sécurité au Canada traversent la frontière de façon irrégulière afin d'éviter d'être renvoyées aux États-Unis en vertu de l'Entente entre le Canada et les États-Unis sur les tiers pays sûrs, qui ferme la porte du Canada à la plupart des demandeurs d'asile aux points d'entrée officiels. En fermant ces voies d'entrée, c'est le Canada qui agit « de façon irrégulière », en violation de l'essence même des conventions qui établissent comment et pourquoi les pays doivent accueillir les réfugiés et la norme du traitement qu'ils doivent recevoir.

Ce manque flagrant d'humanité envers les demandeurs d'asile de la part du gouvernement fédéral, du gouvernement du Québec et du Parti conservateur démontre leur mépris pour les demandeurs d'asile et pour l'état de droit. En fait, c'est au nom de l'état de droit qu'ils traitent de façon aussi méprisable les demandeurs d'asile. Ils gouvernent et font ces choses en notre nom. Cela ne doit pas passer !

L'affirmation du premier ministre Legault et d'autres que les demandeurs d'asile entrent au Canada de manière illégale est sans fondement. Elle fait la promotion de la même notion de criminalité que le gouvernement libéral de Justin Trudeau a cherché à faire en juillet 2018 quand le premier ministre a nommé l'ancien chef de la police de Toronto, Bill Blair, à la nouvelle position de ministre de la Sécurité frontalière et de la Réduction du crime organisé. Par un tour de passe-passe, le gouvernement libéral a trouvé la façon d'établir un lien entre les migrants vulnérables et la sécurité frontalière et le crime organisé. En faisant de la traversée irrégulière des demandeurs d'asile par le chemin Roxham et ailleurs au Canada une question de loi et d'ordre, le gouvernement a transformé les demandeurs d'asile en une catégorie criminelle, au nom d'un traitement équitable et de l'état de droit. C'est inacceptable. Cela montre que ces gouvernements ne sont pas aptes à gouverner et que les Canadiens doivent s'opposer au concept de la loi du plus fort.

Plus récemment, le 8 mai, lors d'une rencontre de mise à jour de la COVID-19 entre des ministres fédéraux et de hauts représentants de la santé, un journaliste du Québec a souligné que bien que de nombreux demandeurs d'asile haïtiens entrés au Canada en 2017 travaillent à Montréal dans des établissements résidentiels et de soins de longue durée et dans des résidences pour personnes âgées au risque de leur vie, leurs demandes d'un statut de réfugié ont été rejetées.

« En ce qui a trait au problème des demandeurs d'asile, comme vous le savez très bien, le Canada possède un système, un système juste, bien réglementé, pour déterminer qui a le droit d'asile », a répondu la vice-première ministre Chrystia Freeland avec toute la suffisance et l'arrogance dont elle est capable. « Et c'est important, en tant que pays où existe l'état de droit, que nous continuions à l'être », a-t-elle dit.

Cette fanfaronnade évasive typiquement néolibérale démontre le mépris complet des libéraux et de leur gouvernement pour l'état de droit. Le système canadien n'est pas juste et il ne soutient pas les principes du droit international en ce qui concerne les réfugiés, et il est inhumain. Les libéraux sont des maîtres du deux poids deux mesures qui fait en sorte que l'essence d'un problème est évacuée ou laissée dans l'ombre. Leurs réponses aux questions qui préoccupent le corps politique et le peuple sont inadmissibles. Cela montre que les Canadiens doivent appuyer les demandeurs d'asile, les réfugiés, les travailleurs migrants, les travailleurs étrangers temporaires et tous ceux qui sont très vulnérables face aux gouvernements néolibéraux qui les traitent comme une « proie facile ». Tout pouvoir aux organisations à l'échelle du pays qui n'épargnent aucun effort pour soutenir les droits des personnes les plus vulnérables de la société !

Condamnons l'arrogance des gouvernants qui commettent des crimes contre des êtres humains au nom des droits, de la justice et de la loi.

Notre sécurité est dans la lutte pour les droits de tous !

(Sources : CPAC, LML)


Cet article est paru dans

Numéro 36 - Numéro 36 - 26 mai 2020

Lien de l'article:
Tous à la défense des droits des travailleurs étrangers temporaires : Dénonçons les tentatives inacceptables des gouvernements de criminaliser les demandeurs d'asile et de justifier les crimes immoraux commis contre eux - Diane Johnston


    

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