Le besoin urgent d'équipement de protection adéquat

Le mercredi 6 mai, partout en Ontario, des milliers de travailleurs d'hôpitaux et de soins de longue durée représentés par le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) ont organisé une vigoureuse manifestation sur les lieux de travail pour demander au premier ministre de mettre fin au rationnement de l'équipement de protection individuelle (ÉPI) et de fournir des masques de niveau N95 pour mieux les protéger. Dans les hôpitaux et les établissements de soins de longue durée, les travailleurs de première ligne du SCFP ont tenu des affiches exigeant à l'unisson des équipements de protection en même temps que le SCFP-Ontario et le Conseil des syndicats d'hôpitaux de l'Ontario (CSHO/SCFP) tenaient une conférence de presse sur Zoom pour faire connaître les demandes des travailleurs.

La situation est inacceptable et insoutenable. Le nombre de travailleurs de la santé de l'Ontario infectés par la COVID-19 a augmenté durant la période du 27 avril au 5 mai de 2016 à 2892. Il s'agit de 876 infections supplémentaires en seulement huit jours, une augmentation alarmante de 43,5 %. Le  13 mai, CTV a rapporté que le nombre est maintenant de 3 562. Le 12 mai, une infirmière qui travaillait dans un centre de soins de longue durée à London est décédée de la COVID-19. Elle est la première infirmière diplômée à mourir de cette maladie au Canada.

Le SCFP souligne que les travailleurs de la santé de première ligne représentent maintenant près de 16 % des cas de la COVID-19 dans la province. « Il s'agit d'un taux d'infection quatre fois supérieur à celui de la Chine et 60 % supérieur à celui de l'Italie dont le taux d'infections du personnel de la santé est de 10 %. ».

Michael Hurley, le président du Conseil des syndicats d'hôpitaux de l'Ontario (OCHU), la division hospitalière du SCFP, a déclaré : « Le personnel qui combat aux premières lignes la COVID-19 mène chaque jour une guerre contre un virus hautement infectieux avec un équipement inadéquat et en quantité insuffisante. Cinq d'entre eux sont morts, beaucoup tombent malades et un grand nombre de ces cas peuvent être entièrement évités. »

Hurley a déclaré que les protocoles de santé-sécurité de l'Ontario édulcorés récemment et le manque de tests sur une base élargie sont des facteurs qui contribuent à cette situation. Il a dit que la recherche montre clairement que le manque d'équipement de protection, comme les masques N95 qui bloquent les particules virales en aérosol, est un des facteurs qui alimentent les infections à la COVID-19 chez les travailleurs de la santé. « Quatre pour cent des cas en Chine sont des travailleurs de la santé. La Chine utilise des précautions face aux particules de la COVID-19 en suspension dans l'air. Comparez cela à 16 % des cas en Ontario où des précautions contre les contacts/gouttelettes sont utilisées. Les travailleurs de la santé sont traités comme de la chair à canon à cause de l'approche non scientifique de l'Ontario face au virus et du rationnement de l'équipement. Nous demandons une action immédiate du premier ministre. » Le syndicat demande à l'usine GM d'Oshawa de fabriquer les masques N95, que GM produit dans une usine au Michigan.

La secrétaire-trésorière du SCFP-Ontario, Candace Rennick, a ajouté que, même si les travailleurs de la santé de première ligne sont infectés à la COVID-19 en grand nombre, plus de 25 % de ceux qui déposent une demande à la CSPAAT se voient refuser des prestations. Rennick a dit que c'est vraiment inadmissible. « Le gouvernement provincial doit présumer que l'infection à la COVID-19 est liée au travail et accepter ces réclamations. »



(Photos : CSHO/SCFP)


Cet article est paru dans

Numéro 34 - Numéro 34 - 14 mai 2020

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